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Technologies - ÉNERGIE

Un groupe chimique français lance un centre de recherche dédié aux batteries

Sels de lithium, cathodes sur feuille d’aluminium, encre d’électrode, polymère fluoré biosourcé : le groupe chimique français Arkema, qui a inauguré vendredi dernier un centre de recherche uniquement dédié aux batteries, va augmenter à Lyon sa production de matériaux critiques destinés aux futures « gigafactories » européennes de batteries électriques.

Un groupe chimique français lance un centre de recherche dédié aux batteries

Branchements multiples autour d’une batterie au lithium pour voiture électrique. Photo d’illustration Bigstock

Arkema, chimiste français issu du groupe TotalEnergies et recentré sur les matériaux de la transition énergétique, a pris le tournant la mobilité propre sans pétrole, avec l’abandon prochain des moteurs automobiles thermiques au profit de l’électrique.

Le groupe prévoit que son chiffre d’affaires lié aux batteries électriques atteindra « près de 1 milliard d’euros en 2030 » contre quelque « 100 millions d’euros en 2019 », a indiqué à la presse son PDG Thierry Le Henaff vendredi lors de l’inauguration de l’usine de Pierre-Bénite, à côté de Lyon.

Le chimiste parie notamment sur son produit phare, un polymère fluoré surnommé le Kynar, issu du pétrole, et utilisé dans les batteries lithium-ion pour faire des revêtements de séparateurs ou comme liant à la cathode dans les batteries.

L’usine de Pierre-Bénite va augmenter de 50 % sa capacité de production de ce produit à partir du 1er trimestre 2023.

Depuis cette année, grâce à une aide du plan de relance, le chimiste a aussi lancé une ligne de production biosourcée de ce polymère qui va lui permettre de =réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre sur ce produit. Il est fabriqué à partir d’éthylène venant de l’huile de pin, elle-même résidu de la fabrication de pâte à papier.

Même si le kynar est utilisé pour les piles d’autres produits grand public comme les téléphones, à terme, « l’automobile représentera la majorité de notre chiffre d’affaires batteries » a indiqué M. Le Henaff.

Trois futures usines de batteries en France

Le centre d’excellence Christian Collette, du nom du directeur de la recherche du groupe récemment décédé, inauguré dans l’usine de Pierre-Bénite, se spécialise lui aussi dans les batteries. Il accueille une vingtaine de docteurs en chimie, et devrait doubler de taille d’ici 2027.

Financé en partie par la région Auvergne-Rhône-Alpes, ce centre servira aussi bien à tester les matériaux en fonction des demandes des clients, les fabricants de batteries, que de centre de recherche fondamentale sur les matériaux, en collaboration avec des partenaires académiques (CNRS et différentes écoles d’ingénieurs à Lyon, Grenoble et Montpellier).

Arkema a aussi dévoilé une ligne de fabrication pilote produisant des sels de lithium, destinée à être industrialisée à grand échelle. Même si les matériaux d’Arkema ne représentent in fine que 2 % du total des batteries, ils sont « critiques » pour leur efficacité et leur durabilité, a souligné Erwoan Pezron, directeur général du secteur polymères de performance.

« Nous alimentions déjà les piles au lithium pour l’électronique grand public depuis longtemps, mais avec la voiture, on change de pente » ajoute-t-il : « En 2020, 2 % des véhicules sont électriques, mais en 2030, ce chiffre devrait gonfler à 30 % » fait-il valoir. « Une révolution industrielle » pour Anthony Bonnet, directeur scientifique pour les polymères fluorés.

D’autant plus que cette révolution s’accompagne d’une relocalisation d’activités en Europe pour alimenter la dizaine de « gigafactories » prévues sur le vieux continent.

« Avant nous achetions tous nos composants en Asie, maintenant nous voulons que nos composants viennent d’Europe » a indiqué Patrick Bernard, directeur de recherche chez le fabricant de piles Saft, lui-même partenaire de la future gigafactory de batteries ACC avec TotalEnergies, Stellantis et Mercedes, dans le nord de la France.

Selon lui, « les prises de décision pour l’origine des composants sont en train d’être prises en ce moment » au sein des usines de batteries prévues en France, outre celles des partenaires de Stellantis d’une part (ACC) et de Renault (AESC) dans le nord, il y a aussi le projet de la startup grenobloise Verkor, soutenue par Renault, Schneider Electric et Arkema.

Source : AFP

Arkema, chimiste français issu du groupe TotalEnergies et recentré sur les matériaux de la transition énergétique, a pris le tournant la mobilité propre sans pétrole, avec l’abandon prochain des moteurs automobiles thermiques au profit de l’électrique.Le groupe prévoit que son chiffre d’affaires lié aux batteries électriques atteindra « près de 1 milliard d’euros en...

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