Le navire-central turc Orhan Bey de Karpowership, filiale de l’opérateur turc Karadeniz Holding, a quitté dimanche son ancrage au large de la centrale électrique de Jiyé, sur le littoral du Chouf, au sud de Beyrouth, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).
L'Orhan Bey et le Fatmagül Sultan, amarrés à Zouk (Kesrouan) avaient arrêté, début octobre, leur production d'électricité, après l'expiration du contrat entre Karpowership et l'Etat libanais, le 30 septembre à minuit.
Karpowership opérait ses deux centrales électriques flottantes depuis 2013, fournissant au Liban l’une des sources d’énergie les moins chères et les plus fiables, générant environ 370 mégawatts, soit 25% de la production totale d’énergie dans le pays et l’équivalent de 4 à 6 heures d’approvisionnement en électricité par jour. Leurs unités de production n’étaient toutefois presque plus mises à contribution deux semaines avant leur extinction, en raison des problèmes d’approvisionnement d’Electricité du Liban (EDL) en carburant, sur fond de grave crise économique et financière.
La location de navires-centrales faisait partie dudit plan Bassil (en référence à l’ancien ministre de l’Énergie Gebran Bassil) pour l’électricité, adopté en 2010 par le Conseil des ministres. Il devait initialement s’agir d’une solution devant durer le temps que le pays se dote de nouvelles centrales permanentes pour répondre à ses besoins, qui gravitent autour de 3 000 MW avec d’importantes variations en fonction des saisons. Mais cette deuxième étape n’a jamais été lancée et les barges sont restées dans le paysage libanais. Source de tensions au sein de la classe politique, le contrat entre l’État et Karpowership avait été renouvelé à deux reprises, dont la dernière fois en 2018. Rien n’indiquait qu’il pourrait être encore prolongé, tandis que ses années d’exécution ont été émaillées d’incidents de paiement de la part du Liban, dont les arriérés avoisinent 200 millions de dollars, et même d’un feuilleton judiciaire entamé cette année.
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