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Santé - Vaccin anti-Covid

Le Liban ouvre la voie à la troisième dose

À l’heure où la pandémie semble reprendre de la vigueur dans certaines contrées du monde et où la vaccination peine surtout dans les pays pauvres, le processus de la dose de rappel est lancé au Liban.

Le Liban ouvre la voie à la troisième dose

La troisième dose est essentielle pour renforcer les anticorps et favoriser la protection des personnes de plus de 60 ans. Photo João Soussa.

Les validations pour la troisième dose du vaccin anti-Covid se succèdent ces dernières semaines : l’Agence américaine des médicaments (FDA), la Haute Autorité de santé en France, l’Agence suisse du médicament, l’Agence européenne pour le médicament (AEM)… Les scientifiques ont en effet observé une baisse de l’efficacité vaccinale à partir du sixième mois après la vaccination complète. Dans ce contexte, le rappel vient stimuler le système immunitaire des personnes les plus vulnérables et les plus à risque face à la maladie.

Au Liban, depuis le milieu de la semaine dernière, les messages ont commencé à arriver aux personnes de plus de 60 ans doublement vaccinées depuis six à huit mois. Le Dr Eid Azar, infectiologue et président du Comité exécutif pour la vaccination contre le Covid-19 relevant du ministère de la Santé, explique ce qui suit : « La troisième dose a été approuvée pour les plus de 60 ans parce que c’est là où le pourcentage de mortalité est le plus élevé, de l’ordre de 81 %. Plusieurs études le confirment, c’est un groupe où l’immunité collective commence à faiblir après six à huit mois de la seconde dose. »

Lorsqu’on a été vaccinés depuis assez longtemps, et les personnes âgées l’ont été parmi les premières, forcément la protection diminue. Et la troisième dose est essentielle pour renforcer les anticorps.

Donc, la priorité actuelle est de protéger ce groupe de personnes. L’estimation du nombre des résidents au Liban de plus de 60 ans est de 617 000, dont 445 000 déjà doublement vaccinés (quelque 80 %). Ce pourcentage a été essentiel pour empêcher une circulation virulente du variant Delta.

Concernant la procédure, le Dr Azar précise qu’il n’y a pas de nouvelle inscription sur la plateforme Impact. Une invitation arrive par SMS pour prendre rendez-vous. La personne concernée choisit le lieu et la date, et peut même demander de prendre un vaccin différent des premières doses qu’elle a reçues. Par défaut, l’invitation est envoyée pour le même vaccin, mais si une personne veut aller dans un centre de vaccination walk-in AstraZeneca, elle peut le faire, même si deux doses précédemment reçues étaient de Pfizer.

Surtout que, selon l’AEM, un vaccin différent pour la dose de rappel semble plus efficace. L’agence étudie les données pour s’aligner sur une décision de la FDA qui a déjà autorisé l’injection d’un vaccin différent pour la dose de rappel de celui utilisé pour les premières.

« Nous avons 450 000 invitations à envoyer, poursuit le Dr Azar. Et techniquement, il est possible d’envoyer 1 000 invitations SMS par heure. Donc le processus va être graduel. Les messages vont arriver successivement pour les plus âgés jusqu’à arriver au seuil des 60 ans et couvrir la totalité du groupe de personnes. En fait, le fonctionnement va prendre une voie parallèle à celle du début de la vaccination. »

La catégorie de personnes immunodéprimées (malades chroniques), qui est aussi une population considérée à risque face au Covid, est concernée par la dose de rappel. Un programme spécial d’approbation a été mis en place via la plateforme qui permet, en appelant le 1214, de bénéficier d’un rendez-vous. L’idée est de diminuer au maximum l’intervention des médecins au cas par cas et d’éviter au public de se traîner entre les étages et les bureaux du ministère de la Santé avec tous les documents sous le bras pour obtenir un rendez-vous. « Évidemment, il faut respecter le délai de six à huit mois », confirme le médecin.

Quant au personnel soignant, il va aussi bénéficier de la troisième dose très prochainement, dès que la base de données concernant cette catégorie sera mise à jour.

Qu’en est-il du reste du plan de vaccination ?

Il est aujourd’hui une certitude : le virus du Covid ne peut pas être éliminé. Aucun plan de vaccination ne peut le faire disparaître. Ce n’est pas par exemple comme pour la coqueluche ou la varicelle : dans ces cas, le fait de vacciner les enfants aboutit à l’éradication de la maladie. Mais les variants du coronavirus ne sont pas sous contrôle. Donc, pour lutter contre sa propagation, il faut augmenter l’immunité collective et accroître la protection en commençant par les sujets à risque (essentiellement les personnes âgées).

Le deuxième but du plan de vaccination est de continuer à vacciner totalement la tranche d’âge entre 45 et 60 ans où la mortalité atteint quand même 15 %. Dans cette tranche d’âge, certaines personnes ont eu la première dose et ne se sont plus présentées pour la seconde pour plusieurs raisons, entre autres la peur face à l’AstraZeneca. Pour convaincre cette catégorie de personnes, le Dr Azar confie : « Nous leur proposons Pfizer puisqu’il n’y a aucun problème de mixer les deux vaccins. » Pour ceux qui n’ont pas encore fait de démarche pour la vaccination par peur, par manque d’informations ou de moyens techniques, « nous organisons des campagnes de sensibilisation dans les villes ou les villages pour aller à la rencontre des citoyens qui ont besoin d’aide technique et d’explication ».

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À un troisième rang, ce sont les enfants de 12 à 18 ans qui sont ciblés. Les cas de Covid que connaît le Liban actuellement sont liés à la reprise des écoles mais sans mortalité importante. Donc, on peut dire que l’incidence de circulation du virus est faible.

Pour se rapprocher d’une ouverture complète des écoles, « nous allons favoriser les rendez-vous pour les 12 à 18 ans pour que les vaccinations soient données dans les 48 à 72 heures suivant l’inscription pour encourager les parents à faire ce pas. Sur cette population, estimée à 750 000 personnes, nous n’avions à la mi-octobre que 190 000 inscrits (1re et 2e dose) », développe le Dr Azar.

Un autre système sera mis en place via les écoles ; elles pourront inscrire leurs élèves, et le ministère de Santé organisera une session spéciale de vaccination dans un centre. Il envisage aussi la possibilité d’aller vacciner sur place dans les établissements scolaires.

Au niveau du dépistage, « nous avons à disposition 70 000 tests antigènes que nous allons distribuer à certaines écoles qui ont le personnel adéquat pour pouvoir établir un diagnostic rapide », conclut l’infectiologue.

Les validations pour la troisième dose du vaccin anti-Covid se succèdent ces dernières semaines : l’Agence américaine des médicaments (FDA), la Haute Autorité de santé en France, l’Agence suisse du médicament, l’Agence européenne pour le médicament (AEM)… Les scientifiques ont en effet observé une baisse de l’efficacité vaccinale à partir du sixième mois après la...
commentaires (2)

coronas.......new variant,new business....

Marie Claude

23 h 08, le 28 novembre 2021

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Commentaires (2)

  • coronas.......new variant,new business....

    Marie Claude

    23 h 08, le 28 novembre 2021

  • En ce qui concerne la vaccination et les tests, on ne peut que féliciter les organisations de santé au Liban, qui, malgré tous les problèmes, agissent de manière nettement plus efficace que celles de nombre de pays dits "civilisés".

    Politiquement incorrect(e)

    17 h 07, le 02 novembre 2021

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