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Politique - Crise au Liban

Joumblatt plaide pour "le maintien de ce qui reste des relations libano-arabes"

"J'étais parmi les premiers à appeler à une commission d'enquête internationale (sur l'explosion au port), mais certains ont lancé des accusations contre nous et nous ont traités de traîtres", déplore le leader druze, lors du 48e congrès du PSP.

Joumblatt plaide pour

Le leader libanais druze et chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. Photo d'archives AFP

Le leader druze libanais Walid Joumblatt a plaidé, samedi, pour le maintien de "ce qui reste des relations libano-arabes", au lendemain d'une grave crise diplomatique entre Beyrouth et les pays du Golfe, à leur tête l'Arabie saoudite, à la suite des propos polémiques du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, qu'il avait tenus sur le Yémen avant d'être nommé à son poste.

Vendredi, l'Arabie saoudite et Bahreïn ont rappelé leurs ambassadeurs au Liban et décidé d'expulser les ambassadeurs libanais sous 48h. D'autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pourraient leur emboîter le pas. C'est ce qu'a fait le Koweït samedi.

Lors d'un discours prononcé à Aïn Zhalta dans le Chouf, à l'occasion du 48e congrès général du PSP, Walid Joumblatt a plaidé pour "préserver ce qui reste des relations libano-arabes et les renforcer, notamment avec les pays qui ont constitué un soutien au Liban, aux moments les plus difficiles, notamment en temps de guerre et de crise".

L'analyse d'Anthony Samrani

Escalade saoudienne : pourquoi et quelles conséquences pour le Liban

Dans une émission télévisée datant du 5 août et diffusée lundi, Georges Cordahi, ministre libanais de l'Information mais qui n'était pas à l'époque membre du gouvernement, avait qualifié d'''absurde" la guerre menée depuis 2015 au Yémen par une coalition militaire en appui au gouvernement, et estimé qu'il "était temps qu'elle s'arrête". Il avait ajouté que les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, se défendaient "face à une agression extérieure" et que "leurs maisons, leurs villages, leurs mariages et leurs enterrements étaient bombardés" par la coalition.

Riyad a estimé, mercredi, que ces propos portaient "atteinte aux efforts de la coalition" et n'étaient "pas en harmonie avec les relations historiques" entre Beyrouth et Riyad. Dans une déclaration à la télévision libanaise, M. Cordahi a souligné avoir tenu des propos reflétant son "opinion personnelle" avant sa nomination le 10 septembre. Il a assuré ne "pas avoir attaqué l'Arabie saoudite" mais s'est abstenu de présenter des excuses.

L'édito de Issa GORAIEB

Info et usage de faux

L'affaire a embarrassé le Premier ministre, Najib Mikati, d'autant plus que le Liban mise toujours sur une aide financière potentielle des pays du Golfe pour relancer son économie en plein effondrement. Il a dit, vendredi soir, "regretter profondément la décision du royaume" et espéré que "la direction saoudienne, avec sa sagesse, la reconsidérera". Mais le soir même, l'Arabie saoudite et Bahreïn ont décidé d'expulser les ambassadeurs libanais sous 48h. Réagissant à ces développements, le gouvernement libanais a mis en place, vendredi soir, une cellule de crise qui se réunit samedi pour plancher sur le dossier.

Enquête sur l'explosion au port

Sur un autre plan, M. Joumblatt a commenté l'enquête en cours sur l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Cette investigation qui fait du surplace en raison d'ingérences politiques flagrantes dans le processus et des menaces contre le juge d'instruction, Tarek Bitar.

"J'étais parmi les premiers à appeler à une commission d'enquête internationale, mais à l'occasion de la première commémoration du drame, certains ont lancé des accusations contre nous et nous ont traités de traîtres", a déploré le chef du PSP. 

Le président de la République, Michel Aoun, quelques jours après le drame qui a coûté la vie à plus de 200 personnes et blessé 6.500 autres suite à l'explosion de centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stockées sans sécurité dans le port depuis 2014, avait exprimé son opposition à une enquête internationale, affirmant qu'elle "diluerait la vérité". Plus d'un an plus tard, l'enquête peine à marquer des points, en raison d'ingérences et de pressions politiques. Ces ingérences, de la part notamment du tandem chiite Hezbollah-Amal, mais aussi de responsables politiques sunnites et chrétiens poursuivis par le juge Bitar, ont débouché sur des combats miliciens le 14 octobre à Tayouné, dans le sud de Beyrouth, lorsqu'une manifestation du Hezbollah et d'Amal contre le magistrat s'est transformée en accrochages armés qui ont fait sept morts.

Lors du 48e congrès du PSP, samedi, sous le slogan "Pas de réformes sans souveraineté", le parti de Walid Joumblatt a publié sa feuille de route économique et politique, lue par le secrétaire général du parti, Zafer Nasser. Ce document est le fruit de débats et propositions émises par les différentes branches régionales du parti au Liban. À cette occasion, M. Joumblatt a fait savoir que sa formation comptait ériger un monument à la mémoire des "martyrs de Souk el-Gharb", tombés lors de combats dans cette région du caza de Aley, durant la guerre civile de 1975-1990.

Le leader druze libanais Walid Joumblatt a plaidé, samedi, pour le maintien de "ce qui reste des relations libano-arabes", au lendemain d'une grave crise diplomatique entre Beyrouth et les pays du Golfe, à leur tête l'Arabie saoudite, à la suite des propos polémiques du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, qu'il avait tenus sur le Yémen avant d'être nommé à son poste....

commentaires (1)

I strongly believe that Mr. Joumblatt is the smartest politician in Lebanon. He seems to have learned from his previous mistakes. The traditional Parties should listen to his advice.

Mireille Kang

07 h 34, le 31 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • I strongly believe that Mr. Joumblatt is the smartest politician in Lebanon. He seems to have learned from his previous mistakes. The traditional Parties should listen to his advice.

    Mireille Kang

    07 h 34, le 31 octobre 2021

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