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Société - Sécurité

L’aéroport de Beyrouth bientôt contraint de cesser de fonctionner la nuit ?

Le fonctionnement de l’AIB est menacé par une baisse des effectifs parmi les aiguilleurs du ciel.

L’aéroport de Beyrouth bientôt contraint de cesser de fonctionner la nuit ?

Des voyageurs filmés à leur arrivée à l’Aéroport international de Beyrouth, le 1er mars 2021. Joseph Eid/AFP

L’Aéroport international de Beyrouth (AIB) risque-t-il bientôt de fermer ses portes le soir, en raison d’une baisse des effectifs parmi les aiguilleurs du ciel ? L’alerte a été lancée vendredi par Bilal Abdallah, député du Chouf du Parti socialiste progressiste (PSP), qui a révélé que les aiguilleurs sont dernièrement en sous-effectif. La direction de l’AIB, elle, dément tout projet de fermeture nocturne pour le moment, malgré des révélations sur des départs parmi ses employés, en raison de la crise économique.

« Nous risquons la fermeture de l’AIB durant la nuit, en raison d’un manque cruel au niveau des effectifs des aiguilleurs du ciel », a écrit Bilal Abdallah sur Twitter. « L’appartenance confessionnelle des aiguilleurs est peut-être plus importante que le tourisme au Liban, puisque les décrets (relatifs à la désignation de nouveaux aiguilleurs du ciel) sont en suspens », a ajouté le parlementaire. Une référence au refus du président de la République Michel Aoun de signer des décrets concernant des emplois dans la fonction publique si l’équilibre confessionnel n’est pas respecté parmi les nouvelles recrues. Si vingt-cinq aiguilleurs du ciel ont déjà passé les tests de la fonction publique avec succès il y a trois ans, ils n’ont toujours pas été recrutés, sous prétexte de préservation de l’équilibre confessionnel à ces postes.Contacté par L’Orient-Le Jour, M. Abdallah révèle que de nombreux aiguilleurs ont quitté leur travail dernièrement, « en raison de la situation difficile du pays » et dénonce le refus du président de la République de signer les décrets qui conduiront à embaucher de nouvelles personnes. « Pourquoi ne pas signer les décrets et recruter de nouveaux aiguilleurs du ciel ? La Constitution n’exige pas le respect de l’équilibre communautaire dans ce genre de postes », indique le député. Il rappelle que l’équilibre confessionnel est en général respecté dans le cas des postes de ministres et de députés, ainsi qu’au niveau des fonctionnaires de première catégorie. « Il existe tout simplement une volonté de mettre des bâtons dans les roues, je n’en dirai pas plus », ajoute-t-il.

Quelque 30 % de départs ?

Contacté par L’Orient-Le Jour, le directeur général de l’Aviation civile à l’AIB, Fady Hassan, assure pour sa part qu’une quarantaine d’aiguilleurs du ciel travaillent actuellement sur la plateforme aéroportuaire. Et dément tout mouvement massif de départs dernièrement. « Cela fait des années que nous sommes en sous-effectif. Mais nous n’avons pas eu de vague de départs dernièrement, assure-t-il. Pour le moment, nous continuons à travailler durant la nuit. Si jamais nous décidons de ne plus le faire, il y aura une annonce officielle. »Si le DG de l’Aviation civile tente de minimiser l’impact de la crise au niveau des employés de l’aéroport, un responsable au sein de l’AIB ayant requis l’anonymat révèle à L’OLJ que « 30 % des aiguilleurs du ciel auraient quitté leur emploi dernièrement à cause de la situation économique du pays ». « Beaucoup reçoivent des offres d’emploi à l’étranger avec des salaires élevés, ce qui les pousse à partir à l’heure où leurs salaires au Liban ne valent plus rien. Face à cette baisse des effectifs, une des solutions temporaires serait de travailler moins », souligne ce responsable.

Pour mémoire

L’Aéroport international de Beyrouth tient bon... pour le moment

Fady Hassan reconnaît que la question des salaires est l’un des problèmes principaux qui poussent les employés à rendre leur tablier. « Le salaire de base des aiguilleurs du ciel est de deux millions de livres libanaises (autour de 100 dollars pour un taux de change sur le marché parallèle de 20 000LL/USD) alors qu’on leur demande beaucoup de travail », reconnaît-il, ajoutant que les aiguilleurs demandent aujourd’hui une augmentation salariale. « Nous attendons la décision du gouvernement à ce sujet. Si cette revendication est rejetée, alors nous opterons à une baisse des heures de travail », dit-il.

Formations reportées pour manque de moyens

Pour faire face au manque d’effectifs, Fady Hassan appelle également à embaucher « sans plus tarder les 25 personnes qui avaient passé leur examens avec succès il y a trois ans ». « Ces candidats auront certainement besoin d’être formés. Mais on s’assurera au moins qu’ils ont bien été recrutés », lance M. Hassan. Il précise qu’il faut « au moins un an de formation pour se voir accorder des responsabilités dans ce genre de postes ». « La direction de l’aéroport est en contact avec le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, pour accélérer la signature des décrets. Malheureusement, les considérations d’ordre confessionnel semblent primer sur la sécurité des voyageurs », critique-t-il. « Même si les décrets sont signés, le problème des sous-effectifs des aiguilleurs du ciel ne sera pas entièrement résolu, analyse pour sa part le responsable de l’AIB contacté par L’OLJ. Il faudra que les nouvelles recrues puissent suivre des formations à l’étranger, dans des centres certifiés. Ces formations sont payées par le gouvernement et comme l’État n’a pas d’argent, cela fait des années que ces sessions ne sont plus organisées », dénonce-t-il.

Pour mémoire

Pauvreté de moyens et manque total de coordination, constate un rapport du ministre de l’Intérieur

Selon lui, à l’heure actuelle, seuls 18 des aiguilleurs du ciel de l’AIB ont effectué l’ensemble des formations nécessaires à ce genre de postes. L’AIB emploie par ailleurs 17 autres personnes n’ayant pas suivi les formations d’usage, en raison d’un manque de moyens financiers, et qui travaillent donc comme adjoints. L’aéroport a également recours aux services de quatre aiguilleurs retraités qui continuent de travailler sous contrat. « Cela fait des années, en fait, que l’AIB se contente de fonctionner en mode gestion de crise », ajoute ce responsable.

L’Aéroport international de Beyrouth (AIB) risque-t-il bientôt de fermer ses portes le soir, en raison d’une baisse des effectifs parmi les aiguilleurs du ciel ? L’alerte a été lancée vendredi par Bilal Abdallah, député du Chouf du Parti socialiste progressiste (PSP), qui a révélé que les aiguilleurs sont dernièrement en sous-effectif. La direction de l’AIB, elle, dément tout...

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Le confessionnalisme continue à être le cancer du Liban

Tabet Adel

20 h 55, le 26 octobre 2021

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Commentaires (4)

  • Le confessionnalisme continue à être le cancer du Liban

    Tabet Adel

    20 h 55, le 26 octobre 2021

  • Et c’est quoi la prochaine étape. Après avoir privé ce pays d’argent, d’électricité, d’eau, de gaz et de matières premières et indispensables à la vie des citoyens? Nous isoler complètement du monde, exiger la fermeture des écoles, universités, centres culturels et toute institution capable de tirer le pays vers le haut pour qu’il ressemble à un pays démocratique pour nous plonger dans l’ère primaire pour satisfaire leur envie de faire de notre nation un désert culturel et archaïque et de nous ramener à l’âge de pierres dominés par des ignares lâches qui tronquent leur pays contre un poste et un titre qui feront d’eux des individus riches et prospères mais sans aucun honneur ni respectabilité? Où est donc ce peuple fier pour refuser cet état de fait qui les réduit à l’état d’esclaves qui en plus continuent à s’adapter au pire croyant que la solution viendrait du ciel pour les libérer et continuent à honorer les factures pour les engraisser. Privation pour privation, autant se priver de tout le temps qu’il faut pour anéantir leur système et les dégager faute d’argent dans les caisses puisque c’est la seule chose qui les motive à rester au pouvoir.

    Sissi zayyat

    12 h 13, le 26 octobre 2021

  • toute cette connerie pour réétablir les droits -SPOLIES -des chretiens au sein de l'etat libanais ? non mais c'est quoi cette heresie ? ils y croient vraiment ces mecs? eux non bien sur, leurs partisans c'est une autre paire de manche !

    Gaby SIOUFI

    09 h 48, le 26 octobre 2021

  • Lamentable

    AntoineK

    09 h 12, le 26 octobre 2021

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