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Économie - Négociations avec le FMI

Le secteur privé craint de voir de nouvelles taxes précéder les réformes, alerte le RDCL

Le secteur privé craint de voir de nouvelles taxes précéder les réformes, alerte le RDCL

L’ambassadeur Pierre Duquesne (centre droit) s’est aussi réuni avec les membres du RDCL lors de sa récente visite officielle. Photo DR

Suspendues en juillet 2020, soit deux mois après leur lancement, les négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international (FMI) en vue de permettre au premier, en crise et en défaut partiel de paiement, d’obtenir une assistance financière débloquée par le second doivent reprendre en novembre.

Certaines voix au sein du secteur privé craignent cependant que ces discussions débouchent sur une situation dans laquelle les contribuables en règle avec l’administration fiscale – qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises – assumeront seuls les efforts nécessaires pour rééquilibrer les finances publiques.

C’est en tout cas le message que souhaite faire passer au nom du secteur privé le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais (RDCL), qui s’est réuni avec les représentants de plusieurs chancelleries comptant parmi les soutiens du pays, dont l’ambassadeur français Pierre Duquesne, chargé du suivi de la CEDRE, qui a effectué une tournée au Liban il y a une semaine.

Contrôle aux frontières

« Nous craignons une situation dans laquelle les dirigeants mettront en place les ajustements budgétaires demandés avant, voire sans lancer les réformes structurelles critiques pour remettre le pays sur les rails », explique le président du RDCL, Nicolas Boukather, à L’Orient-Le Jour. « Cela reviendrait à achever les acteurs du secteur privé qui respectent la loi et payent leurs impôts, et qui connaissent actuellement des difficultés existentielles majeures du fait de l’épuisement de leurs ressources financières, ainsi que de la baisse du pouvoir d’achat de la clientèle, comme des ressources humaines », ajoute-t-il. « Si la communauté internationale n’aborde pas le dossier sous cet angle, elle risque de ne plus avoir de partenaires locaux sérieux pour reconstruire le pays », insiste-t-il encore, avant de souligner que ces interlocuteurs semblent avoir pris la mesure de cet enjeu.Pour le patron du RDCL, le FMI doit donc s’assurer que les dirigeants lanceront bien les réformes majeures attendues, en même temps qu’ils adopteront de nouveaux impôts et taxes.

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« Ces réformes sont connues et identifiées de longue date, qu’il s’agisse du renforcement du contrôle aux frontières ; de la refonte du secteur de l’électricité ; de la gouvernance électronique ; de la restructuration et recapitalisation des banques ; de la réduction du nombre de fonctionnaires ; de la réforme de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) ; de la reconstruction du port de Beyrouth accompagnée par une réforme des douanes ; ou encore de la mise en œuvre d’un projet de réhabilitation des transports publics, pour lequel la Banque mondiale a octroyé un prêt », énumère Nicolas Boukather. Pour être suivis d’effets, les craintes du RDCL devront non seulement être repris par d’autres instances représentant le secteur privé mais aussi insérés dans le cahier des charges du FMI et celui des soutiens du Liban. Or tous les signaux ne sont pas au vert. Le Premier ministre Nagib Mikati, qui a formé son gouvernement le 10 septembre dernier, soit 13 mois après la démission de celui de Hassane Diab, a estimé dans les médias fin septembre que le Liban serait « chanceux si les négociations avec le FMI aboutissent avant la fin de l’année ». Un doute alimenté par la prochaine échéance électorale, qui a été avancée de mai à mars 2022 et qui semble alimenter la réticence de l’exécutif actuel à s’engager sur des réformes sur lesquelles le suivant pourrait risquer de faire l’impasse.

Suspendues en juillet 2020, soit deux mois après leur lancement, les négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international (FMI) en vue de permettre au premier, en crise et en défaut partiel de paiement, d’obtenir une assistance financière débloquée par le second doivent reprendre en novembre. Certaines voix au sein du secteur privé craignent cependant que ces discussions...

commentaires (1)

TOUS LES SECTEURS vont devoir payer le prix fort d'un hypothétique assainissement de notre situation. pas besoin d'y revenir. apres tout le secteur prive est loin d'etre innocent, tres loin meme. si on accuse le secteur publique et ses Kellon de corruption, c'est bien le secteur prive qui leur donne matiere a n'est ce pas ? qui leur donne les sous necessaires ! ALORS ?

Gaby SIOUFI

12 h 00, le 16 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • TOUS LES SECTEURS vont devoir payer le prix fort d'un hypothétique assainissement de notre situation. pas besoin d'y revenir. apres tout le secteur prive est loin d'etre innocent, tres loin meme. si on accuse le secteur publique et ses Kellon de corruption, c'est bien le secteur prive qui leur donne matiere a n'est ce pas ? qui leur donne les sous necessaires ! ALORS ?

    Gaby SIOUFI

    12 h 00, le 16 octobre 2021

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