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Campus - STAGES

Lorsqu’un concours ouvre les portes du monde professionnel aux lauréats

Lauréates de la première édition de la bourse AFP MENA lancée il y a quelques mois avec l’appui et le concours logistique de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Nesrine Ali Ahmad et Christy-Belle Geha reviennent sur leur stage à l’Agence France-Presse (AFP).

Lorsqu’un concours ouvre les portes du monde professionnel aux lauréats

Christy-Belle Geha, qui espère voir d’autres étudiants en journalisme bénéficier de cette opportunité, a déjà décroché un contrat de travail. Photo Anwar Amro

Précision et impartialité. Deux qualités maîtresses que tout journaliste digne de ce nom se doit d’observer lors de la pratique du métier. Voilà une règle d’or que les deux jeunes stagiaires ont apprise et ne sont pas près d’oublier, après deux mois passés au sein de l’équipe multiculturelle de l’Agence France-Presse.


Le stage qu’a effectué Nesrine Ali Ahmad à l’AFP lui a permis non seulement de forger son écriture, son style et de comprendre comment le système de dépêches fonctionne mais aussi d’aborder les problématiques de la région sous un nouveau jour. Crédit photo : Rim Soufan

C’est sur le conseil de son chef de département à l’Université Saint-Joseph (USJ) que Nesrine Ali Ahmad, 24 ans, a participé au concours. L’étudiante, qui a rejoint le desk francophone Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’AFP à Nicosie, s’est déclarée « agréablement surprise d’avoir appris autant de choses en si peu de temps ». « Le fait de venir travailler dans un bureau à Chypre, à Nicosie, dans un endroit que je ne connais pas, sur des sujets qui m’intéressent, au sein d’une équipe pluriculturelle avec des personnes en provenance d’horizons différents, constitue en lui-même une expérience enrichissante », avance-t-elle. Cette opportunité, précise-t-elle, lui a permis non seulement de forger son écriture et son style, et de comprendre le fonctionnement du système de dépêches, mais aussi d’aborder les problématiques de la région sous un nouveau jour. « On apprend énormément à développer nos capacités en traitant des sujets politiques, sociaux, culturels, artistiques, ou encore des sujets amusants ou ludiques comme ce papier que j’ai travaillé sur le savon au lait d’ânesse en Jordanie », explique-t-elle. Chemin faisant, « notre façon d’écrire évolue et change, on apprend à avoir un style différent, on devient plus précis, plus pointilleux dans la formulation des phrases », ajoute Nesrine Ali Ahmad. Avec, comme résultat, des informations plus brèves, mieux expliquées, des phrases mieux construites et plus courtes, le fait d’aller au fait essentiel en tête de la dépêche, et de privilégier l’exactitude, la rigueur, l’éthique, le recul et le détachement. Autant de valeurs et de compétences que la stagiaire a acquises et développées durant sa formation. « Dans les médias arabophones, le journaliste a tendance à donner son avis, à mélanger faits et commentaires, alors que quand on travaille dans une agence qui vise à donner l’information à l’international, on se détache, on demeure impartial, on va droit aux faits en donnant aux gens la chance de former leur propre opinion. Il s’agit d’un cheminement complètement différent. Même la réécriture est différente », indique-t-elle.

Même son de cloche du côté de Christy-Belle Geha. « Riche et assez fructueux », son stage s’est déroulé au siège de l’agence à Beyrouth. Étudiante à l’Université libanaise, cette dernière s’est formée aux différents services : newsroom, service sport, service du fact-checking, etc. Si elle aurait souhaité que le stage dure un peu plus longtemps, elle avoue néanmoins « avoir mûri rapidement ». « Le concours et l’opportunité d’effectuer un stage à l’AFP au sein d’une équipe diverse des plus expérimentées ont changé ma vie et ma façon de voir les choses », dit-elle. « Je suis devenue plus épanouie, un peu plus bienveillante, moins maladroite et plus précise, faisant attention aux moindres détails, au choix des termes pour transmettre une information sûre et fiable », ajoute-t-elle. La jeune journaliste, qui a déjà à son actif une expérience au service anglophone du quotidien an-Nahar et au site Raseef, affirme que ce stage lui a permis de se familiariser avec les spécificités du travail du journaliste d’agence, du style agencier, de la manière de faire et de traiter l’information, de séparer les faits des commentaires. Il lui a surtout appris à observer une éthique journalistique et une déontologie à toute épreuve. « C’est un élément crucial sur lequel les écoles et les médias ne peuvent plus faire l’impasse, surtout avec les dérives que l’on observe de plus en plus dans le paysage médiatique. Les journalistes s’impliquent au lieu d’être impartiaux », remarque-t-elle.

Si un stage représente une occasion pour apprendre et mettre en pratique ce que l’on a appris lors de ses études, il constitue aussi un moyen de faire ses premiers pas dans le monde professionnel. Formatrice et professionnalisante à la fois, cette expérience boostera à coup sûr la carrière des boursières, toutes deux satisfaites à la sortie.

Christy-Belle Geha, qui espère voir d’autres étudiants en journalisme bénéficier de cette opportunité, a déjà décroché un contrat de travail. Nesrine Ali Ahmad admet, elle, vouloir s’accorder une pause pour voir comment aller encore plus loin.


Précision et impartialité. Deux qualités maîtresses que tout journaliste digne de ce nom se doit d’observer lors de la pratique du métier. Voilà une règle d’or que les deux jeunes stagiaires ont apprise et ne sont pas près d’oublier, après deux mois passés au sein de l’équipe multiculturelle de l’Agence France-Presse.Le stage qu’a effectué Nesrine Ali Ahmad à l’AFP lui...

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