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Économie - Électricité

Accord avec l’Irak pour le fuel à EDL : ENOC a en principe remporté le 2e appel d’offres

Le nouveau gouvernement a demandé une avance du Trésor de 100 millions de dollars pour augmenter l’approvisionnement d’EDL à moyen terme.

Accord avec l’Irak pour le fuel à EDL : ENOC a en principe remporté le 2e appel d’offres

L’accord avec l’Irak engage le Liban à acheter 1 000 000 de tonnes de fuel irakien, à raison de 75 000 à 85 000 tonnes par mois sur une période d’un an, pour le compte d’Électricité du Liban. Photo M.A.

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a annoncé mercredi que c’est la société émiratie ENOC qui devrait remporter le second appel d’offres lancé par le Liban dans le cadre de l’accord conclu le 23 juillet dernier avec l’Irak pour obtenir du carburant destiné aux centrales d’Électricité du Liban (EDL). Le ministère a précisé que le résultat de la procédure sera formellement confirmé dans les 24 heures « en attendant que les documents présentés par la société émiratie soient validés ». L’accord engage le Liban à acheter 1 000 000 de tonnes de fuel irakien, à raison de 75 000 à 85 000 tonnes par mois sur une période d’un an, pour le compte d’EDL.

Mais comme ce carburant, dont la teneur en soufre est élevée, n’est pas compatible avec les centrales libanaises, il a donc été convenu que le Liban puisse échanger les quantités livrées par Bagdad contre du fuel utilisable qui serait livré par des opérateurs tiers sélectionnés au cours d’un processus défini par les deux pays. Le pays du Cèdre s’est en outre engagé à payer le fuel livré par l’Irak via une ligne de crédit en livres permettant de financer des prestations de services, notamment médicaux. Les modalités du mécanisme de règlement restent toutefois assez floues, tandis que la valeur des quantités devant être livrées sur un an a été évaluée entre 300 et 400 millions de dollars par l’ancien ministre de l’Énergie, Raymond Ghajar.

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Selon les modalités de ce deuxième appel d’offres organisé dans le cadre de l’accord, l’Irak livrera donc 60 000 tonnes de son fuel au Liban, qui l’échangera contre 45 000 tonnes de gasoil fournis par ENOC en octobre. Cette cargaison arrivera au Liban entre le 10 et le 20 octobre, a encore précisé le ministère dans son communiqué. Il n’a en revanche pas expliqué pourquoi les quantités livrées par l’Irak étaient bien inférieures à celles de la fourchette convenue dans le contrat. Le contrat prévoit néanmoins que l’Irak puisse rattraper la différence lors des livraisons à venir, même si les mécanismes prévus pour ce cas ne sont pas très clairs.

Un mois plus tôt, ENOC s’était engagée à récupérer 85 000 tonnes de fuel irakien pour fournir 31 000 tonnes de gasoil, déjà déchargées entre les centrales de Deir Ammar (Liban-Nord) et Zahrani (Liban-Sud), et 30 000 tonnes de fuel-oil grade B. Ce second chargement est attendu « ce soir », selon le ministère.

Avances du Trésor
L’accord avec l’Irak ne permet toutefois pas à lui seul de résoudre les graves problèmes d’électricité que connaît le pays depuis des décennies et qui ont coûté des dizaines de milliards de dollars au Trésor public, notamment parce que les quantités en jeu sont insuffisantes (EDL revendique des besoins annuels de carburant s’élevant à 3 millions de tonnes, pour alimenter des capacités de 1 800 mégawatts MW). Une situation qui a finalement convaincu le nouveau gouvernement formé le 10 septembre et réuni mercredi à Baabda de demander une avance du Trésor de 100 millions de dollars pour augmenter l’approvisionnement d’EDL à moyen terme, alors que le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, avait, lui, réclamé une enveloppe de 200 millions de dollars lors de la réunion, selon notre correspondante Hoda Chédid. Cette enveloppe doit en principe être encore votée par le Parlement.Même à pleine capacité, EDL ne produit pas assez d’électricité pour satisfaire la demande, ce qui a obligé les Libanais à dépendre des propriétaires de générateurs privés, des exploitants illégaux mais tolérés faute d’alternative et qui représentent aujourd’hui de véritables groupes de pression. Les problèmes financiers et structurels de l’établissement public sont autant liés au fait que ses tarifs ont été figés au début des années 1990 pour satisfaire un certain clientélisme politique qu’à l’échec de toutes les tentatives de réformes du secteur, notamment en raison de l’absence d’efficacité et de transparence des procédures liées à la passation des marchés publics – qui sont en passe d’être réformées.

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Dans ce contexte, le ministre Walid Fayad a déclaré, suite à la réunion qui a eu lieu à Baabda : « Nous n’avons toujours pas finalisé le plan concernant le secteur de l’électricité et nous prévoyons d’assurer du fuel pour un approvisionnement en électricité atteignant 8 heures par jour pour une période de 2 mois », en comptant les heures assurées par l’accord de l’échange du fuel irakien. Il a finalement précisé qu’il n’y aura « pas d’augmentation des tarifs de l’électricité durant cette période », selon des propos rapportés par l’Agence nationale de l’information (ANI, officielle).De son côté, EDL assure avoir augmenté sa production d’électricité par rapport au niveau indiqué la semaine passée, passant de 500 MW « au mieux » à 630 MW, et cela dans le but « d’éviter les pannes totales causées par l’instabilité du réseau lorsque la production est très faible, ce qui arrive en-dessous de 600 MW », selon une source proche de l’établissement public.

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a annoncé mercredi que c’est la société émiratie ENOC qui devrait remporter le second appel d’offres lancé par le Liban dans le cadre de l’accord conclu le 23 juillet dernier avec l’Irak pour obtenir du carburant destiné aux centrales d’Électricité du Liban (EDL). Le ministère a précisé que le résultat de la procédure sera...

commentaires (1)

25% du fioul acheté à l'irak, part à ENOC... y a t il des experts pour nous éclairer sur la rentabilité de cette opération ? Est ce justifié ? Ca pue la retrocommission, non ?

Desperados

23 h 19, le 29 septembre 2021

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Commentaires (1)

  • 25% du fioul acheté à l'irak, part à ENOC... y a t il des experts pour nous éclairer sur la rentabilité de cette opération ? Est ce justifié ? Ca pue la retrocommission, non ?

    Desperados

    23 h 19, le 29 septembre 2021

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