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La Consolidation de la paix au Liban - Septembre 2021

Les travailleuses domestiques sont nos sœurs

Je ne cautionne pas le concept d'autoflagellation, car tout ce que nous vivons est déjà assez difficile. Nous nous sommes tous les jours flagellés sur l'autel de ce pays à cause des crises économiques, financières et sociales successives qui nous cernent, notamment après la tragique explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

Les personnes opprimées sympathisent les unes avec les autres. Cependant, il n'est pas acceptable que les opprimés cherchent à compenser leur oppression en opprimant et en inquiétant les autres, qu'ils soient subordonnés, personnes ayant des besoins spéciaux, pauvres, déplacés ou vulnérables. Ceci inclut les travailleuses domestiques, qui ont subi de graves injustices en raison de l'effondrement économique et des répercussions de la chute épouvantable de la livre libanaise par rapport au dollar américain. Le salarié libanais ne peut plus se permettre de payer le traitement moyen d’une travailleuse domestique (200 dollars). Auparavant, il gagnait en moyenne autour de trois millions de livres libanaises, ce qui lui permettait de déduire 10 % de son salaire pour payer une employée de maison. Cependant, deux cents dollars sont équivalents aujourd’hui à quatre millions de livres, ce qui dépasse le budget de n'importe quel salarié. En conséquence, les employées de maison étrangères se sont retrouvées du jour au lendemain sans ressources, sans salaire, sans hébergement ni nourriture. On peut même aller jusqu'à dire que les animaux abandonnés ont trouvé davantage de personnes disposées à s'occuper d'eux que ces travailleuses, qui ont été lésées par des personnes elles-mêmes opprimées dans leur propre pays.

La bienveillance ne vient pas de la peur du karma, de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ou des lois en vigueur, mais plutôt de l'humanité elle-même. Tous les humains sont frères, et chaque injustice infligée à ceux qui nous entourent ne fait que nuire à notre humanité avant tout.

Ghassan Hajjar

Rédacteur en chef du quotidien an-Nahar

Je ne cautionne pas le concept d'autoflagellation, car tout ce que nous vivons est déjà assez difficile. Nous nous sommes tous les jours flagellés sur l'autel de ce pays à cause des crises économiques, financières et sociales successives qui nous cernent, notamment après la tragique explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth.Les personnes opprimées sympathisent les unes avec les...

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