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Politique - Gouvernement

La déclaration ministérielle discutée aujourd’hui en Conseil des ministres

Le chef du CPL, Gebran Bassil, s’est rendu, à la tête d’une délégation, au domicile du Premier ministre Nagib Mikati.

La déclaration ministérielle discutée aujourd’hui en Conseil des ministres

L’ambiance semble détendue sur cette photo de la visite effectuée hier par un groupe de parlementaires du CPL, présidé par Gebran Bassil, au domicile du Premier ministre Nagib Mikati. Photo ANI

Comme annoncé mardi, la commission ad hoc chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle a finalisé son travail hier. Le nouveau gouvernement votera donc aujourd’hui sur le texte final, au cours de sa réunion qui se tiendra au palais présidentiel de Baabda. Le titre du projet de déclaration est « La détermination et l’espoir » et fait sept pages. Un texte approuvé à une vitesse record par rapport aux déclarations des gouvernements précédents.

Une fois la déclaration approuvée par l’exécutif, elle devra être soumise au Parlement afin que les députés accordent, ou non, leur confiance au cabinet de Nagib Mikati. Selon les informations disponibles, la séance de vote de confiance devrait être fixée par le président de la Chambre des députés, Nabih Berry, au début de la semaine prochaine.

Pour ce qui est de la déclaration ministérielle, des sources officieuses indiquent que le passage relatif à la résistance, très attendu d’un point de vue politique, est en tous points semblable aux précédentes déclarations : il réaffirme « le droit des citoyens libanais à résister à l’occupation israélienne », maintenant le flou autour des armes de la résistance. Autre passage qui pourrait faire polémique, celui qui a trait au secteur bancaire. Pour certains médias et analystes, notamment proches du Hezbollah, l’expression la plus judicieuse depuis la crise économique et financière serait celle de la « restructuration du secteur bancaire » et c’est celle suggérée par la présidence de la République, selon eux. Finalement, l’expression bien plus neutre utilisée dans le texte est celle « d’assainissement du secteur bancaire et redynamisation du cycle économique ».

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Également dans le domaine financier, la nécessité de voter une loi sur le contrôle des capitaux a été insérée dans la déclaration, ainsi que les négociations avec le Fonds monétaire international sur base d’un programme de sauvetage à court et moyen termes, ainsi qu’une reprise des négociations pour une restructuration de la dette nationale. Sous le précédent gouvernement, rappelons-le, le Liban était en défaut de paiement des bons du Trésor.

Un autre point saillant du texte porte sur l’audit juricomptable de la Banque du Liban, un thème cher au président de la République Michel Aoun. Le texte fait mention de ce point dans la partie intitulée « Lutte contre la corruption », citant les comptes de la BDL mais aussi ceux des ministères, des offices autonomes, des conseils et des caisses et des institutions publiques. Sur un plan plus politique, on retient une clause évoquant la nécessité de tenir les élections législatives dans les délais (mai 2022) et les efforts pour aider les réfugiés syriens à rentrer chez eux.

Dans le texte, toujours selon des sources officieuses, les programmes des différents ministères sont détaillés séparément. Un passage très attendu concerne le secteur de l’énergie, et plus particulièrement la phrase évoquant la construction des nouvelles centrales. Rappelons que cette clause du plan présenté par l’ancienne ministre Nada Boustani en 2019 prévoyait la construction de trois centrales dont deux seulement ont été retenues (la troisième, située à Selaata et chère au président du Courant patriotique libre Gebran Bassil, n’avait pas été jugée indispensable). Le texte de la déclaration, lui, ne précise pas le nombre de centrales, mais utilise l’expression « ce dont le pays a besoin ». La polémique autour du nombre de centrales serait-elle donc sur le point de reprendre, comme le craignent certaines sources ?

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La commission ministérielle chargée de la rédaction de la déclaration s’est réunie trois fois pour plancher sur le texte. Elle était composée du vice-Premier ministre Saadé Chami et des ministres de la Justice, Henri Khoury, de l’Énergie, Walid Fayad, de la Culture, Mohammad Mortada, de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, de l’Information, Georges Cordahi, de l’Éducation, Abbas Halabi, du Travail, Moustapha Bayram, de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan, et d’État pour le Développement administratif, Najla Riachi.

Le vote de confiance assuré ?

Par ailleurs, la journée d’hier a été marquée par la visite (annoncée le jour même) du chef du CPL, Gebran Bassil, à la tête d’une grande délégation de députés du bloc du Liban fort, au Premier ministre en son domicile à Beyrouth. Dans un communiqué publié par la formation aouniste à l’issue de cette réunion, on apprend qu’une série de revendications a été présentée par le CPL portant sur le contenu de la déclaration ministérielle.

« Un dialogue positif et constructif a eu lieu concernant le programme du gouvernement et son plan de réformes visant à stopper l’effondrement et à relancer l’économie et les finances et la nécessité d’organiser les élections (présidentielle, législatives et municipales) aux dates prévues (l’année prochaine) et le droit des émigrés de voter », peut-on lire dans le communiqué. « Il a été convenu de coopérer de façon constructive entre le groupe parlementaire et le gouvernement au Parlement, de sorte à faciliter le vote de lois réformatrices et afin d’aider le cabinet à appliquer son programme (...) », poursuit le communiqué.

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La formation aouniste a enfin fait savoir qu’elle se réunira après que le gouvernement aura finalisé sa déclaration « afin de prendre sa position finale concernant l’octroi ou non de la confiance ».

Quelle que soit la formule employée dans le communiqué, des observateurs estiment que le bloc du Liban fort a probablement tranché la question de la confiance qu’il accorderait au nouveau gouvernement. Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, une telle visite était une manière pour Gebran Bassil de montrer la bonne entente avec le Premier ministre. Elle serait liée aussi à un geste de Mikati durant le débat autour de la déclaration ministérielle : en ce qui concerne le passage sur l’électricité, les représentants d’Amal auraient tenté d’obtenir que les centrales citées soient limitées à deux, à savoir Deir Ammar et Zahrani, afin de couper la route à la construction d'une troisième centrale à Selaata, en faveur de laquelle plaide Bassil, comme expliqué plus haut. En refusant cette formulation, le Premier ministre garde donc la porte ouverte pour cette centrale. En échange, il s’assure le vote de confiance et diminue les tensions qui pourraient émailler les premiers pas de son gouvernement.

Comme annoncé mardi, la commission ad hoc chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle a finalisé son travail hier. Le nouveau gouvernement votera donc aujourd’hui sur le texte final, au cours de sa réunion qui se tiendra au palais présidentiel de Baabda. Le titre du projet de déclaration est « La détermination et l’espoir » et fait sept pages. Un texte...

commentaires (4)

Changement de pelle même discours!

Marwan Takchi

17 h 29, le 16 septembre 2021

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Commentaires (4)

  • Changement de pelle même discours!

    Marwan Takchi

    17 h 29, le 16 septembre 2021

  • Ils ont 3 mois devant eux...hahahahaha le temps de voir s' ils noient la sauce armee- resistance- peuple dans du ketchup ou de la sauce soja ...!

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 57, le 16 septembre 2021

  • LA COMEDIE AU THEATRE DE L,ETOILE AVEC LES MEMES POLICHINELLES CONTINUE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 02, le 16 septembre 2021

  • « le droit des citoyens libanais à résister à l’occupation israélienne ». La question est: pourquoi se limiter à l'occupation israélienne? Alors qu;on sait que la Syrie occupe, depuis des décennies, des centaines de km2 du territoire libanais?

    Yves Prevost

    07 h 18, le 16 septembre 2021

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