Les prix à la consommation en hausse de 123 % en juillet

L’indice mensuel des prix à la consommation (IPC), calculé hier par l’Administration centrale de la statistique (ACS), a atteint 514,89 points en juillet, ce qui représente une hausse de 24,08 % par rapport au mois précédent (414,97 points en juin 2021) et de 123,43 % en glissement annuel (230,45 points en juillet 2020), dans un contexte de crise que traverse le Liban depuis près de deux ans. La base (100) considérée est celle de décembre 2013.

Si le taux d’inflation annuel de juillet est bien supérieur à celui enregistré en juin (+100,64 %), c’est parce que c’est à cette période que le taux dollar/livre a enregistré un bond de plusieurs milliers de livres, atteignant un pic record à 24 000 livres pour un dollar dans le sillage de la récusation du Premier ministre désigné, Saad Hariri, après des mois passés en vain à tenter de former un nouveau gouvernement.

Dans le détail, les prix des transports ont décroché la première place en rythme annuel à fin juillet, avec une hausse de 252,63 %, suivis par ceux de l’alimentation et des boissons non alcoolisées, qui ont connu en juillet une augmentation de 248,13 % en glissement annuel. Tous deux ont respectivement augmenté de 24,57 % et de 34,49 % en rythme mensuel. En troisième place, les prix des restaurants et des hôtels, avec une hausse de 245,77 % en rythme annuel et de 32,96 % par rapport à juin 2020, un mois notamment marqué par l’aggravation des pénuries en électricité et en carburant dans le pays.

Ces derniers résultats s’accompagnent aussi d’une explosion des prix des soins de santé qui ont augmenté de 152,13 % en un mois, alors qu’en glissement annuel, ces prix ont enregistré une hausse de 177,38 %. L’ACS note également que la plus faible augmentation concerne les prix du secteur éducatif, avec une hausse de 10,54 % en rythme annuel.

Enfin, les prix en rythme mensuel ont augmenté dans tous les mohafazats du pays, à commencer par la région de Nabatiyé (+32,21 %), suivis par ceux dans la Békaa (+27,07 %), au Liban-Nord (+25,75 %), à Beyrouth (+24,75 %), au Liban-Sud (+23,76 %) et au Mont-Liban (+21,78 %). Une inflation en nette hausse dans toutes les régions du pays par rapport au mois précédent, alors que la livre a atteint des niveaux record, s’échangeant pendant plus de la moitié du mois à plus de 20 000 livres pour un dollar sur le marché parallèle, contre 1 507,5 livres le dollar en parité officielle.

Suite à la désignation de Nagib Mikati comme nouveau Premier ministre fin juillet, et suite à la formation de son gouvernement la semaine passée, la livre a regagné du terrain sur le marché parallèle, passant hier sous la barre des 16 000 livres pour un dollar. Dans ce contexte, le président du syndicat des propriétaires de supermarchés, Nabil Fahed, a annoncé hier que les compagnies importatrices ont commencé à leur envoyer les nouveaux tarifs des produits, revus à la baisse, alors que les Libanais critiquaient la rigidité des prix à la baisse, surtout que ces derniers sont immédiatement ajustés à la hausse pour tenir compte de la dépréciation de la livre.