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Lifestyle - Série télé

Hell’s Gate : les portes de l’enfer se ferment sur Beyrouth

Produite par Cedars Art Production pour Shahid VIP, cette série libanaise est sans doute la première du genre dans le monde arabe. « Le concept dystopique et expérimental du projet en est la star », estime le réalisateur Amin Dora.

Hell’s Gate : les portes de l’enfer se ferment sur Beyrouth

À l’affiche de « Hell’s Gate », de nombreux talents locaux, comme Cynthia Samuel, Fadi Abi Samra, Hassan Farhat, Said Sarhan et Dana Mkhaïl, ainsi que l’acteur palestinien Adam Bakri. Photo DR

Rien ne va plus à Beyrouth en 2052. Effondré depuis déjà quelques années à la suite d’une succession de conflits et de pandémies mortelles, le système libanais a été remplacé par un régime nouveau géré par des entreprises privées, dans un monde où la population humaine s’est raréfiée contre toute attente. C’est dans cet univers chimérique qu’évolue la série télévisée libanaise « Hell’s Gate » qui débarque sur la plateforme digitale Shahid VIP le 12 septembre et qui se présente comme la première série dystopique du monde arabe.

Produite par Cedars Art Production, la boîte prolifique des frères Sabbah (al-Hayba, 2020, Tarik), cette série de 8 épisodes est basée sur un concept original des scénaristes Élie Kayrouz, Fouad Arsanios et David Lteif, avec Bassem Briesh en tant que scénariste principal. Elle est réalisée par le non moins talentueux Amin Dora, récompensé par un Emmy Award en 2011 pour la web série « Shankaboot ». L’histoire, elle, tourne autour d’une lutte entre un groupe d’investisseurs et d’entreprises privées aux agissements néfastes, l’ « État de l’union », qui dirige le pays, et un groupe de rebelles qui cherche à le vaincre. « C’est bien l’histoire d’un combat entre le bien et le mal, explique à L’Orient-Le Jour Amin Dora. Entre ce régime en place si développé sur le plan de la technologie et ces rebelles qui vont tout faire pour tenter de le démonter. » Si les rebelles s’assimilent à un collectif baptisé « Tawara », Amin Dora assure que l’histoire n’est pas vraiment liée à l’actualité d’aujourd’hui, « même si de nombreux parallèles et ressemblances ont pu être établis lors de l’écriture, avec des événements qui se déroulent de nos jours ». « Ce n’est pas vraiment le Liban, poursuit-il. C’est Beyrouth ou ce qu’il en reste, puisque, dans l’histoire, une guerre mondiale est survenue et peu de gens vivent encore sur terre ».

Un nouveau monde

À l’affiche de «Hell’s Gate », de nombreux talents locaux, comme Cynthia Samuel, Fadi Abi Samra, Hassan Farhat, Said Sarhan et Dana Mkhaïl, ainsi que l’acteur palestinien Adam Bakri, que l’on voit se démener dans un monde des plus sombres dans la bande-annonce de la série. « C’est un casting qui réunit de nombreux jeunes et des acteurs venant du cinéma également, indique Amin Dora. Ce casting peu traditionnel est un avantage que j’ai pu avoir sur ce projet, du fait que l’histoire est le véritable héros. Le concept expérimental et futuriste en est la star. C’est d’ailleurs ce concept dystopique qui constituait un véritable défi, puisqu’il a fallu créer ce monde fantastique et imaginaire qui obéit à ses propres lois et à sa propre logique. » Pour développer cette dimension et la technologie des années 2050, le réalisateur et les scénaristes ont pris la réalité d’aujourd’hui comme point de départ, lors du traitement du scénario. « Si nous revenons au début des années 90, nous remarquons que de nombreuses choses ont changé mais pas de manière drastique, explique le réalisateur. Nous avons donc suivi cette logique pour imaginer Beyrouth en 2052 d’un point de vue technologique. »

Amin Dora est en tout cas un habitué des challenges. Ayant signé la première série web du monde arabe, « Shankaboot », en 2010, et la première série interactive de la région, « Undocumented : Bidon Kaid » , en 2017, il n’a pas hésité à adopter « Hell’s Gate » en écoutant la présentation initiale du projet sur lequel il retrouve des plumes libanaises avec qui il a déjà collaboré sur ses deux séries précédentes. « J’aime les défis et cet aspect expérimental », confie le réalisateur qui plonge aujourd’hui pour la première fois dans le monde des feuilletons libanais au sens large. « Avec l’avènement de l’ère des plateformes numériques comme Shahid, j’ai senti que c’est le bon moment de franchir le pas, dit-il. Ce nouveau modèle permet une offre de contenus plus diversifiée, avec de nouveaux formats et de nouveaux genres comme la science-fiction, qui était jusque-là quasi absente. Et nous sommes sur la bonne voie en termes de qualité pour produire ce genre de séries avec des idées et des techniques novatrices. »

Shahid VIP, l’offre SVOD du groupe saoudien MBC et première plateforme de streaming arabe au monde, continue de connaître une croissance régulière, avec 2 millions d’abonnés à la fin du mois de ramadan 2021, soit une augmentation de 43 % en glissement annuel. La plateforme a déjà annoncé une augmentation à court terme de l’investissement dans la production de contenus originaux en Arabie saoudite, en Égypte, aux Émirats arabes unis, au Liban et ailleurs.

Rien ne va plus à Beyrouth en 2052. Effondré depuis déjà quelques années à la suite d’une succession de conflits et de pandémies mortelles, le système libanais a été remplacé par un régime nouveau géré par des entreprises privées, dans un monde où la population humaine s’est raréfiée contre toute attente. C’est dans cet univers chimérique qu’évolue la série...

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