L’Association des industriels libanais (AIL) s’est réunie hier avec le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, et le ministre sortant de l’Industrie, Imad Hobballah, pour suivre le dossier du déblocage de 100 millions de dollars de liquidité en devises. Cette réunion était « positive », selon le communiqué publié hier par l’AIL, le gouverneur ayant promis d’approuver « tous » les dossiers lui ayant été transmis.
En principe allouée par la BDL via la circulaire n° 556 du 27 mai 2020 pour pallier les restrictions bancaires que les industriels ont subies comme la majorité des déposants libanais depuis près de deux ans, seulement 60 % de cette enveloppe ont été versés jusqu’à présent, soit près de 60 millions de dollars, selon les déclarations du vice-président de l’AIL, Ziad Bekdache, à L’Orient-Le Jour. Concrètement, ces montants ont servi à provisionner en dollars 90 % des factures présentées par les industriels dans le cadre de ce mécanisme et approuvée par les banques, le ministère de l’Industrie puis la BDL, dans les limites de l’enveloppe globale allouée. Les 10 % restants doivent être avancés par les industriels concernés. Ceux-ci ont toujours considéré – à raison – que cet argent leur appartenait et qu’il ne pouvait donc pas être assimilé à une subvention.
Les participants à la réunion ont en particulier abordé le dossier de l’usine pharmaceutique Arwan qui doit fabriquer au Liban le vaccin russe Spoutnik V contre le Covid-19. Un dossier aujourd’hui « dans les dernières étapes avant la signature du contrat » avec le Fonds russe d’investissements directs (RDIF) qui soutient le développement du vaccin russe contre le coronavirus.
En mai dernier, l’entreprise libanaise avait annoncé avoir signé un accord de confidentialité avec l’institut de recherche Gamaleïa d’épidémiologie et de microbiologie qui a produit le vaccin. Selon Ziad Bekdache, Arwan a annoncé être en mesure de produire 750 000 doses de vaccin durant la première année pour les revendre à 20 dollars au Liban, contre un prix international de 38 dollars, si les matières premières étaient subventionnées. Or, les réserves de la banque centrale qui fournit les devises s’approchent de plus en plus des réserves obligatoires que la Banque du Liban refuse d’utiliser sans une loi votée au préalable par le Parlement.
Imad Hobballah a, pour sa part, insisté durant la réunion sur la « nécessité de continuer les subventions sur les matières premières (aux usines qui fabriquent) des vaccins », mettant en avant les bénéfices sur la santé des Libanais.
commentaires (1)
AI-JE BIEN LU ? ALLOUER DES $ A UNE FIRME QUI VA PRODUIRE DU VACCIN ANTI COVID-19 ? MAINTENANT QUE LA PANDEMIE S'EST ESSOUFLEE PARTOUT AU MONDE ?
Gaby SIOUFI
09 h 31, le 07 septembre 2021