Rechercher
Rechercher

Société - Explosions au port de Beyrouth

"Le 4 août est un crime flagrant et non un problème de négligence professionnelle", dénoncent les proches des victimes

"La Haute Cour chargée de juger les ministres et le président de la République est un grand mensonge".

Des proches des victimes des explosions meurtrières du 4 août 2020 rassemblés devant l'entrée du port de Beyrouth, le 4 septembre 2021. Photo ANI

"Crime flagrant", "grand mensonge", "mobilisations surprises et douloureuses" : un mois après le premier anniversaire des explosions meurtrières du 4 août 2020 au port de Beyrouth, des familles de victimes du drame ont à nouveau crié leur colère contre cette catastrophe et le sur-place de l'enquête, au cours d'un nouveau sit-in organisé devant une des entrées du port. Alors que de hauts responsables inculpés refusent toujours de comparaître devant le juge d'instruction près la cour de justice, Tarek Bitar, les manifestants ont mis en garde contre une nouvelle escalade de leur mouvement de contestation, estimant que la déflagration du "4 août est un crime flagrant et non un problème de négligence professionnelle".

"Arrêtez de nous dénigrer et de prendre à la légère notre affaire", ont dénoncé les parents des victimes, selon des propos rapportés par la chaîne locale MTV. "La Haute Cour chargée de juger les ministres et le président de la République est un grand mensonge. Ce qui s'est passé le 4 août est un crime flagrant et non un problème de négligence professionnelle", ont-ils insisté, alors que les dirigeants souhaitent que l'affaire soit portée devant cette cour, qui n'a jamais jugé aucun responsable depuis sa création. "Treize mois après l'explosion, certains se cachent toujours de manière éhontée derrière les immunités politiques et communautaires, sans prendre en considération les sentiments des familles des victimes", ont-ils également déploré.

Lire aussi

Quel va être le sort de l’enquête que tente de saboter la caste au pouvoir ?


Mobilisations surprises
Les parents des victimes ont appelé les personnes impliquées dans le drame à comparaître devant le juge Bitar, mettant en garde contre une nouvelle escalade de leur mobilisation. "Nous avons décidé d'exécuter des mobilisations surprises et douloureuses pour les responsables, que vous verrez au moment voulu afin que personne ne songe à faire dévier notre cause", ont-ils affirmé. Leur porte-parole, Ibrahim Hoteit, a enfin mis en garde contre une "politisation de leur cause".

Le juge Bitar, rappelle-t-on, a été confronté à une levée des boucliers de la part de la classe politique, après avoir demandé la levée de l'immunité parlementaire de plusieurs responsables "en vue de les inculper et d'engager des poursuites pour éventuelle intention d'homicide", mais aussi pour "négligence et manquements". En plus du général Abbas Ibrahim, directeur de la Sûreté générale, des poursuites ont été lancées à l'encontre des députés Ghazi Zeaïter, Ali el-Khalil et Nouhad Machnouk, l'ancien ministre Youssef Fenianos, l'ex-commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, un ex-chef des renseignements de l'armée, Camille Daher, plusieurs officiers et le chef de la Sécurité de l’État Tony Saliba.

Lire aussi

Seul contre tous, Tarek Bitar sous le feu nourri du leadership sunnite


Le juge Bitar avait émis en août un mandat d'amener à l'encontre du Premier ministre sortant Hassane Diab, poursuivi pour négligence dans ce drame. Celui-ci a aussitôt refusé de comparaître devant le magistrat. Le juge a fixé au 20 septembre la date d'une nouvelle audience et chargé les forces de sécurité de l'interpeller. Sa décision qui a suscité un tollé sur la scène politique. Le juge avait également lancé à la fin du mois dernier un mandat d'arrêt contre Hani Hajj Chéhadé, membre du Conseil supérieur des douanes après avoir interrogé le prévenu pendant six heures consécutives.

La classe dirigeante, qui a catégoriquement rejeté une enquête internationale, est accusée de tout faire pour torpiller l'enquête et éviter certaines inculpations. Plus d'un an après la double-explosion de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d'ammonium qui a fait 214 morts et plus de 6.500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale, l'enquête locale n'a toujours pas donné de résultats.

"Crime flagrant", "grand mensonge", "mobilisations surprises et douloureuses" : un mois après le premier anniversaire des explosions meurtrières du 4 août 2020 au port de Beyrouth, des familles de victimes du drame ont à nouveau crié leur colère contre cette catastrophe et le sur-place de l'enquête, au cours d'un nouveau sit-in organisé devant une des entrées du port. Alors que de hauts...

commentaires (7)

J'avais écrit plusieurs fois à des journalistes pour les faire enlever de leurs plumes ce mot "négligence" car inapproprié pour ceux qui savaient car ce n'est pas par fénéantise qu'ils ont rien faite pour éliminer le matériel explosif (non-utilisable dans l'agriculture). Les parents des victimes ont parfaitement raison.

Shou fi

20 h 01, le 05 septembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • J'avais écrit plusieurs fois à des journalistes pour les faire enlever de leurs plumes ce mot "négligence" car inapproprié pour ceux qui savaient car ce n'est pas par fénéantise qu'ils ont rien faite pour éliminer le matériel explosif (non-utilisable dans l'agriculture). Les parents des victimes ont parfaitement raison.

    Shou fi

    20 h 01, le 05 septembre 2021

  • Crime prémédité et lâche. Les responsables et tout leurs acolytes doivent être révélés et punis.

    Wlek Sanferlou

    15 h 44, le 05 septembre 2021

  • LE NE SUIS PAS D,ACCORD POUR ABBAS IBRAHIM. IL EST UNE PERSONNE RESPECTABLE ET A SERVI A MAINTES FOIS ET LE PAYS ET LES AMIS DU PAYS. LE JUGE BITAR FERAIT BIEN DE SUIVRE MES AVIS. LES TETES NON DES SUBALTERNES POUR DE LA POUDRE AUX YEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 32, le 05 septembre 2021

  • C est un crime international,avec ses acteurs internes et externes. C est un génocide ici.

    Marie Claude

    09 h 27, le 05 septembre 2021

  • Lorsque l’on voit Abbas Ibrahim, se comporter en haut commissaire, au sein de la delegation libanaise en Syrie, alors qu’il est impliqué jusqu’au cou dans l’explosion criminelle du port et que son superieur poltron refuse de lever son immunité, on comprend pourquoi les “responsables” libanais sont traités , par la terre entiere, de mafieux, de corrompus et de criminels. Tous les suspects invoquant l’immunité sont coupables. Un innocent honnete demande lui-meme à comparaitre devant un juge pour aider à identifier les coupables. Pauvre Liban dirigé par une milice sectaire armée créée par un pays etranger retrograde, et associée a des politiciens soumis, vereux et sans foi ni loi

    Goraieb Nada

    07 h 33, le 05 septembre 2021

  • C,EST UN ACTE TERRORISTE QU,IL AIT ETE EXECUTE PAR UNE ROQUETTE TOMBEE DU CIEL OU PAR UNE ROQUETTE A DEUX PIEDS. IL N,EMPECHE QUE LES RESPONSABLES SONT LE PROPRIETAIRE ET LES UTILISATEURS DE CE NITRATE DONT LES NOMS SONT INSCRITS SUR LES DOCUMENTS DU BATEAU, DE L,AGENT, ET DE LA DOUANE. POURQUOI AUCUN NOM N,EST REVELE JUSQU,AUJOURD,HUI ? QUI CRAINT-ON ? JUGE BITAR, QUI CRAIGNEZ-VOUS ? POURQUOI COMMENCER PAR LA QUE QUAND LES TETES OU LEURS AGENTS SONT MENTIONNEES DANS LES DOCUMENTS ? DEMANDEZ L,INTERVENTION DE LA JUSTICE INTERNATIONALE ET PUIS DEMISSIONNEZ POUR VOTRE SECURITE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 27, le 05 septembre 2021

  • Le crime est le stockage de l’ammonium dans le port. La présence d’un crime flagrant n’empêche pas la négligence professionnelle. Les négligents sont différents des criminels… Le problème de la justice, c’est qu’elle semble vouloir s’attaquer uniquement aux négligents sans punir les vrais criminels!? L’exemple de Diab est flagrant…

    Alexandre Husson

    22 h 09, le 04 septembre 2021

Retour en haut