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Politique - Gouvernement

La récusation de Mikati exclue « pour le moment »... la mise en place du cabinet aussi

Le patriarche maronite réitère son appel pour la formation d’une équipe de sauvetage et plaide pour un dialogue entre les dirigeants, les partis et le mouvement de contestation.

La récusation de Mikati exclue « pour le moment »... la mise en place du cabinet aussi

Béchara Raï (au centre), lors de la célébration de la messe à Dimane, hier. Photo ANI

C’est avec une légèreté incompréhensible que la majorité des protagonistes politiques impliqués dans les tractations gouvernementales continuent de traiter ce dossier, à l’heure où le pays, en plein effondrement, a besoin de se doter d’une nouvelle équipe ministérielle dans les plus brefs délais. Et si la récusation du Premier ministre désigné Nagib Mikati semble exclue pour le moment, la perspective de formation d’un gouvernement, elle, semble s’éloigner.

En effet, plus d’un mois après la nomination de Nagib Mikati pour mettre en place un cabinet de sauvetage, des appels à accélérer la formation du gouvernement, tels que celui lancé hier par le patriarche maronite Béchara Raï continuent de tomber dans les oreilles d’un sourd, la priorité étant toujours aux calculs prématurés et aux règlements de comptes politiques. Dans son homélie du dimanche, le chef de l’Église maronite a une nouvelle fois exhorté les protagonistes concernés à défricher le terrain devant la future équipe. « Le peuple est en colère contre les responsables politiques, qui sont encore noyés dans les calculs et les quotes-parts, alors que les gens sont en proie à la famine et la pauvreté », a tonné le patriarche maronite dans son homélie. Il a exhorté les parties concernées à former rapidement un gouvernement de sauvetage, comprenant des figures compétentes non partisanes. « Il est désormais du devoir des dirigeants du pays, des partis et des groupes issus du mouvement de contestation de se concerter et de s’entendre sur les décisions à prendre avant l’effondrement total », a-t-il martelé. Il s’agit d’une des rares fois où le patriarche maronite appelle à la tenue d’un dialogue impliquant le mouvement de contestation.

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Entre le leadership sunnite et Baabda, le bras de fer se corse

Mais rien ne prête à croire que les composantes du pouvoir soient disposées à une telle démarche à l’heure actuelle, tandis que semble toujours privilégiée la bataille politique autour de la future équipe. C’est ce qui ressort du bras de fer qui se poursuit entre le président de la République Michel Aoun et son camp d’une part, et le Premier ministre désigné Nagib Mikati d’autre part, soutenu par les ex-chefs de gouvernement Saad Hariri, Tammam Salam et Fouad Siniora. Face à un Nagib Mikati qui semble déterminé à mener à bien sa mission, Baabda n’en démord pas : le chef de l’État veut avoir son mot à dire au sujet de tous les ministres chrétiens de la future équipe. « Nous n’avons pas changé de position », déclare un proche de la présidence, assurant que les contacts qualifiés d’« indirects » entre le palais présidentiel et le Premier ministre désigné ne se sont pas interrompus durant le week-end écoulé.

Deux approches différentes

Sauf que cela ne signifie pas que la querelle autour des deux ministrables chrétiens, qui ne devraient relever ni du lot de M. Aoun ni de celui de Nagib Mikati, prendra fin prochainement. Les milieux du milliardaire tripolitain en sont conscients. Pour eux, cet attachement de Baabda à avoir le dernier mot sur le choix de ces deux ministres montre que le problème va bien au-delà du désaccord autour d’un nom ou d’un portefeuille. « Ce sont deux approches différentes du dossier gouvernemental », commente pour L’Orient-Le Jour un proche du chef du gouvernement désigné. « Il y a une personne qui veut former un cabinet le plus rapidement possible et un camp qui veut lier les tractations à des calculs prématurés », décrypte de son côté une personnalité au courant de la tenue des négociations. Une accusation lancée implicitement à certains proches de la présidence à qui d’aucuns reprochent de vouloir obtenir le tiers de blocage au sein d’un cabinet qui pourrait être appelé à gérer le pays, en cas de non-tenue des échéances électorales prévues en 2022 (législative et présidentielle).

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Mikati accuse implicitement Aoun de violer la Constitution

Le Courant patriotique libre, dont le chef Gebran Bassil est accusé d’avoir des ambitions présidentielles et de bloquer les tractations dans le cadre de ses calculs, s’est de nouveau efforcé de démentir ces allégations, assurant faciliter la tâche du Premier ministre désigné, comme on pouvait le lire dans le communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire de son bureau politique samedi dernier.

Rien de nouveau, donc, et le blocage semble être là pour durer. Que fera, dès lors, Nagib Mikati dans les jours à venir? On est en droit de se poser la question, d’autant que le Premier ministre désigné a clairement exclu, dans une interview accordée vendredi dernier à la chaîne saoudienne al-Hadath, l’option de la récusation « pour le moment ». Lors du même entretien, il a également implicitement accusé Michel Aoun d’empiéter sur ses prérogatives de Premier ministre désigné. Des propos qui ne peuvent que s’inscrire dans le prolongement de la violente diatribe à laquelle s’était livré ce qu’il est convenu d’appeler le club des anciens Premiers ministres contre le locataire de Baabda avec, en toile de fond, le mandat d’amener émis jeudi dernier par le juge Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur la tragédie du 4 août 2020, à l’encontre du Premier ministre sortant Hassane Diab. « Pour le moment, M. Mikati ne veut pas menacer le président de jeter l’éponge. Mais il pourrait y songer si le processus lui semble totalement bloqué », souligne un proche du Premier ministre désigné, rappelant que les délais que celui-ci s’accorde pour accomplir sa tâche ne sont pas ouverts et estimant que le quatorzième round de pourparlers entre MM. Aoun et Mikati devrait se tenir prochainement.

De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, continue de suivre de loin les péripéties gouvernementales. Samedi, il s’est entretenu avec le chef druze Walid Joumblatt à Aïn el-Tiné. Ce dernier, qui devrait se voir accorder le portefeuille de l’Éducation, s’est dit prêt à faire tout son possible pour faciliter la formation du cabinet, fait savoir un proche de Moukhtara.

C’est avec une légèreté incompréhensible que la majorité des protagonistes politiques impliqués dans les tractations gouvernementales continuent de traiter ce dossier, à l’heure où le pays, en plein effondrement, a besoin de se doter d’une nouvelle équipe ministérielle dans les plus brefs délais. Et si la récusation du Premier ministre désigné Nagib Mikati semble exclue pour...

commentaires (6)

Il n'y a plus de gâteau à partager, dès lors on quitte la table sans se dire au revoir, comme dans les villes minières quand il n'y a plus de minerais les villes deviennent des villes fantômes.

DAMMOUS Hanna

11 h 16, le 30 août 2021

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Il n'y a plus de gâteau à partager, dès lors on quitte la table sans se dire au revoir, comme dans les villes minières quand il n'y a plus de minerais les villes deviennent des villes fantômes.

    DAMMOUS Hanna

    11 h 16, le 30 août 2021

  • Ces discours creux mille fois ressassés ne mèneront à rien. Il faut que Mikati se récuse et qu’on désigne un PM neutre et l’imposer sur toute cette mafia qui ne cesse de tirer le pays vers les abîmes. Tant que le PM désigné appartient à un des protagonistes, aucun gouvernement ne verra le jour. On vous le répète depuis plus d’un an. Un membre du clan ne peut pas sauver le pays il faut quelqu’un qui n’a jamais trempé dans les magouilles pour pouvoir boucler le caquet de tous ces vendus en imposant son gouvernement formé de ministres neutres en respectant la constitution et qu’ils soient compétents, patriotes et irréprochables. A ce moment là la compétition des partis sous couvert de confession de choisir leurs pions n’aura plus lieu. Il faut commencer par le commencement en changeant ce système pourri de domination des partis vendus qui se proclament défenseurs des confessions pour saquer notre pays.

    Sissi zayyat

    10 h 47, le 30 août 2021

  • Le POLITIQUE et le RELIGIEUX ; PRINCIPE : l’un exclue l'autre ? NON .. Si la RELIGION c'est important. Elle n’est pas plus que l’HONNÊTETÉ . Elle ne peut d’aucune façon remplacer la notion du légal et de l’illégal. Que dire de La POLITIQUE alors là !! Il ne faut pas oublier que Chez nous – AU LIBAN - la POLITIQUE et la RELIGION sont comme DEUX TÊTES sous un même chapeau ; une SEULE TÊTE quand il s'agit d’ARGENT. Tout ce beau monde devrait passer par l’asile des MALHONNÊTES : en RELIGION ils sont victimes d’un malaise écœurant, tandis qu’en POLITIQUE c’est le stade métastatique .. PAUVRE DE NOUS , dans notre cage , ON remplace nos illusions par des mirages ..

    aliosha

    10 h 28, le 30 août 2021

  • Si vraiment Aoun cherchait le bien des chretiens en voulantchoisir les ministres, peut-etre que tous les chretiens auraient ete avec lui. Mais c’est loin d’etre le cas. Il cherche le tiers de blocage et veut des ministres alors que son parti n’a pas nommé Mikati. Aoun est partie prenante de la moumanaa, il nous a malheureusement mis entre les griffes du hezbollah et de l’Iran. A ce titre il ne merite aucun ministre. Sous son mandat le Liban se meurt.

    Goraieb Nada

    07 h 12, le 30 août 2021

  • BASSIL VEUT KARAME COMME PREMIER MINISTRE ET LE TIER DE BLOCAGE LE PAY N’AURA PAS DE GOUVERNEMENT AVANT CELA DONC INUTILE DE LIRE TOUS LES JOURS LES HISTOIRES FARFELUES DE AOUN ET MIKATI LA VÉRITÉ CE PAYS EST DIRIGÉ PAR DES GANGSTERS TYPE AL CAPONE ET NE RECOMMENCERA À VIVRE QUE QUAND LE PEUPLE S’EN DÉBARRASSERA PAR LA FORCE S’IL LE FAUT CAR LA JUSTICE N’EXISTE PAS AU LIBAN

    LA VERITE

    03 h 46, le 30 août 2021

  • AU LIEU DE TERGIVERSER CHER PATRIARCHE ET DE CONTINUER A MENAGER LES DEUX BELIERS BISCORNUS DE L,APOCALYPSE DU PAYS ET QUI FONT PARTIE DE VOTRE BERGERIE, COUPEZ LEUR L,HERBE SOUS LES PIEDS ET DECLAREZ HAUT ET FORT QU,IL N,Y A DE CONSTITUTION QUE L,ACCORD DE TAEF ET QUE LES MORTS DES ANNEES QUARANTE NE RESSUSCITENT PAS. SAUVEZ LA CHRETIENTE DU PAYS DES MANIGANCES DIABOLIQUES PERSIQUES ET DE LEURS LIEUTENANTS INFERNAUX DE VOTRE BERGERIE. AYEZ LE COURAGE ET L,HONETTETE DE LES DENONCER PAR LEURS NOMS ET DE LES EXCOMMUNIER. DUR PAS A PARCOURIR MAIS QUE FEU LE PATRIARCHE NASRALLAH N,AURAIT PAS PENSER DEUX FOIS A DEBARRASSER SA BERGERIE DE TELS ELEMENTS CRIMINELS CONTRE LA CHRETIENTE EN PREMIERE ET CONTRE TOUTES LES AUTRES COMMUNAUTES DU PAYS EXCEPTION FAITE DE LEURS DIABOLIQUES ALLIES. SANS LE VOULOIR VOUS DEVENEZ LEUR COMPLICE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 49, le 30 août 2021

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