Le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a prévenu vendredi que la grave crise dans laquelle se débat le Liban depuis deux ans risquait de se prolonger, alors que de nombreux incidents sécuritaires sont signalés quasi-quotidiennement à travers le territoire, faisant craindre le pire à une population dont 78% vit sous le seuil de pauvreté aujourd'hui.
"Le Liban connaît un déséquilibre politique et économique et même sécuritaire et militaire, suite à l'effondrement brutal de l'Etat, qui touche toutes ses institutions et épuise les Libanais", a affirmé le général Ibrahim, dans son ordre du jour aux forces de la Sûreté générale, à l'occasion du soixante-seizième de l'institution. Il a dans ce cadre demandé aux militaires de "rester prêts et d'accomplir leur devoir envers la patrie".
"Lorsque l'Etat tombera"
"La crise que traverse le Liban risque de se prolonger", a estimé le haut responsable sécuritaire. Votre devoir est de rester fermes et de constituer un barrage impénétrable pour protéger votre pays, votre famille et votre peuple", a-t-il plaidé auprès des militaires. "Lorsque l'État tombera, personne ne sera épargné par sa chute et ne sera à l'abri du chaos et des tensions", a averti M. Ibrahim.
"En dépit des difficultés, la direction générale de la Sûreté générale ne manquera pas de vous fournir toutes les facilités possibles, transport compris. En contrepartie, elle n'hésitera pas à sévir à l'encontre de tout contrevenant", a-t-il assuré, alors que les militaires du pays ont vu la valeur de leurs salaires fondre en raison de la dépréciation folle de la livre libanaise. "Nous ne permettrons aucune tiédeur dans l'accomplissement des devoirs imposés par la Sûreté générale", a prévenu le directeur.
Tandis que le Liban est en proie à un effondrement socio-économique accéléré depuis plusieurs mois, qualifié de "dépression délibérée" par la Banque mondiale, les incidents sécuritaires se multiplient, notamment dans le Akkar et à Tripoli (Liban-Nord), deux régions des plus pauvres du pays. Plusieurs incidents ont éclaté ces dernières semaines aux abords des stations-service, entre propriétaires, employés et automobilistes excédés, faisant des morts et des blessés. Des camions-citernes ont été arrêtés plusieurs fois par des Libanais désespérés de se procurer du carburant, forçant l'armée à escorter ces camions. Ces incidents font redouter une dégradation de la situation sécuritaire, sur fond d'appauvrissement généralisé, de désespoir et de colère face aux pénuries chroniques d'électricité et d'essence.
commentaires (16)
Évidemment puisqu’il exécute à la lettre le plan Hezbollahi iranien,,,
Wow
13 h 17, le 28 août 2021