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Campus - ENTRETIEN

Pour préserver l’enseignement supérieur, une coordination entre l’État et les universités est nécessaire

Depuis le mois de juin, le père Béchara Khoury est le recteur de l’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU). Campus est allé à sa rencontre.

Pour préserver l’enseignement supérieur, une coordination entre l’État et les universités est nécessaire

« L’enseignement supérieur est une pierre angulaire pour bâtir une société des droits de l’homme », estime le père Béchara Khoury, nouveau recteur de l’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU). Photo DR

Pendant douze ans, vous avez pris part au développement de la NDU à travers votre poste de directeur du bureau des affaires estudiantines et en tant que vice-président au bureau des affaires financières. Quels sont les défis actuels auxquels fait face l’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU) ?

Ces défis sont nombreux et ne sont pas étrangers à ce que notre société traverse. Sachant que nous sommes une institution d’enseignement supérieur privée accréditée par la Commission de l’enseignement supérieur de la Nouvelle-Angleterre (Neche), nous avons des normes administratives et éducatives à respecter. Nous œuvrons donc, au quotidien, pour préserver la qualité de l’enseignement à laquelle l’université n’a dérogé sur aucun point. Nous avons également le souci de permettre aux professeurs, enseignants et chercheurs de pouvoir continuer à dispenser leur savoir au Liban, en récompensant plus précisément leurs efforts avec une meilleure rémunération. Il s’agit d’un défi de taille en raison des moyens financiers dont nous disposons actuellement. Nous cherchons, de même, à trouver des solutions pour que nos étudiants ne soient pas entravés dans leur parcours, en particulier en raison de leurs difficultés financières.

Quels moyens la NDU déploie-t-elle pour soutenir ses étudiants devenus financièrement vulnérables ?

Notre mission est d’assurer à nos étudiants tout le soutien moral et financier dont ils ont besoin pour répondre à leurs attentes et à leurs ambitions. Nous sommes conscients des difficultés des étudiants à régler leurs frais de scolarité et cherchons des solutions pour les aider. Cela passe tout particulièrement par une hausse de la proportion d’aide financière qui leur est accordée. De même, nous œuvrons pour récolter des fonds dont ils pourraient profiter. Nous avons également instauré un dialogue avec différentes universités libanaises privées autour de la tarification des crédits afin que l’augmentation des frais de scolarité n’empêche pas les jeunes de suivre des études supérieures.

Quels sont les projets que vous espérez pouvoir développer au cours des années à venir afin de garantir l’excellence en matière de formation universitaire au sein de la NDU ?

La NDU a pu, sur le plan local, faire partie des premières universités à proposer des cours à distance. Nos équipes poursuivent leur travail pour adopter de nouvelles techniques et technologies afin de développer l’enseignement numérique et mettre en place les meilleures méthodes d’évaluation à distance. En 2018, la NDU a obtenu une prestigieuse accréditation institutionnelle de la part de la Commission de l’enseignement supérieur de la Nouvelle-Angleterre (Neche) et sa faculté d’ingénierie est, entre autres, accréditée en 2016 par l’agence américaine ABET (Accreditation Board for Engineering and Technology). De ce fait, nous cherchons à préserver la qualité de l’enseignement par le biais de l’intégration de nouveaux outils technologiques et la formation continue des professeurs, et nous œuvrons pour que d’autres programmes soient accrédités. Tel est le cas actuellement pour la faculté de gestion et d’économie qui devrait recevoir une accréditation de la AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business). Enfin, comme l’apprentissage est un processus dynamique, nous cherchons à développer nos programmes dans le but de répondre aux attentes du marché du travail libanais.

Quelles solutions doivent être envisagées pour soutenir l’enseignement supérieur au pays du Cèdre ?

L’enseignement supérieur étant une pierre angulaire pour bâtir une société des droits de l’homme, les universités privées ont besoin du soutien de l’État pour continuer à faire du Liban un pays réputé pour l’excellence de ses formations académiques. En cette période de crises économique, politique, sanitaire et sociale lors de laquelle l’éducation est en quelque sorte menacée, nous demandons à l’État libanais d’accorder aux universités des prérogatives et des facilités aux niveaux législatif, financier et administratif afin qu’elles puissent poursuivre leurs missions. D’où l’importance de l’avancement des lois sur l’enseignement supérieur, et en particulier la loi relative à l’enseignement numérique à distance. Une coordination entre l’État et les universités est nécessaire pour trouver des solutions permettant de dépasser les difficultés financières auxquelles fait face le secteur de l’enseignement supérieur. Sans cela, il serait difficile de préserver la durabilité et la continuité des établissements privés.

Quel message pouvez-vous adresser aux jeunes pour les inciter à ne pas baisser les bras face aux multiples crises qui mettent en danger leur avenir au Liban ?

Le pays est à nos jeunes et il n’a pas d’avenir sans eux. Ces derniers doivent se résigner à se battre pour faire face aux différentes crises que traverse le Liban plutôt que de plier bagage. Pour ce faire, ils ne doivent pas négliger leurs études car l’éducation et l’enseignement supérieur jouent un rôle-clé dans le développement d’une culture démocratique et leur assurent un avenir meilleur.


Pendant douze ans, vous avez pris part au développement de la NDU à travers votre poste de directeur du bureau des affaires estudiantines et en tant que vice-président au bureau des affaires financières. Quels sont les défis actuels auxquels fait face l’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU) ? Ces défis sont nombreux et ne sont pas étrangers à ce que notre société traverse. Sachant...

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