Réagissant à la décision du Hezbollah d'importer du carburant d'Iran vers le Liban en crise et qui connaît de graves pénuries, le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, s'est contenté lundi de rappeler que les sanctions imposées à Téhéran tiennent toujours. Ce qui ferait peser la menace de sanctions américaines contre le pays du Cèdre en cas d'importation de carburant iranien.
Interrogé par la presse au sujet des déclarations du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a affirmé qu'un navire chargé de fuel en provenance d'Iran voguait vers le Liban et que d'autres suivront, Ned Price s'est contenté de rappeler que "toutes les sanctions imposées à l'Iran sont toujours en place, qu'il s'agisse de pétrole ou de fuel. Rien n'a changé".
L’Iran détient les quatrièmes réserves mondiales de pétrole, mais ses exportations sont sous embargo américain. En achetant du pétrole iranien, sans exemption octroyée en amont par Washington, Beyrouth s’exposerait donc à des sanctions.
Le chef du Hezbollah avait annoncé dimanche qu'un deuxième navire chargé de carburant en provenance d'Iran devrait appareiller dans les prochains jours pour le Liban. L'annonce intervenait trois jours après celle concernant le départ d'un premier bateau similaire qui avait provoqué une polémique dans le pays. Quelques heures après le discours de Hassan Nasrallah jeudi dernier, l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, avait informé la présidence libanaise que l’administration américaine avait approuvé un projet qui permettrait d’approvisionner le Liban en électricité, notamment via la Syrie.
Cette initiative du leader chiite intervient alors que le Liban connaît de graves pénuries de carburants qui paralysent tous les secteurs et qui sont aggravées par le stockage illégal de ces matières et la contrebande vers la Syrie.
L'annonce par la Banque du Liban (BDL), le 11 août, de l'arrêt des subventions sur le carburant et qui devrait entraîner une hausse de plus de 300% des prix de l'essence et du mazout, a compliqué la situation. Samedi après-midi, les responsables avaient décidé une levée partielle des subventions sur le carburant et annoncé que les prix seraient alors calculés selon un taux de 8.000 livres pour un dollar jusqu’à fin septembre, contre 3.900 livres depuis fin juin.
commentaires (4)
Le silence est la meilleure réponse que l’on puisse faire à un idiot.
Sissi zayyat
17 h 15, le 25 août 2021