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Société - Billet

La brûlure

La brûlure est un mal qui fait mal partout. C’est du feu entré dans le corps sans ses flammes. Pour peu qu’un bras soit brûlé, tous les nerfs brûlent. La tête brûle, la pensée brûle. C’est le contraire d’une plaie qui saigne. C’est un incendie sans air, immobile. Le vent qui l’entretient, c’est la douleur elle-même. Cette inflammation porte l’esprit au bord du bord du soutenable. L’expression « brûler d’impatience » dit bien le sentiment de ne plus pouvoir attendre. Un corps en combustion n’en peut plus d’attendre que la vie ou la mort se décide. Les deux jouent et fusionnent dans chaque parcelle du système nerveux. Cette fonte chauffe la conscience au degré le plus élevé de son impuissance. En résulte un manque effroyable de fraîcheur et de larmes. Pendant que des dizaines de personnes, momifiées dans du linge, souffrent l’enfer dans des lits d’hôpital – lorsqu’elles en trouvent –, l’infecte parole du mensonge poursuit son chemin. En nombre de plus en plus réduit, des médecins, des infirmières héroïques travaillent dans des conditions infâmes. Pas un « responsable » ne se porte responsable. Il s’en trouve même pour s’autoriser la morale. Les cadavres calcinés n’ont pas eu d’existence, de rêves, de chagrins. Ils ne sont rien puisqu’ils ne sont plus. Ils servent de fumier à l’imposture des puissants. De mois d’août en mois d’août, les destructeurs continuent et recommencent. Où sont leurs femmes, leurs enfants, leurs proches ? Pourquoi pas une voix ne s’élève parmi ces derniers ? Faut-il que l’argent ait le pouvoir de tous les pouvoirs, y compris celui de détruire jusqu’à l’os ceux qu’il prétend servir ? Le Liban brûle, l’air et les forêts du monde entier brûlent, la pensée, le temps, la vie brûlent. Quand va-t-on se décider à faire autrement ?

La brûlure est un mal qui fait mal partout. C’est du feu entré dans le corps sans ses flammes. Pour peu qu’un bras soit brûlé, tous les nerfs brûlent. La tête brûle, la pensée brûle. C’est le contraire d’une plaie qui saigne. C’est un incendie sans air, immobile. Le vent qui l’entretient, c’est la douleur elle-même. Cette inflammation porte l’esprit au bord du bord du...

commentaires (1)

Mammon ou Mamon avec un seul m serait un terme d’origine araméenne, mamôna ou mamuna, donc de notre terroir, et qui apparait dans Matthieu, (40-6) dans la phrase suivante : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu ou Mamon.” C’est l’argent bien sûr. C’est la puissance de l’argent et l’appât des richesses matérielles illicites. Le Dieu de l’argent qui corrompt le monde, qui sépare ceux qui s’aiment, qui sème la jalousie et la haine là où il y avait de l’amour et répand la mort là où la vie fleurissait. C’est le Mal lui-même. Tel est notre malheur. Merci pour la délicatesse et la sensibilité des mots.

Hippolyte

14 h 38, le 17 août 2021

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Commentaires (1)

  • Mammon ou Mamon avec un seul m serait un terme d’origine araméenne, mamôna ou mamuna, donc de notre terroir, et qui apparait dans Matthieu, (40-6) dans la phrase suivante : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu ou Mamon.” C’est l’argent bien sûr. C’est la puissance de l’argent et l’appât des richesses matérielles illicites. Le Dieu de l’argent qui corrompt le monde, qui sépare ceux qui s’aiment, qui sème la jalousie et la haine là où il y avait de l’amour et répand la mort là où la vie fleurissait. C’est le Mal lui-même. Tel est notre malheur. Merci pour la délicatesse et la sensibilité des mots.

    Hippolyte

    14 h 38, le 17 août 2021

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