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Nos Lecteurs ont la Parole

Comment j’ai mûri... en un an !

Loin de toute négativité qui m’affecte sérieusement à tous les niveaux, j’ai finalement décidé de vous raconter en quelques lignes comment j’ai mûri depuis le 4 août 2020.

Ce fut terrible, ô mon Dieu, lorsque j’ai entendu l’explosion ce jour-là. J’ai senti peser sur moi un poids aussi écrasant que la damnation, qui m’a anéanti moralement, si j’ose dire, et cela pour plusieurs mois. Mais de cette indescriptible peur a jailli en moi une idée simple : si tu peux croire Joe, crois ! Je me suis relevé, et c’est à ce moment que j’ai mûri, non comme une victime, mais comme un croyant.

En un an, j’ai appris que la personne ne vieillit pas aussi longtemps qu’elle aime et qu’elle est aimée. C’est pourquoi j’ai décidé d’aimer. Oui ! Le 4 août m’a appris que la vie nous attache les uns intimement aux autres et que notre amour pour la vie rend ce lien de plus en plus stable. Cet amour a ainsi influencé mon travail où je ne prétends pas être le meilleur ou l’extraordinaire, mais plutôt être quelqu’un d’ordinaire avec une raison d’être et dont l’œuvre servira – je l’espère – à quelque chose.

En un an, j’ai appris que l’avenir peut nous réserver beaucoup de bonnes choses, j’ai appris qu’il ne faut jamais désespérer, j’ai appris que « si noir que soit le diable, il y a toujours moyen de le regarder dans les yeux » comme a dit un jour Van Gogh à son frère Théo. Je regarde attentivement les portraits des victimes, les vidéos de l’explosion, j’écoute les discours des politiciens, j’essaye de surmonter les obstacles interminables de notre vie quotidienne, et tout cela me fatigue tellement que je ne parviens plus à « vivre » comme je le voudrais. Mais cela finira par s’arranger, il ne faut qu’un peu de patience.

L’explosion du 4 août fut certainement tragique. Elle a détruit ma maison et ma ville, mais elle n’a pas pu atteindre mon âme, mon cœur et surtout ma foi. D’ailleurs, je n’ai aucune envie de me laisser abattre ni d’abandonner l’espoir dont je me suis armé. En un an, j’ai mûri, j’ai vieilli corporellement mais rajeuni spirituellement, et je peux enfin dire qu’en un an, j’ai appris à surmonter le traumatisme grâce à l’amour de ma famille, l’amour de mes amis, l’amour de mes élèves, et surtout l’amour de la vie, de ma vie. Et cela, personne ne pourra me l’arracher.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Loin de toute négativité qui m’affecte sérieusement à tous les niveaux, j’ai finalement décidé de vous raconter en quelques lignes comment j’ai mûri depuis le 4 août 2020.Ce fut terrible, ô mon Dieu, lorsque j’ai entendu l’explosion ce jour-là. J’ai senti peser sur moi un poids aussi écrasant que la damnation, qui m’a anéanti moralement, si j’ose dire, et...

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