
Des scouts al-Mahdi affiliés au Hezbollah paradant avec les portraits de Hassan Nasrallah, et du cadre tué Imad Moghniyé, le 2 août 2021 dans le village de Kounine, au Liban-sud. Photo REUTERS/Aziz Taher
"Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous sommes prêts pour cela, et nous n’en avons pas peur". Quinze ans après le conflit meurtrier de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël, et alors que la tension est à son comble suite à des échanges de tirs interfrontaliers et des frappes aériennes israéliennes inédites depuis 2014, le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, a adressé une ferme mise en garde à Tel-Aviv. Il a toutefois pris soin de souligner que le Hezbollah ne cherchait pas à imposer une "nouvelle équation" stratégique entre les deux pays, comprendre : pas de volonté de changement dans les règles d'engagement entre les deux protagonistes.
Dans un discours télévisé retransmis en direct pour commémorer ce que le leader chiite appelle "la victoire divine", Hassan Nasrallah a entamé son allocution en vantant les "exploits" réalisés durant les quinze dernières années depuis la fin du conflit. "La sécurité a été maintenue durant 15 ans, à l’exception de quelques violations. Pendant 15 ans, aucune frappe n’a eu lieu contre le Liban, à l’exception d’un incident confus à la frontière entre le Liban et la Syrie en 2014, un incident qui n’a pas fait de victimes. Oui, il y a certaines violations limitées qui ont été enregistrées, mais il n’y a pas eu de frappes aériennes israéliennes contre le Liban en 15 ans. Cela est inédit depuis 1948", s'est-il félicité.
Une escalade majeure
Israël et le Hezbollah s'étaient livrés à une guerre meurtrière de 33 jours en 2006 qui fait 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 Israéliens, pour la plupart des soldats. Depuis, les deux camps évitent tout embrasement, en vertu d'un accord quasi tacite sur les règles d'engagement. Mais le mercredi 4 août, suite à des tirs de roquettes non revendiqués depuis le Liban-Sud en direction d'Israël, la tension est brusquement montée. Vendredi, la situation s'est davantage détériorée lorsque le Hezbollah a tiré plus de 10 roquettes en direction Israël, qui a riposté par des frappes d'artillerie, une escalade majeure entre l'État hébreu et le mouvement chiite soutenu par l'Iran. Les roquettes du Hezbollah ont visé des territoires dans la région disputée du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967, au lendemain de frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban, les premières depuis 2014. Les dernières frappes aériennes connues au Liban remontent en effet à 2014. Mais ces raids n'avaient pas ciblé des bastions du Hezbollah dans le sud du Liban.
“Incident après incident, l’ennemi essaie de rétablir la situation qui prévalait avant la guerre de 2006. Une frappe par-ci, une frappe par-là, qui passent sous silence. Ce qui s’est passé il y a deux jours, est très dangereux et inédit en 15 ans”, a prévenu Hassan Nasrallah.
“La riposte aux frappes aériennes israéliennes devait être rapide. Nous avons opté pour cela, sans attendre. Notre riposte était étudiée. Nous avons choisi hier une région ouverte dans les fermes de Chebaa. Nous pourrions aller vers l’escalade par la suite, mais nous avons décidé de ne pas frapper des cibles militaires ou civiles en privilégiant un secteur ouvert, de jour, car nous ne voulions pas provoquer la panique parmi la population. Et nous avons publié un communiqué dans lequel nous avons revendiqué notre action, car nous avons le courage de le faire", a martelé le secrétaire général du Hezbollah.
Pas de nouvelle équation
"Notre riposte était publique et claire : Vous ciblez un terrain ouvert, nous ciblons un terrain ouvert. Nous n’avons pas d’avions de combats comme vous, mais nous avons des roquettes", a-t-il ajouté. "Nous ne voulons pas mettre en place une nouvelle équation, contrairement à ce que certains médias israéliens ont dit aujourd’hui. Nous voulons juste protéger notre pays. Chaque frappe contre notre pays aura une réponse bien étudiée. Vous bombardez, nous bombardons. Terrain ouvert contre terrain ouvert", a insisté le leader chiite.
"Aux Israéliens nous disons : ne pariez pas sur l’absence de gouvernement et la crise économique en pensant que le Hezbollah ne ripostera pas. Quelle que soit la situation au Liban, la protection du pays est notre première responsabilité, indépendamment des circonstances internes. Ne pariez pas sur les pressions exercées sur les Libanais et l’environnement de la Résistance. La division au Liban autour de la question de la Résistance est ancienne. Cette Résistance n’a jamais fait l’unanimité", a -t-il rappelé. "Nos options sont ouvertes. Notre riposte pourrait avoir lieu dans le nord de la Palestine occupée (...)", a fait savoir le chef du Hezbollah. "Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous sommes prêts pour cela, et nous n’en avons pas peur", a-t-il toutefois souligné.
L'incident de Chouaya
Fait aussi rare que surprenant, des habitants druzes du village de Chouaya, à Hasbaya au Liban-Sud, ont arrêté vendredi dans la foulée de l'escalade un camion transportant un lance-roquettes à plusieurs canons utilisé par le Hezbollah lors de son attaque contre Israël. Commentant cet incident, Hassan Nasrallah s'est dit "très ému et très triste" en voyant ce qui s'est passé dans la localité de Chouaya. "Les images vidéos publiées montrent le camion tirant à partir d’un champ et non depuis le village, contrairement aux mensonges qui circulent. A tous nos proches à Chouaya et aux villages non chiites, nous avons frappé à partir de ce secteur car nous ne pouvions pas atteindre nos cibles à partir d’un autre point, sinon nous l’aurions fait", a assuré le dignitaire. "Nos hommes étaient armés, et ils ont été encerclés par un petit groupe de gens. Toutefois, nos hommes ont fait preuve de maîtrise de soi, de discipline et de patience. Certains sur place ont menacé nos hommes avec des armes, ont incité à leur meurtre. Ces individus doivent être interrogés", a estimé Hassan Nasrallah.
Face aux événements des derniers jours, l'armée israélienne a affirmé ne pas vouloir d'"escalade en vue d'une véritable guerre", se disant toutefois "prêt" à y faire face. Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a toutefois menacé de "rendre la situation au Liban encore plus désastreuse qu'elle ne l'est".
A Beyrouth, les officiels ont condamné les attaques israéliennes. Au sein de la classe politique, les réactions variaient entre indignation et soutien au Hezbollah. La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), a de son côté évoqué une situation "très dangereuse" et appelé toutes les parties à un cessez-le-feu. Quant à Washington, il a exhorté vendredi le Liban à empêcher les attaques du Hezbollah contre Israël.
Les échanges de tirs de ces deux derniers jours à la frontière libano-israélienne coïncident avec une recrudescence des tensions entre l'État hébreu et l'Iran dans la foulée d'une attaque meurtrière contre un pétrolier géré par la société d'un milliardaire israélien, en mer d'Oman. Une poussée de fièvre entre Israël et le Liban avait déjà eu lieu en 2019, lorsque le Hezbollah avait pris pour cible un véhicule militaire israélien en représailles à deux attaques "israéliennes" le visant en Syrie et au Liban. À l'époque, le mouvement chiite avait promis de répliquer à la mort de deux de ses membres lors d'un raid israélien près de Damas, accusant aussi Israël d'avoir lancé une attaque au drone dans la banlieue-sud de Beyrouth, son principal bastion dans la capitale libanaise.
L'explosion du 4 août
Commentant ensuite le premier anniversaire de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, Hassan Nasrallah a dénoncé les accusations dont son parti fait l’objet au sujet des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium qui étaient stockés au port depuis 2013 et qui ont explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, 6.500 blessés et ravageant de nombreux quartiers de la capitale.
Les détracteurs du parti chiite affirment que celui-ci transférait le nitrate d’ammonium en petites quantités vers la Syrie en soutien au régime du président Bachar el-Assad, son allié. Car sur les 2.750 tonnes stockées, seul un cinquième du stock a explosé l’année dernière, selon un rapport du FBI, ce qui soulève des questions sur ce qui est arrivé au reste de la cargaison.
Hassan Nasrallah a démenti une nouvelle fois la présence d’armes qui lui appartiendraient dans le hangar où se trouvait le nitrate d’ammonium et qualifié de “ridicules” les accusations selon lesquelles se serait son parti qui a entreposé le nitrate au port. "Ceux qui ont ramené le nitrate au port sont les groupes (jihadistes) armés à la frontière, ce sont aussi certaines formations au pouvoir. Mais nous ne voulons pas nous lancer dans des accusations et contre accusations, même si nous pouvons le faire."
Malgré l'ampleur du drame qui a choqué le monde entier, l'enquête locale sur l'explosion du port n'a toujours pas abouti et aucun coupable n'a été jugé, même si des ex-ministres sont dans le viseur de la justice. La classe dirigeante est accusée de tout faire pour torpiller l'enquête et éviter des inculpations, arguant de l'immunité parlementaire.
Dans son discours, Hassan Nasrallah s'en est également pris au juge chargé de l'enquête, lui demandant de fournir des preuves pour étayer sa décision de convoquer des responsables pour les interroger. "Où sont les preuves?", s'est-il interrogé, appelant le juge Tarek Bitar à partager ses conclusions. "L'enquête est politisée, a-t-il encore affirmé. Soit il doit travailler (...) de manière claire, soit la justice doit trouver un autre juge".
Après avoir catégoriquement rejeté une enquête internationale, les autorités libanaises ont dessaisi de ses fonctions le premier juge chargé de l'affaire, Fadi Sawan, après l'inculpation de hauts responsables. Son remplaçant, Tarek Bitar, fait également face à des obstructions, notamment le refus du Parlement de lever l'immunité de certains de ses membres soupçonnés d'être impliqués. Le juge a demandé la levée de l'immunité de trois anciens ministres, en vain jusqu'ici. Le ministre de l'Intérieur n'a pas non plus autorisé M. Bitar à interroger le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, au sujet de l'explosion.
Les affrontements de Khaldé
Hassan Nasrallah est également revenu sur les affrontements armés qui ont eu lieu en fin de semaine dernière à Khaldé, au sud de Beyrouth, lorsqu’un convoi funéraire d’un partisan du Hezbollah, Ali Chebli, tué la veille sur fond de vendetta, a été la cible d'éléments armés sunnites appartenant à des tribus dites “arabes de Khaldé”.
“Il s’agissait d’une embuscade en bonne et due forme, et non d’affrontements armés entre deux camps. On a tiré sur des femmes et un convoi funéraire. Ce qui s’est passé est un massacre et non un incident, qui a fait trois morts. Tous les coups de feu visaient à tuer et non à disperser les gens sur place. Ceux qui ont commis ce massacre sont un gang de criminels, on ne peut les qualifier autrement. Ce ne sont pas des Arabes ni des clans, encore moins des musulmans", a estimé le chef du parti pro-iranien.
Hassan Nasrallah a enfin brièvement commenté la formation du gouvernement dont a été chargé le Premier ministre désigné Nagib Mikati. Le Liban qui connaît une crise grave est sans cabinet depuis bientôt un an en raison des rivalités politiques traditionnelles. "Le dossier est entre les mains du président de la République Michel Aoun et du Premier ministre désigné Nagib Mikati", a-t-il affirmé laconiquement.
Bingo ! Il a pris la grosse tête, la preuve, le culte de la personnalité qui se développe avec son portrait en grand, porté par deux jeunes scouts qui n’ont du scoutisme que le nom. Le feu vert Iranien pour une escalade de la violence est donné. l’énoncé de l’argument bateau de la protection du Liban, alors que c’est le hezb qui a allumé la flamme, pour titiller l’ennemie et tester sa réaction, l’obligeant à faire un pas timide mais nécessaire pour se victimiser et inverser les rôles. Son but, c’est de créer le chaos afin de réaliser son dessein et prendre le pouvoir Libanais qui est en déconfiture depuis 2016. Mais l’imprévu est arrivé par les Druzes, qui ne veulent plus servir de cible ni de bouclier, ils se sont opposé au passage des armes sur leur terre. D’un échec local il en fait une victoire en soi. Manipulateur dans l’Âme, il continue de menacer tout en affirmant être contre la guerre. Que peut le pouvoir dans tout ça ? RIEN ! le Hezb est Iranien, agit selon les intérêts de l’Iran, et fait fi d’un Etat Libanais rendu obsolète par la défaillance du pouvoir en place à la solde du Hezb. Le voilà qui ordonne au Juge Tarek Bitar de donner des preuves sous la menace de changer une fois de plus le juge chargé de l’enquête. Il a réponse à tout avec des arguments qui ne tiennent pas debout. Bref il veut déclencher une guerre au détriment de l’Etat Libanais.
10 h 08, le 09 août 2021