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Moyen-Orient - Golfe

Regain de tension après la brève saisie d’un navire imputée à Téhéran

L’Iran a démenti toute implication de son armée ou de milices alliées dans un quelconque incident au large des Émirats arabes unis, dénonçant un prétexte pour mener des « actions hostiles » contre la République islamique.

Regain de tension après la brève saisie d’un navire imputée à Téhéran

Un navire au large de Fujaïrah, aux Émirats arabes unis. Archives AFP

Le « potentiel détournement » d’un navire au large des Émirats arabes unis s’est terminé sans dommages, a annoncé hier l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, six jours après une attaque meurtrière contre un pétrolier dans le Golfe. Les personnes qui étaient montées à bord « ont quitté le navire », ce dernier est « en sécurité » et « l’incident est fini », explique l’UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations) sur son compte Twitter. La veille, cette agence qui dépend de la marine britannique avait rapporté un « potentiel détournement » localisé à environ 60 milles nautiques de l’émirat de Fujaïrah, membre de la fédération des Émirats arabes unis, pays pétrolier du Golfe. L’UKTMO avait recommandé aux navires transitant dans la zone de faire preuve d’une « extrême prudence », et la Maison-Blanche avait jugé la situation « très inquiétante ».

Hier, une source au sein de la sécurité maritime omanaise a confirmé avoir reçu des informations selon lesquelles le navire avait été impliqué « dans un incident de détournement dans les eaux internationales dans le golfe d’Oman ». Les forces aériennes du sultanat survolent les alentours du site de l’incident, où des navires de la marine ont aussi été dépêchés pour « contribuer à la sécurisation des eaux internationales dans la région », a ajouté la même source, citée dans un communiqué du ministère de la Défense. Le navire concerné, qui bat pavillon panaméen et s’appelle « Asphalt Princess » selon des analystes de Dryad Global, se rendait à Sohar – un port du nord du sultanat d’Oman, pays voisin des Émirats et séparé de l’Iran par le détroit d’Ormuz – avec de l’asphalte et du bitume à son bord, d’après le site spécialisé MarineTrafficz. Cet incident, survenu non loin de l’embouchure du détroit d’Ormuz, par où transite le tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde, intervient après une attaque le 29 juillet contre un pétrolier géré par la société d’un milliardaire israélien, Eyal Ofer, qui a fait deux morts : un ressortissant britannique et un ressortissant roumain. Le pétrolier, attaqué par des « drones explosifs », selon Washington, a jeté l’ancre mardi au large de Fujaïrah.

L’Iran dans le viseur

Israël, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Roumanie ont accusé Téhéran d’avoir mené l’attaque, mais l’Iran a démenti tout lien avec cette dernière. Mardi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saïd Khatibzadeh a affirmé que « la publication d’informations sur des incidents successifs liés à des bateaux dans le golfe Persique et en mer d’Oman est totalement suspecte ». Dans un communiqué sur son compte Twitter, il a mis en garde contre « la création d’une situation faussée à des fins politiques », réaffirmant « la disposition de l’Iran à apporter toute aide en cas d’accidents maritimes » dans la zone. L’Iran a prévenu qu’il riposterait à tout « aventurisme » après des menaces de représailles israéliennes et américaines.

Concernant le dernier incident en date, les États-Unis se sont gardés pour l’instant de désigner des responsables. Hier, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a exhorté les ambassadeurs à Jérusalem à « tenir l’Iran pour responsable de ses actes », en nommant un Iranien de haut rang responsable de l’attaque du pétrolier et d’autres frappes en mer, selon lui. « Saeed Ara Jani est le chef du commandement des drones de l’IRGC (corps des gardiens de la révolution islamique, NDLR). C’est l’homme qui est personnellement responsable des attaques terroristes dans le golfe d’Oman », a déclaré M. Gantz. Le Golfe a connu ces dernières années plusieurs attaques de navires attribuées à la République islamique d’Iran, régulièrement accusée de menacer la liberté de navigation. Ces tensions interviennent alors que le huitième et nouveau président de la République islamique, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, est entré en fonctions mardi, succédant au modéré Hassan Rohani. Il devra s’atteler à redresser une économie minée par les sanctions américaines et la crise sanitaire, et relancer les pourparlers pour sauver l’accord international sur le nucléaire.

Sources : agences

Le « potentiel détournement » d’un navire au large des Émirats arabes unis s’est terminé sans dommages, a annoncé hier l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, six jours après une attaque meurtrière contre un pétrolier dans le Golfe. Les personnes qui étaient montées à bord « ont quitté le navire », ce dernier est « en sécurité » et...

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