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Nos Lecteurs ont la Parole

« Crime in the port »

Dans les années 1970, on savourait avec délectation un chef-d’œuvre du cinéma, Murder on the Orient Express (1974). Après plusieurs investigations et beaucoup d’intrigues et de mystères, l’enquêteur Hercule Poirot concluait que tous les suspects avaient participé au crime. Nous rendons hommage à votre témérité, Monsieur Poirot.

Près de cinquante ans plus tard (2020) nous assistons à un « remake », doublement plus explosif : « Crime in the port. » Il fait un tabac et passe à guichets fermés… et les guichets resteront fermés !

Certains acteurs, nos victimes, ces nominés involontaires de la main meurtrière, sont bien connus, ils portent un visage, un nom, une identité. Quant aux autres, ils se connaissent et se reconnaîtront !

Les juges enquêteurs, ces hommes d’une grande probité professionnelle et morale, ont tenté le « court-métrage ». Que nenni, la nouvelle tendance est aux séries interminables, déclinées en « saisons ». Et rebelote pour un nouveau tournage.

Pendant ce temps, parents et proches des victimes clament et réclament inlassablement haut et fort que justice soit faite. Justice, dites-vous ? Votre justice, la vraie, la juste, la justice réparatrice du préjudice subi est celle qui vous rendra l’être cher. Nos justiciers sont-ils en mesure de la réaliser ?

Hélas, les plaies resteront béantes, elles ne cicatriseront jamais. Trop tard, le train est déjà passé et nul n’a crié « gare ».

Que « c’est triste un train qui siffle dans le soir », reprenait Richard Anthony.

Punir et sanctionner l’acte et son auteur serviront à redorer le blason d’un système judiciaire en quête d’une justice sociale « au nom du peuple libanais », un peuple devenu multiple.

Quelque part ailleurs, nous apprenons que le 4 août est décrété jour de deuil national. Désolés Messieurs, ce sont 2 447 jours : 20/11/2013, date d’arrivée de la funeste cargaison, et 4/08/2020, date de la catastrophe, sont inscrits au compteur d’un crime commis au quotidien envers une nation et envers son peuple.

Ces jours sinistres resteront gravés dans nos mémoires et dans nos cœurs comme autant de jours de « deuil national », et pour cela nul besoin d’un décret.

Une brèche finira par s’ouvrir un jour dans le mur de l’impunité.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Dans les années 1970, on savourait avec délectation un chef-d’œuvre du cinéma, Murder on the Orient Express (1974). Après plusieurs investigations et beaucoup d’intrigues et de mystères, l’enquêteur Hercule Poirot concluait que tous les suspects avaient participé au crime. Nous rendons hommage à votre témérité, Monsieur Poirot.Près de cinquante ans plus tard (2020)...

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