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Politique - Crise au Liban

Bassil évoque l'éventualité d'un déni de confiance au gouvernement Mikati

"Mon conseil à Nagib Mikati : ne pas devenir une cinquième victime de Saad Hariri", affirme le chef du CPL en s'adressant au nouveau Premier ministre désigné.

Bassil évoque l'éventualité d'un déni de confiance au gouvernement Mikati

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le député Gebran Bassil, le 26 juillet 2021 au palais de Baabda. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a évoqué mercredi soir l'éventualité d'un déni de confiance au gouvernement qu'est censé former le nouveau Premier ministre désigné, Nagib Mikati, alors que le Liban, en grave crise politique et économique, attend un cabinet depuis bientôt un an.

Les propos du leader de la formation fondée par le chef de l'État Michel Aoun laissent augurer de sérieux obstacles auxquels devrait faire face M. Mikati, alors que ce dernier souhaite accélérer le processus et tente de distiller une atmosphère d'optimisme depuis sa nomination.

Le vote de confiance

"Nous ne donnerons pas notre confiance à un gouvernement qui exclut le ministère des Finances de la rotation des postes (entre les communautés) et qui l’applique aux autres ministères", a affirmé le député de Batroun, lors d'un entretien télévisé accordé à la chaîne LBCI. Le ministère des Finances est détenu depuis des années par la communauté chiite, précisément le mouvement Amal du président de la Chambre Nabih Berry, avec qui Gebran Bassil et le chef de l'État entretiennent des rapports en dent de scie. "Cette fois, nous avons clairement dit à tout le monde, sur le plan local et à l’étranger, que nous ne comptions pas participer au gouvernement et que notre vote de confiance dépendra de la structure et du programme du prochain cabinet", a aussi souligné M. Bassil.

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Nommé déjà deux fois Premier ministre par le passé, Nagib Mikati, député de Tripoli et richissime homme d'affaires, a été désigné lundi pour reprendre le flambeau de la formation du cabinet une dizaine de jours après la récusation de Saad Hariri. Il s'agit depuis fin août 2020 du troisième Premier ministre désigné chargé de former un gouvernement de "mission" réclamé à l'international, notamment par la France, qui a proposé en septembre dernier un plan de réformes économiques et de lutte contre la corruption en contrepartie d'un déblocage d'une aide financière cruciale.  Mercredi, M. Mikati et le président Michel Aoun ont échangé des "propositions et commentaires" concernant la formule du gouvernement et doivent se réunir à nouveau jeudi, afin de tenter de mettre sur pied un cabinet le plus tôt possible.

La formation parlementaire dirigée par Gebran Bassil n'a pas nommé Nagib Mikati lors des consultations parlementaires contraignantes de lundi, mais elle s'est toutefois abstenue de nommer un autre candidat, dans une sorte de main tendue au nouveau Premier ministre désigné. M. Bassil avait affirmé vouloir faciliter la tâche de Nagib Mikati et  laissé savoir que son parti ne réclamait pas de portefeuille ministériel au sein de la prochaine équipe. Mais les détracteurs du chef du CPL l'accusent de vouloir négocier sa part à travers son beau-père, le président Aoun, qui pourrait réclamer une partie des ministères au sein du futur gouvernement, en tant que chef de l'État.

Un conseil à Mikati

"Nous espérons qu’un gouvernement sera formé rapidement et que les leçons des neuf mois passés soient tirées", a souligné M. Bassil, interviewé par le journaliste Mario Abboud. "Lorsque j’ai répondu favorablement à l’invitation à dîner de M. Mikati, je lui ai fait savoir que je n’allais pas le nommer pour ce poste et que je n’entrerai pas dans les détails de la formation du cabinet", a encore expliqué le chef du CPL. Il a toutefois exprimé son rejet d'une répartition du cabinet par tiers chiite, sunnite et chrétien, estimant que cela porterait atteinte à la parité islamo-chrétienne. "Je ne pense pas que la formule d’un gouvernement composé de trois parts de huit ministres (sunnites, chiites, chrétiens) soit acceptable aujourd’hui, car cette répartition par tiers qui ne dit pas son nom ne peut pas passer", a prévenu M. Bassil.

Le député de Batroun a ensuite adressé un message au nouveau Premier ministre désigné. "Mon conseil à Nagib Mikati : ne pas devenir une cinquième victime de Saad Hariri, après (Mohammad) Safadi, (Samir) Khatib, (Bahige) Tabbara et (Moustapha) Adib", tous pressentis pour être nommés Premier ministre, sauf M. Adib qui l’avait été mais qui a jeté l’éponge sans avoir pu former son équipe, dans la foulée de la démission du cabinet de Hassane Diab le 10 août 2020.

L'édito de Issa GORAIEB

République offshore

Pour Gebran Bassil, "le plus grand cadeau qu’on puisse faire aux Libanais à l’occasion de la première commémoration de l’explosion du 4 août 2020 est de leur offrir un nouveau gouvernement". Près d'un an après la catastrophe qui a fait plus de 200 morts, 6.500 blessés et ravagé de nombreux quartiers de la capitale suite à l'explosion d'un énorme stock de nitrate d'ammonium qui se trouvait au port sans mesures de sécurité, la population attend toujours que justice soit faite, alors que l'enquête fait du surplace, ralentie par une levée de boucliers des dirigeants politiques dont plusieurs ont été inculpés par le juge d'instruction. Ce drame avait poussé le Premier ministre Hassane Diab à démissionner six jours plus tard. Depuis, le pays reste sans gouvernement en raison du marchandage politique traditionnel entre les différents partis au pouvoir.

Le chef du CPL a enfin mis en garde ses adversaires politiques contre toute tentative de l'éliminer sur l'échiquier politique ou encore de saboter le mandat de son beau-père, Michel Aoun. "S’il s’avère qu’il y a une volonté de ne pas former de gouvernement et de garder le mandat du président Aoun sans cabinet, nous ne resterons pas les bras croisés. Et que personne ne pense qu’il peut nous brûler sans qu’on le brûle en retour ! Ils ont brûlé le pays pour mettre en échec l’audit juricomptable", s'est emporté le député de Batroun.

L'audit juricomptable de la Banque du Liban, ainsi que des institutions publiques, est le cheval de bataille du président Aoun et du CPL, qui affirment vouloir lutter contre la corruption depuis des années. Mais leurs détracteurs les accusent de vouloir faire porter la responsabilité de l'effondrement économique au gouverneur de la BDL Riad Salamé, dans une tentative de se dédouaner de toute responsabilité de la situation actuelle, alors que le camp aouniste est au pouvoir depuis des années. L'audit juricomptable de la banque centrale est au point mort depuis des mois, le cabinet international ayant été mandaté pour cette mission ayant jeté l'éponge face au refus de la Banque du Liban de coopérer.

Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a évoqué mercredi soir l'éventualité d'un déni de confiance au gouvernement qu'est censé former le nouveau Premier ministre désigné, Nagib Mikati, alors que le Liban, en grave crise politique et économique, attend un cabinet depuis bientôt un an.Les propos du leader de la formation fondée par le chef de l'État...

commentaires (17)

Pernicieux dans l’âme, son regard en dit long sur ses intentions qu’il n’arrive pas à cacher et, qu’il développe avec malice et un toupet à peine voilé… enfant gâté, depuis qu’il a eu accès au pouvoir de nuire à tout un chacun qui, se permettrait de se mettre au travers de son chemin pour l’accession à la magistrature suprême de la présidence de la république. Prêt à tout, sauf ! sauf de donner au peuple Libanais son droit de choisir des hommes honnêtes pour diriger le Pays. En porte-à-faux il perd pied, et revient sans arrêt par une porte dérobée pour justifier l’injustifiable afin de se remettre en selle. A chaque fois il tombe de haut, même à genoux, il regarde l’adversité avec vice et arrogance, défiant le temps qui l’a lâché depuis bien longtemps. Cet individu, chef d’un parti crée de toutes pièces, par un ex général en fuite, ambitieux certes, mais combien nuisible au pays par tout ce qu’il entreprend. Les deux ont tout simplement oublié, ou bien pas compris qu’une république, ne sera jamais une monarchie où se succèdent la famille de père en fils, fille, ou beau-fils… ils agissent comme si le pays leur appartenait de plein droit, le mènent et surtout le malmènent au gré de leurs intérêts familiaux. Personne n’est là pour les contrer, ils ont eu un blanc sein de la part de tous, députés ministres, et un peuple sclérosé par des années de guerre sans fin qui a perdu confiance en ses capacités de se révolter.

Le Point du Jour.

19 h 29, le 30 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (17)

  • Pernicieux dans l’âme, son regard en dit long sur ses intentions qu’il n’arrive pas à cacher et, qu’il développe avec malice et un toupet à peine voilé… enfant gâté, depuis qu’il a eu accès au pouvoir de nuire à tout un chacun qui, se permettrait de se mettre au travers de son chemin pour l’accession à la magistrature suprême de la présidence de la république. Prêt à tout, sauf ! sauf de donner au peuple Libanais son droit de choisir des hommes honnêtes pour diriger le Pays. En porte-à-faux il perd pied, et revient sans arrêt par une porte dérobée pour justifier l’injustifiable afin de se remettre en selle. A chaque fois il tombe de haut, même à genoux, il regarde l’adversité avec vice et arrogance, défiant le temps qui l’a lâché depuis bien longtemps. Cet individu, chef d’un parti crée de toutes pièces, par un ex général en fuite, ambitieux certes, mais combien nuisible au pays par tout ce qu’il entreprend. Les deux ont tout simplement oublié, ou bien pas compris qu’une république, ne sera jamais une monarchie où se succèdent la famille de père en fils, fille, ou beau-fils… ils agissent comme si le pays leur appartenait de plein droit, le mènent et surtout le malmènent au gré de leurs intérêts familiaux. Personne n’est là pour les contrer, ils ont eu un blanc sein de la part de tous, députés ministres, et un peuple sclérosé par des années de guerre sans fin qui a perdu confiance en ses capacités de se révolter.

    Le Point du Jour.

    19 h 29, le 30 juillet 2021

  • J'espère qu'il lit nos commentaires.

    Robert Malek

    21 h 14, le 29 juillet 2021

  • Il passe de la schizophrénie à la paranoïa sans parler de son incomparable culture de l'égo. Et dire qu'il y a encore des gens qui avalent ses propos contradictoires d'un jour à l'autre. Ecoutez mon vieux, vous voulez vraiment faire un cadeau aux Libanais ? Ne vous cassez pas la tête, voici ce qu'ils demandent : taisez-vous, barrez-vous, ne vous mêlez plus des affaires du pays, allez vous faire voir chez vos amis syriens et iraniens, et surtout surtout, restituez aux fonds publics ce que vous avez volé. Soyez sûr que personne ne veut de vos formules de composition de gouvernement, ce serait un cadeau empoisonné de plus.

    Robert Malek

    21 h 12, le 29 juillet 2021

  • Quelle andouille ce mec, qu’attendons nous pour lui signifier que la récré est terminée e

    Sissi zayyat

    20 h 04, le 29 juillet 2021

  • Bassil n'ose pas dire que lui et Aoun vont compliquer la tâche de Mikati. Alors, il fait rentrer Hariri dans ses préceptes

    Esber

    17 h 21, le 29 juillet 2021

  • Il faut croire que nous sommes vraiment tous des imbéciles puisque ce mec continue de prendre les Libanais pour des imbéciles et que personne n'ose le faire taire. Tant pis pour nous.

    Robert Malek

    15 h 40, le 29 juillet 2021

  • Pour quelqu’un qui a affirmé la veille même « ne pas vouloir faire partie de la future équipe Gouvernementale, ni s’impliquer dans les tractations, indiquant toutefois être prêt à « faciliter » la mission du premier ministre désigné... » il est clair qu’entre ce qu’il affirme un jour et le lendemain il n’y a pas concordance! Aucune urgence ! C’est pas comme si il y a feu au pays!

    Abdul-Massih Nicole

    15 h 10, le 29 juillet 2021

  • ce que je lis est très confus ; le PM désigné Mikati n'a pas eu besoin des voix du CPL pour être désigné et donc son gouvernement pourra obtenir la confiance , je ne vois pas donc où est le problème . Par ailleurs , je ne comprends pas l'aval des pays extérieurs à garder les Finances aux mains du tandem chiite alors qu'ils l'accusent de financement de terrorisme et puni de sanctions etc.. … Etonnant non ?

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    11 h 18, le 29 juillet 2021

  • Ils étaient courts et pas de lèvres Napoléon Mussolini et Hitler !

    PROFIL BAS

    10 h 05, le 29 juillet 2021

  • Monsieur Bassil, continuez votre politique de terre brûlée, les sanctions européennes vont bientôt tomber. Avec les sanctions américaines, il vous restera peu de destinations de choix: Damas, Teheran, Moscou et toute la Corée du Nord

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 32, le 29 juillet 2021

  • Pourquoi cette personne a la parole qui est - il ? Pourquoi est-il encore en politique et pas en prison?

    Georges Zehil Daniele

    09 h 19, le 29 juillet 2021

  • Ah purée, surtout ne pas donner le ministère des finances à lui où à un de ses avatars, s'il restait encore quelque chose à piller....

    Christine KHALIL

    08 h 29, le 29 juillet 2021

  • Le plus important pour lui, c'est de paraître chaque jour dans les médias en disant tout et n'importe quoi, quitte à se contredire...Mieux vaut en rire, comme on s'amuse des faits et gestes d'un adolescent qui ne sait pas devenir adulte ! - Irène Saïd

    Irene Said

    07 h 49, le 29 juillet 2021

  • En résumé: Bassil s'engage à tout mettre en œuvre pour faciliter la formation du gouvernement ... à condition bien sûr, que sa composition soit conforme à ses exigences!

    Yves Prevost

    07 h 21, le 29 juillet 2021

  • quand on est sous sanctions américaines on se tait. On ne démolit pas son pays pour se venger. les elections sont proches . laissez Mr. Mikati travailler qu'on l'aime ou pas.

    Naila Kettaneh-kunigk

    06 h 50, le 29 juillet 2021

  • DONNER UN GOUVERNEMENT AU LIBANAIS EST UN CADEAU D'APRÈS BASSIL. IL EST GÉNÉREUX LE GENDRON.

    Gebran Eid

    00 h 37, le 29 juillet 2021

  • Il nous saoule le Gebran !

    paznavour

    23 h 46, le 28 juillet 2021

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