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Nos Lecteurs ont la Parole

Et si le Liban devenait l’eldorado des télétravailleurs occidentaux ?

Avec la pandémie de Covid-19, 2020 a été l’année du bousculement des normes traditionnelles de travail et de la normalisation du télétravail. De manière fortuite, il se trouve que 2020 a également été l’une des années les plus dévastatrices pour le Liban qui connut une dépréciation exponentielle de sa monnaie nationale, une explosion non nucléaire des plus meurtrières de l’histoire de l’humanité et une crise sociale sans précédent.

Les flux entrants de monnaies étrangères, en particulier de dollars américains, se sont progressivement dissous, fruit d’un manque de confiance inédit de la part d’investisseurs étrangers envers une caste politique libanaise corrompue et incompétente. Un comble pour un pays dont plus des trois quarts de l’économie sont dollarisés. Or, comme dirait Jacques Chirac, le pessimisme ouvre la voie à tous les renoncements. Et s’il y a bien une chose que l’on peut reconnaître au peuple libanais, c’est de ne jamais renoncer. Ainsi, pour attirer des capitaux étrangers et stabiliser le cours de la livre libanaise, le Liban pourrait suivre l’exemple d’un autre pays qui se relevait récemment d’une crise financière : la Grèce. Le gouvernement grec a annoncé fin 2020 vouloir inciter les salariés à télétravailler depuis le pays du Soleil. Pour ce faire, Athènes promet, pour tout salarié et quelle que soit sa nationalité, d’exonérer d’impôts 50 % de ses revenus pour une durée de sept ans. « Notre pays peut à présent offrir des incitations fiscales au même titre que du soleil », disait alors un conseiller du Premier ministre grec. Un geste fort pour afficher la volonté du pays de tirer profit des habitudes de travail imposées par la pandémie. En termes de fiscalité, le Liban, où l’impôt sur le revenu maximal est de 25 %, pourrait vite devenir un sérieux concurrent de la Grèce. En particulier si le gouvernement libanais met en place des incitations fiscales similaires à celles du gouvernement grec. En outre, si Athènes peut se targuer d’offrir le soleil aux expatriés, en termes de météorologie, Beyrouth n’aurait rien à lui envier. Avec un nombre d’heures ensoleillées annuel similaire et une température allant rarement au-dessus de 30 degrés et en dessous de 10, le climat beyrouthin pourrait séduire bon nombre d’expatriés. Mieux encore, avec une très forte dévaluation de la livre libanaise, les expatriés occidentaux auraient un pouvoir d’achat nettement plus élevé au Liban qu’en Grèce. Ils n’auraient alors que le large loisir de se restaurer dans l’un des innombrables restaurants de la capitale libanaise, régulièrement classée parmi les meilleures destinations gastronomiques mondiales, ou de passer leurs soirées dans les boîtes de nuit tendance ou roof tops, dernier cri au summum du glamour moyen-oriental. Mais le climat, la fiscalité et la gastronomie ne sont pas les seuls critères pour attirer les télétravailleurs étrangers. L’allégement de la bureaucratie, et surtout des infrastructures dignes des contraintes technologiques de 2021, devrait être rapidement mis en place. Un sérieux défi pour un gouvernement qui pâtit déjà pour fournir les services de base à ses citoyens.


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