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Sport - Compétition

Qui sont les deux nageurs qui vont représenter le Liban aux JO de Tokyo

Gabriella Doueihy participera au 200 mètres nage libre (crawl) et Munzer Kabbara au 200 mètres 4 nages (medley : 50 mètres papillon, 50 mètres dos, 50 mètres brasse et 50 mètres nage libre).

Qui sont les deux nageurs qui vont représenter le Liban aux JO de Tokyo

Gabriella Doueihy posant avec les anneaux olympiques. Photo D.R.

Reportés d’un an comme l’Euro 2020 de football à cause de la pandémie de coronavirus et organisés à huis clos par mesure de précaution sanitaire, les Jeux olympiques d’été organisés à Tokyo se seront démarqués avant même la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu aujourd’hui dans la capitale japonaise, à 14h, heure de Beyrouth.

Assommés par la crise sans précédent qui traverse leur pays, les Libanais pourront malgré tout se consoler un peu en suivant les six athlètes sélectionnés pour représenter leur pays, parmi lesquels figurent deux nageurs : Gabriella Doueihy au 200 mètres nage libre (crawl) et Munzer Kabbara au 200 mètres 4 nages (medley : 50 mètres papillon, 50 mètres dos, 50 mètres brasse et 50 mètres nage libre). Un petit exploit, surtout compte tenu des difficultés rencontrées par les compétiteurs pour se préparer ces derniers mois, en raison des restrictions liées au Covid-19. Les autres athlètes sélectionnés sont Mahassen Hala Fattouh en haltérophilie, catégorie 76 kg ; Nassif Élias en judo, catégorie 81 kg ; Ray Bassil au tir et Noureddine Hadid en athlétisme, 400 mètres.

Munzer Kabbara nageant la brasse. Photo D.R.

Les deux nageurs ont, eux, été sélectionnés selon le principe des places de l’universalité (universality places), qui permettent aux Comités olympiques des pays d’inscrire «  au maximum un homme et une femme  », ayant chacun le plus grand nombre de points gagnés entre le 1er mars 2019 et le 27 juin 2021, selon les règles de la Fédération internationale de natation (FINA). Cette période de qualification a été allongée par rapport à celle prévue en 2020, en raison de l’ajournement de la compétition.

Gabriella Doueihy
Gabriella Doueihy, 22 ans, vient d’obtenir son diplôme de physiologie avec une spécialisation en kynésiologie à l’Université McGill, au Canada, après un bac scientifique. Élève brillante, elle a reçu pas moins de six bourses de mérite liées à ses résultats sportifs et académiques, dont le «  Hugh Brocks Scholarships Award  », qu’elle a obtenues durant ses quatre années universitaires et qui sont destinées aux étudiants ayant une moyenne de plus de 3,7/4, selon le barème de l’établissement d’enseignement supérieur (soit l’équivalent d’un 18,5/20).

Actuellement, la nageuse partage son quotidien entre ses études et le sport de haut niveau, avec pas moins de huit entraînements de natation durant la semaine, auxquels s’ajoutent deux séances de sport hors de l’eau (musculation par exemple). Un rythme de vie auquel elle s’est rodée tout au long de sa scolarité, au Collège des frères maristes-Champville, dans le Metn, où elle s’est préparée pour se présenter aux baccalauréats français et libanais tout en s’entraînant en parallèle pour participer à diverses compétitions internationales de son sport de prédilection. 

Gabriella Doueihy nageant le crawl. Photo D.R.

Gabriella Doueihy a commencé à participer à des compétitions de natation au Liban à l’âge de 7 ans, puis à des championnats internationaux et arabes à 10 ans, en 2009. Elle a même déjà représenté le Liban aux JO de Rio en 2016 au 400 mètres nage libre. Son objectif durant les Jeux de cette année sera de dépasser le temps qui lui a permis d’être sélectionnée cette année.

Durant les nombreux confinements décrétés par les autorités canadiennes, l’athlète et étudiante suivait des entraînements Zoom avec ses coéquipiers à l’université, sans pouvoir accéder à une piscine durant ces périodes de restrictions en 2020. Une contrainte qui a toutefois été assouplie l’année suivante. La sportive olympique n’envisage pas d’arrêter la natation de sitôt et souhaite travailler durant un an pour, d’une part, acquérir de l’expérience, et, d’autre part, évaluer ses opportunités de carrière, afin de décider si elle se lancera par la suite sur la voie de la médecine, celle du sport de préférence. Lors de la double explosion qui s’est produite au port de Beyrouth le 4 août dernier, tuant plus de 200 personnes et en blessant plus de 6 000, Gabriella Doueihy était en vacances au Liban. Elle n’était pas dans la capitale au moment des déflagrations, dont l’onde de choc s’est ressentie jusque dans les montagnes, mais a été témoin de l’ampleur de la catastrophe depuis Bsalim (Metn), d’où l’on peut voir une importante portion de la zone portuaire.

Munzer Kabbara
Tout juste sorti des bancs du lycée, Munzer Kabbara, 18 ans, étudiera à partir de septembre la distribution industrielle à la Texas A&M University, aux États-Unis, tout en continuant de pratiquer la natation. L’athlète a commencé à nager à l’âge de 10 ans à Dubaï (Émirats arabes unis) et a poursuivi son entraînement par la suite aux États-Unis. C’est un sport dont «  il est tombé amoureux lorsqu’il est entré dans l’eau  ». À 14 ans, il a été sélectionné par la Fédération libanaise de natation pour représenter le pays du Cèdre aux championnats du monde junior, ayant une double nationalité, de père libanais et de mère américaine.

Munzer Kabbara à l’aéroport, portant le drapeau libanais. Photo D.R.

Il assure que représenter le Liban est un «  honneur  » pour lui et se dit «  ravi  » de pouvoir participer à ces JO, ayant rêvé depuis son plus jeune âge d’être un athlète olympique. 

Son but durant ces jeux est d’arriver le premier de son heat (catégorie regroupant les nageurs ayant des chronos de sélection presque similaires) et de «  hisser haut le drapeau libanais  ». S’il reconnaît la difficulté d’allier le sport et les études, il s’est tout de même promis de «  trouver un moyen d’y arriver  », tout en rendant hommage au soutien de ses proches. Durant les périodes de confinement, il a pu continuer à s’entraîner dans la piscine de son jardin, en s’attachant des élastiques à la taille, tout en faisant également des exercices de musculation ou d’autres sports en dehors de la piscine.  Ces élastiques ont pour but de travailler essentiellement la vitesse et ils permettent également de nager de longues distances dans une petite piscine.

Sélection des nageurs  : la Fédération libanaise reprise par la FINA
En raison de la pandémie, la Fédération internationale de natation (FINA) a allongé la période de qualification, l’étalant entre le 1er mars 2019 et le 27 juin 2021. Toutefois, la Fédération libanaise de natation avait, elle, décidé de ne considérer que les chronos enregistrés durant l’année 2021, dans le but de «  s’assurer que l’athlète a le même niveau qu’avant  », selon les explications qui circulaient sur les réseaux sociaux, une situation qui n'a pas plu à la FINA qui a imposé Gabriella Doueihy.  
Celle-ci a été notifiée de la modification de la Fédération libanaise le 6 mai et n’avait que jusqu’au 20 juin pour se qualifier. Étant au Canada, elle ne pouvait participer aux compétitions locales à cause de la crise sanitaire. Pour la même raison, plusieurs pays européens ne lui permettaient pas d’entrer dans le pays pour pouvoir enregistrer son chrono lors d’une épreuve validée par la FINA. Une période stressante, car elle a reçu de nombreux refus. Finalement, la Serbie lui a ouvert ses portes, uniquement car elle avait un visa Schengen encore valide à ce moment-là. 


Reportés d’un an comme l’Euro 2020 de football à cause de la pandémie de coronavirus et organisés à huis clos par mesure de précaution sanitaire, les Jeux olympiques d’été organisés à Tokyo se seront démarqués avant même la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu aujourd’hui dans la capitale japonaise, à 14h, heure de Beyrouth.Assommés par la crise sans précédent qui...

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