Le directeur exécutif du Fonds monétaire international (FMI), Mahmoud Mohieldin, a affirmé hier, suite à une réunion avec le chef de l’État, Michel Aoun, que son institution allait allouer « d’ici à deux mois l’équivalent de 860 millions de dollars » dans le cadre de son programme d’augmentation de 650 milliards de dollars d’allocations des droits de tirages spéciaux (DTS).
Le but de cette plus grande allocation de DTS de l’histoire est d’aider les pays membres à faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19, en augmentant les réserves des banques centrales, et donc de permettre aux pays d’accéder à un financement supplémentaire, à taux zéro. Ce programme a été approuvé par le conseil d’administration du FMI vendredi et doit encore recevoir l’aval du conseil des gouverneurs, qui devrait avoir lieu fin août selon les déclarations vendredi de la présidente de l’institution, Kristalina Georgieva. La proposition leur sera envoyée en début de mois et la mesure sera effective « 21 jours » après leur approbation. Il y a près de deux semaines, le président du Parlement, Nabih Berry, avait annoncé que les fonds « seront transférés dans le compte de la Banque du Liban (BDL) le 23 septembre ». Mahmoud Mohieldin a également été reçu par le président de la Chambre et par le minsitre sortant des Finances Ghazi Wazni, plus tard dans la journée. Les allocations de DTS se font en fonction des quotes-parts que le FMI attribue à chaque État, ainsi qu’à leur place dans l’économie mondiale, spécialement lors de la création du Fonds en 1944. Selon des calculs de L’Orient-Le Jour, le Liban ne possédant que 633,5 millions de DTS, soit 0,13 % du total de 650 milliards, il peut donc prétendre à l’équivalent de 845 millions de dollars. Il n’a pas encore été décidé qui pourra, à Beyrouth, décider de l’allocation de cette augmentation des réserves, entre la Banque du Liban et l’exécutif. De plus, ce financement n’est conditionné à aucune réforme, ce qui inquiète de nombreux observateurs quant à leur utilisation.
Ces fonds sont très attendus par le pays du Cèdre qui traverse une profonde crise socio-économique et financière et dont les réserves en devises de la banque centrale sont très proches de ceux des réserves obligatoires, utilisées depuis octobre 2019 pour financer les programmes de subventions qui réduisent les effets de la dépréciation de la livre, qui a perdu plus de 90 % de sa valeur.
Lors de sa réunion avec le haut responsable du FMI, le président a de son côté souligné qu’« un nouveau plan de renaissance économique incluant des réformes législatives qui garantissent la transparence sera mis en application au Liban après la formation du nouveau gouvernement. Une répartition juste et équitable des pertes » sera également adoptée « afin de relancer la croissance économique nationale », a-t-il ajouté. Le pays du Cèdre avait demandé en avril 2020 une assistance financière de la part du FMI, qu’il n’a jamais obtenu car deux camps s’opposaient lors des négociations sur l’ampleur des pertes : d’une part le gouvernement de Hassane Diab, dont les chiffres ont été validés par l’institution internationale, et d’autre part certains parlementaires, la BDL et l’Association des banques au Liban (ABL).Le directeur exécutif a aussi discuté avec Ghazi Wazni des réformes nécessaires à entreprendre pour obtenir cette aide financière.
commentaires (3)
Prêter de l'argent au Liban sans aucune conditions de reforme ....ils sont fous,ces Romains!!!
Marie-Hélène
15 h 39, le 15 juillet 2021