Rechercher
Rechercher

Politique - Décryptage

La formation du gouvernement et l’aide à la population au cœur du ballet diplomatique

Depuis que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a qualifié, lundi, les prochains jours de « décisifs au niveau de la formation du gouvernement », les développements se sont accélérés. Lundi soir, le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est entretenu avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et il attend de lui une réponse claire au sujet du gouvernement au plus tard, dit-on, à la fin de la semaine. Mardi, le ministre qatari des Affaires étrangères, le cheikh Mohammad ben Abderrahmane al-Thani, a effectué une rapide visite au Liban et hier c’était au tour de l’émissaire français Pierre Duquesne d’arriver à Beyrouth où il devrait rester jusqu’à mardi prochain. De même, aujourd’hui, les ambassadrices de France et des États-Unis au Liban se rendront en Arabie saoudite pour discuter avec les dirigeants saoudiens du dossier gouvernemental libanais.

Pourtant, selon plusieurs sources concordantes, les visites du ministre qatari et de l’émissaire français ne sont pas coordonnées et ne sont pas directement liées au dossier gouvernemental. Cette précision, affirment les mêmes sources, doit être faite pour que les Libanais qui ploient sous le poids des crises successives adaptent leurs attentes aux informations disponibles.

Si entre le président de la Chambre et le Premier ministre désigné il est forcément question des différents scénarios gouvernementaux, notamment de la possibilité pour Saad Hariri de se récuser, et si dans les entretiens des ambassadrices Anne Grillo et Dorothy Shea en Arabie saoudite aujourd’hui, il sera probablement question du dossier gouvernemental libanais, les motifs des visites du ministre qatari et de l’émissaire français sont donc différentes.

Dans la même rubrique

Nasrallah déclare la guerre... médiatique !

Selon des sources diplomatiques libanaises, Mohammad ben Abderrahmane al-Thani n’était ainsi pas porteur d’une initiative politique concrète. Avec ses interlocuteurs officiels libanais, il s’est contenté d’exprimer la volonté de l’émir du Qatar d’aider le Liban et de se tenir à ses côtés dans cette période difficile. Il a aussi conseillé aux responsables de former au plus vite un gouvernement, car sans cette démarche, la communauté internationale ne pourra pas envoyer les fonds nécessaires pour aider le Liban. En résumé, le ministre qatari a donné des conseils, formulé des souhaits et exprimé la volonté de son pays d’aider le Liban.

La situation est quelque peu différente pour l’émissaire français Pierre Duquesne. En sa qualité d’ambassadeur chargé de la coordination du soutien international au Liban, Duquesne doit rencontrer à Beyrouth des acteurs politiques et économiques, et probablement des responsables concernés par ces dossiers spécifiques. Lors de ces entretiens, il ne devrait pas aborder directement et de façon principale la question de la formation du gouvernement. Il devrait plutôt se concentrer sur les moyens d’aider la population libanaise, sans plus attendre la naissance d’un nouveau cabinet. C’est d’ailleurs pour ne pas rester les bras croisés en attendant le déblocage politique que la France a décidé de bouger, en organisant une conférence internationale d’aide à la population libanaise en concomitance avec le premier anniversaire de la tragédie du 4 août 2020. Il faut rappeler que la France a déjà organisé deux conférences internationales de ce genre depuis la terrible explosion du port de Beyrouth, la première quelques jours après le drame et la seconde en décembre 2020, toujours dans le but de mobiliser la communauté internationale en faveur de la population libanaise si durement éprouvée par cette tragédie. C’était le moyen qu’avaient trouvé les responsables français du dossier libanais pour aider ce pays en l’absence d’un gouvernement en pleine fonction (le gouvernement de Hassane Diab avait en effet démissionné le 9 août). Mais à l’époque, il y avait encore l’espoir de voir naître un gouvernement dit de mission pour amorcer une sortie de crise du Liban, à travers l’adoption d’un plan de réformes structurelles qui pousserait la communauté internationale à reprendre confiance dans ce pays. Aujourd’hui, selon les sources diplomatiques précitées, les autorités françaises auraient décidé de jouer sur les deux tableaux à la fois, celui de la formation du gouvernement et celui des prochaines élections législatives. Elles se sont ainsi en quelque sorte ralliées en partie à la tendance américaine et britannique de ne plus se concentrer sur la formation du gouvernement, mais plutôt sur les législatives qui devraient se dérouler avant le 20 mai 2022, date d’expiration du mandat de l’actuel Parlement. Dans ce contexte, il s’agirait de dissocier le dossier gouvernemental de celui des élections. La France et ses alliés continueront donc à travailler en vue de pousser vers une action positive de la part des responsables sur le plan gouvernemental. Mais, en même temps, ils misent désormais sur les législatives et sur le changement politique que ce scrutin pourrait entraîner pour modifier les rapports de force actuels et surtout réduire le poids et l’influence de la classe politique sur l’État libanais.

Lire aussi

Crise libanaise : Paris et Washington veulent faire monter Riyad à bord

Selon des sources proches des milieux économiques libanais, la visite de Pierre Duquesne aurait donc pour objectif la préparation de la prochaine conférence internationale de soutien à la population libanaise. Il y serait même question de créer un Fonds international de crédit pour aider directement de petits acteurs économiques locaux à lancer des projets et des initiatives utiles pour la population. L’idée serait donc d’aider concrètement la population, après avoir recueilli des fonds pour aider l’armée libanaise.

Ce qui n’a rien à voir avec la visite annoncée des deux ambassadrices des États-Unis et de France en Arabie saoudite « dans le prolongement » de la rencontre qui s’était déroulée le 29 juin en Italie en marge du sommet du G20 entre les ministres français, américain et saoudien.

Depuis que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a qualifié, lundi, les prochains jours de « décisifs au niveau de la formation du gouvernement », les développements se sont accélérés. Lundi soir, le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est entretenu avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et il attend de lui une réponse claire au sujet du...

commentaires (2)

Bonjour Mme Haddad, vous nous informez en introduction, que Hassan Nasrallah a affirmé que les prochains jours sont décisifs au sujet de la formation du gvt. et vous dites qu'aussitôt "les developpements se sont accélérés". Vous confirmez bien donc, que c'est le hezb. qui décide. Ensuite vous nous parlez du ministre quatari des affaires étrangères qui est arrivé à Beyrouth. Ya madame, cette visite n'a rien à voir avec la formation du gvt puisque vos collègues de la presse libanaise nous ont informé que sa visite est D'ORDRE PRIVÉ et ses conseils ne sont que des conseils... C'est la raison pour laquelle, il était superflu et inutile d'en parler et de la comparer longuement à la visite de Duquesne !

DJACK

13 h 44, le 08 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Bonjour Mme Haddad, vous nous informez en introduction, que Hassan Nasrallah a affirmé que les prochains jours sont décisifs au sujet de la formation du gvt. et vous dites qu'aussitôt "les developpements se sont accélérés". Vous confirmez bien donc, que c'est le hezb. qui décide. Ensuite vous nous parlez du ministre quatari des affaires étrangères qui est arrivé à Beyrouth. Ya madame, cette visite n'a rien à voir avec la formation du gvt puisque vos collègues de la presse libanaise nous ont informé que sa visite est D'ORDRE PRIVÉ et ses conseils ne sont que des conseils... C'est la raison pour laquelle, il était superflu et inutile d'en parler et de la comparer longuement à la visite de Duquesne !

    DJACK

    13 h 44, le 08 juillet 2021

  • a quand le black out total applique par les journalistes et medias locaux, pour ce qui est des salopards d'hier d'aujourd'hui et meme ceux de demain(puisqu'ils seront encore presents ) ??? assez continuer a relayer leurs mensonges leur hypocrisie leur arrogance leur ssoit disant efforts qui visent a sauver le pays ASSEZ DE decryptages savants, d'analyses vides

    Gaby SIOUFI

    09 h 08, le 08 juillet 2021

Retour en haut