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Campus - TÉMOIGNAGES

Finaux en présentiel : un stress supplémentaire pour de nombreux étudiants libanais

Après une année universitaire hors du commun, les examens de fin d’année sont venus s’ajouter aux multiples problèmes que doivent affronter les étudiants depuis le début de la crise. 

Finaux en présentiel : un stress supplémentaire pour de nombreux étudiants libanais

Sara Hajjar : « C’est l’écart entre l’enseignement des cours en ligne et les examens qui est un gros problème. » Photo Andres Sabella

Si certaines universités ont maintenu les examens en ligne, d’autres ont exigé qu’ils se tiennent en présentiel, à l’instar de l’Université libanaise (UL) ou encore de la faculté de médecine de l’USJ, tandis que d’autres institutions ont donné le choix à leurs étudiants. Mais avec l’insécurité actuelle qui sévit dans toutes les régions, la pénurie d’essence qui paralyse le pays et la peur du Covid-19 qui hante encore les jeunes, les examens sont devenus une vraie source d’angoisse. « À l’UL, nous sommes tous obligés de présenter nos examens en présentiel, indépendamment du problème que posent les déplacements aujourd’hui », déplore Miguel Semaan, étudiant en 3e année d’audit et de comptabilité à l’UL. « La plupart des étudiants vivent loin de l’université. Auparavant, ils se déplaçaient facilement ou habitaient dans des foyers en ville. Aujourd’hui, ils arrivent difficilement à payer les frais de transport qui ont doublé. Et lorsqu’ils sont motorisés, ils peinent à assurer de l’essence pour leur voiture, ce qui augmente leur stress à la veille des examens. »


Steve Fakhri : «  C’est la situation sécuritaire du pays qui m’angoisse le plus. » Photo DR


Steve Fakhri, étudiant en 3e année de gestion à l’Université des arts, des sciences et de la technologie au Liban (AUL), avoue quant à lui que c’est « la situation sécuritaire du pays qui m’angoisse ». « Chaque fois que mon portable sonne, j’appréhende les nouvelles que l’on va nous annoncer : fermeture des routes, manifestations dans les rues… Nous vivons un stress au quotidien très dur à supporter. Comment voulez-vous que l’on présente nos examens dans ces conditions ? » Aurait-il préféré les passer en ligne au lieu de se déplacer ? « Certainement, répond-il sans hésiter. Au moins, nous aurions évité l’angoisse des routes bloquées et la situation instable du pays. »


François Haddad : « L’organisation des examens en présentiel nous a permis de revoir les copains après ces longs mois de confinement. » Photo Lucien Keyrouz


Pour François Haddad, étudiant en première année de médecine à l’USJ, c’est la peur ressentie face à la contamination du coronavirus, lors des examens du premier semestre, qui le pousse aujourd’hui à préférer les tests en ligne. « Les précautions n’étaient pas prises à 100 %. Nous étions trop nombreux dans la salle et tout le monde entrait en même temps. De plus, nous étions frustrés, car la faculté de médecine était l’une des rares universités à exiger les examens en salle depuis le début de l’année, alors que la pandémie était à son paroxysme. Aujourd’hui, dit-il, même si le virus a nettement diminué, nous avons encore peur de contaminer nos parents, vu que nous ne sommes pas encore vaccinés. »


Miguel Semaan : « À l’UL, on nous oblige à présenter nos examens en présentiel, indépendamment de la crise d’essence et du Covid-19. » Photo Tony Semaan.


Le plaisir de se retrouver

Si, pour les uns, les examens en présentiel sont une source d’angoisse, pour d’autres, c’est « le plaisir de retrouver les copains et l’ambiance de l’université après ces longs mois de confinement » qui ont prédominé, comme le relève Gaëlle Kfoury, étudiante en 1re année de business à l’École supérieure des affaires (ESA). « Il ne faut pas oublier que c’est notre première année à l’université, et nous n’avons pas eu l’occasion de connaître nos camarades de classe, confie-t-elle.


Philippe Abou Halka : « Les cours en ligne ne nous préparent pas bien aux examens. » Photo Patricia Abou Halka


Comme l’ESA nous avait donné la possibilité de choisir entre les deux modes, je n’ai pas hésité. » « Hormis les retrouvailles entre copains, ce sont les inconvénients liés au système des cours en ligne qui rendent ces examens plus difficiles : mauvaise connexion, manque d’électricité, temps limité pour chaque question durant les examens, avec l’impossibilité de revenir à la question ratée », explique Roger Daoud, en 1re année de gestion à l’ESA, qui avoue avoir choisi de passer ses examens dans l’établissement. « Mais le plus dur, c’était de retrouver un rythme que l’on avait perdu pendant l’année, notre corps n’étant plus habitué aux contraintes des réveils de bon matin et des déplacements dans ces embouteillages. C’était plus fatigant que je ne le pensais. Mais je ne regrette pas d’avoir présenté mes examens en présentiel », souligne-t-il. Pour Sara Hajjar, en 2e année d’ingénierie mécanique à l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB), c’est « l’écart entre l’enseignement des cours en ligne, et le travail des exercices et des tests en présentiel qui est le gros problème.



Roger Daoud : «  Beaucoup d’inconvénients liés aux examens en ligne : mauvaise connexion, temps limité pour chaque question... » Photo Mia Daoud


À la maison, nous ne sommes pas toujours très concentrés, et souvent, l’on ne pose pas les questions pour demander des explications supplémentaires comme en classe, ce qui fait que nous avons beaucoup de lacunes dans les notions apprises », dit-elle. « Mais heureusement, l’ESIB a tenu compte de tout cela et a essayé d’adapter les examens en conséquence », précise la jeune fille qui déplore tout de même l’inconvénient du port du masque durant les examens en présentiel. « Nous devions souvent sortir prendre l’air pour décompresser, alors que nous étions déjà assez stressés », ajoute-t-elle. Quant à Philippe Abou-Halka, étudiant en 2e année d’économie à l’USJ, il regrette la décision de sa faculté d’organiser les examens finaux en ligne. « Il y a beaucoup de contraintes liées au temps, à la connexion. Et de plus, les cours en ligne ne nous préparent pas bien aux tests. Il faut travailler beaucoup plus pour assimiler les notions apprises afin de pouvoir les appliquer durant les tests et les examens. » Et l’étudiant de conclure : « J’espère de tout cœur reprendre les cours en présentiel l’an prochain. Nous serions mieux préparés pour nos examens et certainement moins stressés tout au long de l’année. » 



Si certaines universités ont maintenu les examens en ligne, d’autres ont exigé qu’ils se tiennent en présentiel, à l’instar de l’Université libanaise (UL) ou encore de la faculté de médecine de l’USJ, tandis que d’autres institutions ont donné le choix à leurs étudiants. Mais avec l’insécurité actuelle qui sévit dans toutes les régions, la pénurie d’essence qui...

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Ah y’a François ah. Y’a Habib El sha3b

Robert Moumdjian

03 h 15, le 09 juillet 2021

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  • Ah y’a François ah. Y’a Habib El sha3b

    Robert Moumdjian

    03 h 15, le 09 juillet 2021

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