Le chargé d’affaires près l’ambassade de Grande-Bretagne au Liban, Martin Longden, qui termine sa mission à Beyrouth, a dressé un sombre tableau du Pays du Cèdre en crise, dans une lettre publique. Le diplomate a ainsi dénoncé l'inaction des dirigeants politiques du pays, estimant qu'il y avait "quelque chose de pourri au cœur du Liban", en référence à "l'impunité et l'irresponsabilité" qui prévaut dans le pays. Il a également appelé les dirigeants politiques à agir afin de mettre un terme à la crise, rappelant que l'aide de la communauté internationale ne peut se substituer à leurs efforts.
Le Hezbollah, "une milice qui opère librement"
"Excusez-moi pour ma franchise, mais il y a quelque chose de pourri au cœur de Beyrouth", a-t-il affirmé sans détours, dans sa lettre intitulée "Le Liban à la croisée des chemins : réflexions personnelles". "L'échec, jusqu'à présent, à tenir quelqu'un pour responsable de l'explosion désastreuse au port l'été dernier n'est que l'exemple le plus criant de l'impunité et l'irresponsabilité qui caractérisent la vie libanaise", a déploré le diplomate. "Les intérêts étatiques sont subvertis, alors que les intérêts particuliers sont sauvegardés. La milice du Hezbollah opère librement, sans rendre de comptes à quiconque. Le résultat ? Une élite enrichie, alors que le peuple libanais perd à chaque coup", a dénoncé M. Longden.
Le diplomate britannique a ensuite abordé la question de l'impasse gouvernementale qui dure depuis bientôt onze mois, en raison de rivalités entre le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri.
Des propos "tombés dans l'oreille d'un sourd"
"J'ai discuté du blocage politique et de la détérioration de la situation avec la majorité de l'élite politique. J'avais averti des risques qu'ils prennent et du mal qui nuit à la vie du peuple. Je les ai poussés à trouver un compromis dans l'urgence afin de former un gouvernement élargi capable de mettre en place des réformes afin d'assurer l'aide de la Banque mondiale (BM) dont le pays a désespérément besoin. Mais je regrette que mes propos, ainsi que ceux d'autres amis internationaux du Liban, soient tombés dans l'oreille d'un sourd". Le diplomate a ensuite souligné que "l'aide internationale ne peut pas se substituer à l'action urgente des politiques libanais". "La communauté internationale ne peut pas arrêter l'effondrement du Liban", a prévenu M. Longden.
Martin Longden a ensuite clairement critiqué le système confessionnel libanais, estimant qu'il ne pouvait pas "assurer la réussite d'un pays au XXIe siècle".
"Il est facile de qualifier l'élite politique libanaise de corrompue et désuète. Beaucoup le sont, malheureusement. Mais le problème est bien plus profond que ça. Un système politique enraciné dans les divisions et le confessionnalisme ne peut simplement jamais être la base d'un pays qui réussit au XXIe siècle.", a-t-il estimé. "Certains me disent que cela est nécessaire pour éviter le fractionnement de la mosaïque libanaise. Il est important de protéger et de respecter la diversité au Liban, mais quelle a été la conséquence de ce système ?", s'est-il interrogé. "Cela a abouti à un jeu à somme nulle", selon lui.
"Partage du gâteau"
"Le Liban est maintenant au bord de la faillite. Les partis politiques se concentraient tellement sur le partage du gâteau qu'ils n'ont jamais pensé à en préparer un plus grand", a-t-il ironisé.
Malgré tout, Martin Longden conclut sa lettre sur une note optimiste. "Mon message, alors que je m'apprête à quitter Beyrouth, ne traduit pas uniquement ma profonde préoccupation, mais également mon espoir. Je vois dans le Liban un pays plein de potentiel, malgré tous ses problèmes profonds", écrit le diplomate.
"Au milieu du désespoir je suis convaincu qu'un changement peut et va arriver au Liban. (...) Je ne crois pas que les vieilles pratiques de corruption pourront résister face à l'enthousiasme de la jeunesse, impatiente d'avoir un meilleur avenir (...)", a-t-il conclu.
Ingérence étrangères dans la vie du Liban et du libanais: on se débarasse du turc, le français essaie de mettre les choses à sa guise, puis Israël, créé par les Anglais et le monde y inclu l'union soviétique, nous envoi des palestiniens déshérités, Nasser nous provoque des "incidents de 58', le PSP nous tente un coup d'état, puis la Jordanie aidée de la Syrie nous envoi d'autres palestiniens aguerris, notre chef de l'armée se tue dans un accident d'hélicoptère juste à temps pour la guerre civile, les palestiniens se réveillent de nouveau, les syriens nous envahissent sous la guise de saiika, les USA nous livre à la syrie pour mieux taper sadam, la syrie nous vend à l'iran qui nous met sous les commandes de ses caiids locaux... Merci à tout ce beau monde on n'a jamais pu retenir nos meilleurs personnalités qui se sont trouvés extradés ou assassinés!!! Et l'on se demande si quelque chose est pourri en nous!!! C'est sûr qu'à patauger dans la m...e on finit par attraper la chiasse et on y est jusqu'au cœur cher Mr l'ambassadeur. La question est: que faites vous donc, comme grande puissance, pour aider ce membre de l'ONU, un collègue à vous, pour l'aider contre nos frères ennemis, contre des voisins que vous supportez inconditionnellement et contre votre propre soif de pétrole?!? Ces pourritures dans le cœur du Liban sont en quelque sorte le résultat de l'abandon tacite de notre patrie par leurs collègues de l'ONU et le sacrifice à offrir sur l' autel du pétrol...
18 h 14, le 06 juillet 2021