Des dizaines de manifestants ont participé mardi après-midi à une marche à Beyrouth pour réclamer l'arrêt de l'effondrement au Liban et la formation d'un gouvernement de spécialistes, alors que le pays continue de sombrer dans une profonde crise. Un rassemblement a également eu lieu à Saïda, dans le Sud.
Les protestataires se sont regroupés à 17 heures devant le Musée national avant de passer par le quartier de Barbir, la corniche Mazraa et la place Béchara el-Khoury, avant d'arriver à la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth.
Explosion sociale
Les manifestants brandissaient des drapeaux libanais et des pancartes pour "réclamer le départ de la classe au pouvoir" et "la formation d'un gouvernement de spécialistes indépendants ayant des prérogatives législatives exceptionnelles qui leur permettront de résoudre les dossiers sociaux, économiques et financiers".
"Nous n'avons jamais quitté la rue, car il n'y a pas d'alternative à la contestation dans la rue", affirme l'avocat Wassef Haraké, l'une des figures de la révolte populaire, dans des propos accordés à notre journaliste sur place, Mohammad Yassine. Selon le militant, "l'explosion sociale" va avoir lieu.
"Les flammes nous ont dévorés"
Dans le sud, à Saïda, une poignée de jeunes ont lancé des pierres contre le siège de la Banque du Liban, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Et sur la place Elia, dans la même ville, quelques manifestants anti-pouvoir se sont rassemblés, selon notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah. L'armée s'est déployée mais aucun incident n'a été signalé.
"Assez ! Les flammes nous ont dévorés et nous ne voulons pas de solutions de la part de cette classe au pouvoir", lance Aahed Madi, un manifestant, dans des propos à L'Orient-Le Jour. "Ces dirigeants sont nuls, nous voulons qu'ils s'en aillent", ajoute-t-il. "Nous tentons de reprendre les choses en main et d'encourager les gens à redescendre dans la rue", explique ce contestataire, alors que la place Élia, considérée comme l'un des hauts lieux de la révolte populaire, avait été désertée ces derniers temps, à part quelques petits rassemblements signalés il y a plusieurs jours.
Le Liban s'enlise depuis août 2019 dans une crise socio-économique inédite qui a considérablement réduit le pouvoir d'achat des Libanais dont une grande partie sombre aujourd'hui dans la pauvreté. Lundi, la livre libanaise a atteint un nouveau plus bas historique sur le marché noir, frôlant les 15.500 livres pour un dollar et poursuivant ainsi sa dégringolade. Le pays souffre par ailleurs de graves pénuries d'essence et de médicaments. Le pays est toujours sans gouvernement depuis dix mois, faute d'entente entre les partis au pouvoir, accusés par la rue de laisser couler le pays.
commentaires (4)
On entend pas le Hezbollah mais iui il travaille dans les bunkers
Eleni Caridopoulou
20 h 22, le 16 juin 2021