Deux associations de déposants ont réagi hier au plan présenté la semaine dernière par le financier Henri Chaoul et préparé par une équipe de professionnels issus du même secteur.
Les grandes lignes de ce plan, accessible en ligne via le compte Twitter d’Henri Chaoul, ont été exposées hier dans nos colonnes. Il consiste à organiser un haircut sur les dépôts en devises en garantissant la valeur de ceux qui sont inférieurs à un certain seuil, en fonction des trois scénarios proposés, tout en laissant aux grands déposants la possibilité de conserver 40 % de la valeur totale de leurs dépôts, dont 30 % en dollars et 10 % répartis en actions dans les banques et en livres libanaises. Ces grands déposants représentent, selon les auteurs du plan, 15 % des dépôts supérieurs à 50 000 dollars, 9 % de ceux supérieurs à 100 000 dollars et 5 % de ceux qui sont supérieurs à 200 000 dollars. Le total des comptes de plus de 2 millions de dollars s’élève à 37,561 millions de dollars, ce qui ne représente que 0,3384 % du total des 111 milliards de dollars de dépôts en juillet 2020, selon nos calculs.
Les auteurs du plan estiment que la stratégie proposée sera à même d’assainir le secteur bancaire, de façon qu’il puisse recommencer à financer l’économie. Ce plan, qui doit s’inscrire dans un panel de réformes plus vaste, insistent ses auteurs, n’est qu’une proposition qui ne s’impose pas aux autorités libanaises et qui ne se focalise volontairement pas sur le traitement des pertes de la BDL et des banques, sans aborder la question des pertes financières de l’État.
Il reste que l’approche proposée dans ce plan a été rejetée par l’Association des déposants (ADL), qui juge la répartition proposée par le plan « inéquitable » et effectuée au détriment des intérêts des déposants. L’association qualifie la stratégie présentée de « plan Lazard en pire », faisant référence au plan préparé conjointement par le gouvernement de Hassane Diab et le cabinet international Lazard en amont du lancement des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), qui avait été sollicité dans la perspective de débloquer un programme d’aide financière pour redresser le pays, en crise depuis 2019. L’ADL accuse en outre les auteurs du plan de « chercher à offrir le secteur bancaire libanais » à une « poignée de grands déposants », ajoutant qu’il s’agit de « personnalités politiquement exposées » qui « échapperont ainsi aux sanctions ».
L’Union des déposants, une deuxième association née dans le sillage du mouvement de contestation du 17 octobre 2019, a pour sa part affirmé à L’Orient-Le Jour ne pas avoir encore pris officiellement position vis-à-vis de ce plan et attend de pouvoir échanger avec ses auteurs pour préciser certains points, notamment concernant la mise à contribution des actionnaires. L’Union affirme en outre rejeter toute solution qui viserait à « utiliser les biens de l’État » – soit qui appartiennent au domaine public – pour éponger les pertes accumulées par la classe politique, le secteur bancaire et la BDL.
Pour rappel, Henri Chaoul avait été sélectionné par le gouvernement de Hassane Diab pour faire partie de l’équipe de négociateurs, mais avait finalement démissionné en juin 2020 en dénonçant un « sabotage » du processus côté libanais. Le plan du gouvernement – ou plan Lazard – avait d’ailleurs été très critiqué par l’Association des banques du Liban (ABL) qui avait soumis un plan alternatif misant essentiellement sur la constitution d’un « fonds de désendettement » financé via la privatisation des actifs de l’État. Une opération supposée rapporter 40 milliards de dollars selon l’ABL, un montant jugé surévalué par une étude menée par Albert Kostanian, chercheur en politique économique à l’Institut Issam Farès (IFI) pour les politiques publiques de l’Université américaine de Beyrouth, publiée au début de l’année.
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LES BIENS DE L'ETAT APPARTIENNENT AU PEUPLE, MAIS LES BIENS DES BANQUES APPARTIENNENT A DES INDIVIDUS OU DES SOCIETES, C'EST EUX QUI ONT DONNE LES FONDS A LA BDL QUI LES A DONNE A L'ETAT. C'EST BIEN LES PROPRIETAIRES ET ACTIONAIRES DES BANQUES ET CERTAINS HAUTS DIRIGEANTS DE CES BANQUES QUI SONT RESPONSABLE DONC LA VERITE ON DEVRAIT COMMENCER A FERMER TOUTES LES BANQUES , ET METTRE SOUS SCELLES TOUTES LES PROPRIETES MOBILE SET IMMOBILES DES BANQUES , DE LEURS DIRIGEANTS ET ACTIONNAIRES ET LES MEMBRES DE LEUR COMITE DE GESTION DES BANQUES AINSI EVIDEMENT QUE LE GOUVERNEUR DE LA BDL ET DES REPONSABLES IMMEDIATS A LA BDL UNE FOIS TOUT CELA SERA VENDU ET LES FONDS TRANSFERES A L'ETRANGER PAR EUX MEMES RAMENES AU LIBAN ON SERA SURPRIS PAR LE FAIT QUE LES DEPOSANTS NE PERDRONT PAS GRAND CHOSE ET SUREMENT MOINS QUE LE VOL DE CHANGER LEURS DOLLARS A 3900 QUAND IL EST SUPERIEUR A 15000 CAR LA PROPOSITION DE 400 DOLLARS ET 12000 LIVRES SERA TELLEMENT MAL ACCEPTE PAR LES BANQUES QUE L'HISTOIRE DES TRANSFERTS AUX ETUDIANTS SE REPETERA. TOUCHER A LA POCHE DES DIRIGEANTS DES BANQUES ET PUIS A CELUI DES DIRIGEANTS DU PAYS ET LE LIBAN SERA A NOUVEAU FLORISSANT EN AVANT MARCHE PEUPLE DU LIBAN LIBRE
LA VERITE
00 h 44, le 16 juin 2021