Le président du Rassemblement de Saydet el-Jabal, l’ancien député Farès Souhaid, s’est déchaîné hier contre le président Michel Aoun, l’accusant d’avoir « violé son serment d’investiture » et contre le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, « qui s’est imposé comme le gouverneur du Liban ».
Dans une conférence de presse qu’il a tenue au siège du rassemblement à Achrafieh, en présence de tous ses membres, M. Souhaid est parti du dernier discours du numéro un du Hezbollah mardi, pour constater qu’« en se positionnant comme étant le seul capable de résoudre la crise financière et économique à travers son Qard el-Hassan (la plus grande organisation de microcrédits appartenant au parti chiite) et la crise de carburants en s’orientant vers l’Iran pour l’importation de fuel, ce dernier a montré qu’il est celui à qui le mot de la fin revient dans le pays, au mépris de l’accord de Taëf et de la Constitution «. « Ce constat nous pousse à nous interroger sur l’utilité de la présence d’un chef de l’État à Baabda, de la formation d’un gouvernement ou de l’organisation d’élections législatives », a martelé Farès Souhaid, estimant que « le Liban est tombé sous l’occupation iranienne et qu’il est du devoir des Libanais de lancer la bataille de libération de leur pays ».
Pour lui, la présidence de la République, et notamment la notion de « président fort » brandie par le Courant patriotique libre après l’élection de Michel Aoun à la tête de l’État, « sont aussi tombées ». L’ancien député en a déduit que ce dernier devrait démissionner. Il s’agit à ses yeux d’un « premier pas vers la libération du Liban du joug iranien ». « Et que le Hezbollah gouverne le pays en sa qualité d’instrument d’une occupation », a-t-il lancé, en expliquant que si celle-ci a pu se réaliser « c’est parce qu’une certaine classe politique y a collaboré (…) en souscrivant à une coopération qui repose sur un troc simple : le collaborateur cède une partie de la souveraineté nationale à l’occupant en contrepartie d’un pouvoir, souvent au détriment des partenaires nationaux ».
Farès Souhaid qui a accusé le chef de l’État d’avoir assumé ce rôle, a appelé à sa démission « notamment pour faire tomber la légalité constitutionnelle et la couverture politique qu’il assure à l’occupation iranienne ». Il lui a ensuite reproché une « série de violations de la Constitution au cours des cinq dernières années, notamment celles de miner avec ses pratiques la nature du système politique libanais, en essayant de transformer le système parlementaire en système présidentiel (…) de défendre les armes du Hezbollah au détriment de l’armée, (…) de consacrer les divisions communautaires entre les Libanais en s’abstenant de signer des décrets en rapport avec les résultats de concours de la fonction publique, sous prétexte de non-conformité à l’esprit du pacte national (…) et de fouler au pied le principe de la séparation des pouvoirs ».
Dans une conférence de presse qu’il a tenue...
commentaires (10)
Il n'y a pas à douter, mais les députés ont l'obligation de compléter la procédure de destitution après jugement selon la loi tout simplement. Même ceux qui l'ont parrainé, en ont mare de lui et de son gendre. Qu'attendez vous, messieurs, vous participez au crime par votre silence.
Esber
08 h 25, le 13 juin 2021