C’est avec des mots lisses que le porte-parole du Fonds monétaire internationale (FMI), Gerry Rice, a émis hier des réserves concernant la volonté récemment affichée par les autorités libanaises de pousser le processus d’élaboration d’une loi instaurant un contrôle des capitaux, alors que les Libanais subissent depuis près de deux ans des restrictions illégales imposées par leurs banques.
S’exprimant sur le sujet lors de son habituel point de presse sur l’actualité de l’organisation, Gerry Rice a en effet déclaré que cette dernière « ne (voyait) pas la nécessité de mettre ne œuvre une loi de contrôle des capitaux maintenant surtout sans le soutien de politiques budgétaires, monétaires et de taux de change adaptées ». Si le président de la commission parlementaire des Finances, Ibrahim Kanaan, et le député Ali Hassan Khalil, ancien ministre des Finances, ont bien tous deux souligné lundi que cette loi devait s’inscrire dans un processus plus vaste d’assainissement et de réforme du pays, ils n’ont cependant fourni aucune indication permettant de détecter une réelle volonté politique de lancer ce chantier, d’autant plus que la formation du gouvernement reste bloquée depuis août dernier par les conflits d’intérêts politiques.
L’adoption d’un tel texte arriverait bien plus tard. Le fait que les autorités ont laissé les banques restreindre l’accès des Libanais sans couverture légale à leurs dépôts, combiné à la dépréciation de la livre et à l’impact sur cette dernière de certaines circulaires adoptées par la Banque du Liban – qui autorise la coexistence de plusieurs taux sur le marché – ont poussé de nombreux déposants à accepter des décotes importantes sur la valeur de leurs dépôts afin d’en percevoir des portions.
Gerry Rice n’a d’ailleurs pas oublié la BDL dans le bref volet de son intervention consacré au Liban, en commentant également la circulaire n° 158 adoptée par cette dernière cette semaine pour autoriser dès la fin du mois les déposants des banques libanaises à effectuer des retraits mensuels, en dollars frais et en livres libanaises, à partir de leurs comptes en « dollars libanais » ou « lollars ». Considérant qu’un tel texte devait également s’intégrer dans une palette de réformes, il a alerté contre les risques inflationnistes du procédé – qui va augmenter la quantité de livres injectée dans l’économie – et s’est interrogé sur la capacité du pays à financer les retraits en dollars autorisés, compte tenu de la « forte baisse » des réserves de devises disponibles.
commentaires (4)
LE FMI CRITIQUE LE REVEIL TARDIFS DES DE-PUTES... AH BON, ILS ONT RAISON PUISQUE ON PARLE DE BORDEL !
LA LIBRE EXPRESSION
16 h 39, le 11 juin 2021