Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a réaffirmé mardi que la semaine en cours sera « décisive » pour le processus de formation du gouvernement, qui se fait attendre depuis près de dix mois, et pour son initiative qui se noie dans les querelles politiciennes et se heurte au bras de fer opposant le président de la République, Michel Aoun, et son camp au Premier ministre désigné, Saad Hariri. Le chef du Législatif répète ainsi des propos similaires qu'il avait tenus ces derniers jours dans la presse.
M. Berry s’est entretenu à Aïn el-Tiné, avec Joseph Kosseifi, président de l’ordre des rédacteurs de la presse. Citant le chef du législatif, M. Kosseifi a déclaré : « La semaine en cours devrait être décisive (au niveau de la formation du gouvernement), dans la mesure où le Liban ne peut plus tolérer d’atermoiements ».
« Espérons que les contacts en cours déboucheront sur des résultats positifs », a encore dit Nabih Berry, selon M. Kosseifi, faisant savoir que des efforts sont déployés à l’heure actuelle pour franchir les obstacles qui restent. Et le chef du législatif d’estimer, une nouvelle fois, que le problème du Liban est « à 100% interne ». Une position qu’il avait déjà clairement exprimée lors d’une conférence de presse tenue le 24 mai dernier. Il répondait implicitement à ceux qui soutiennent que le processus gouvernemental au Liban est lié aux résultats des négociations entre Téhéran et la communauté internationale au sujet du dossier nucléaire iranien.
Evoquant la rencontre élargie prévue le 1er juillet prochain au Vatican entre le pape François et les principaux dirigeants des communautés chrétiennes présentes au Liban, M. Berry a estimé que cette réunion « est importante, notamment pour la phase de l’après-formation du gouvernement ». « C’est une invitation sincère à venir en aide au Liban. Tout le monde veut aider le Liban. Mais les Libanais devraient commencer par s’aider eux-mêmes », a déclaré le président de la Chambre.
Nommé en octobre dernier pour former une nouvelle équipe ministérielle, après la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée de la tragédie du port de Beyrouth, en août dernier, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n’arrive toujours pas à mener à bien sa mission. Empêtrés dans un différend politico-personnel, M. Hariri et le tandem Baabda-Courant patriotique libre s'écharpent sur le tiers de blocage, minorité nécessaire pour bloquer l’action du gouvernement au gré des besoins politiques. Pour tenter de remédier à cet obstacle, Nabih Berry, en coordination avec le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, ont concocté une solution prônant une équipe de 24 ministres (à raison de huit pour chacun des trois grands camps politiques du pays) sans tiers de blocage.
Dans un premier temps, cette proposition bénéficiait de l’aval des protagonistes concernés, notamment le duo Baabda-CPL. Sauf que le courant aouniste y a apposé son veto samedi, craignant un éventuel recours à un système de partage par tiers (entre chrétiens, sunnites, et chiites) en lieu et place de la parité islamo-chrétienne, en vigueur à l’heure actuelle. A cela vient s’ajouter le fait que la présidence et la Maison du Centre se disputent le droit de nommer les ministres chrétiens. Michel Aoun estime qu'en l’absence théorique de leurs représentants, en l’occurrence le CPL et les Forces libanaises de Samir Geagea, la nomination des ministres chrétiens lui revient de droit. Saad Hariri paraît, lui, intraitable : selon la Constitution, il revient au Premier ministre de choisir les membres de son équipe en concertation avec le chef de l’Etat.
Une nouvelle mouture ?
Comme pour répondre aux accusations de blocage, Saad Hariri serait en train de préparer, loin des feux de la rampe, une mouture gouvernementale de 24 ministres spécialistes non affilés à des partis politiques, au sein de laquelle aucune partie ne détiendrait le tiers de blocage, à en croire une source politique proche de la Maison du Centre, citée par l’agence al-Markaziya. Il devrait ensuite se rendre au palais de Baabda pour la remettre à Michel Aoun. Si ces informations se confirment, il s'agirait de la toute première réunion entre les deux hommes depuis leur dernier entretien orageux, le 22 mars dernier.
Toujours selon la même source, la nouvelle formule Hariri converge avec l’initiative Berry. « Si le président l'accepte, la crise gouvernementale prendra fin », estime-t-elle. Si par contre, le chef du CPL, Gebran Bassil, insiste sur ce qu’il perçoit comme son droit à nommer les deux ministres chrétiens restants dans un cabinet de 24, le camp présidentiel serait en train d'enterrer l’initiative Berry, bénéficiant d’un appui international, poursuit la même source. Et d’ajouter : en présentant une nouvelle mouture, M. Hariri aurait renvoyé la balle dans le camp de la présidence. Dans ce contexte, une réunion devait se tenir ce soir entre Gebran Bassil, Ali Hassan Khalil (bras droit de Nabih Berry), Hussein Khalil (conseiller du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah) et Wafic Safa (haut responsable au sein du parti chiite). L’occasion de tenir le chef du CPL informé de la démarche de M. Hariri.
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17 h 27, le 09 juin 2021