Rien de vraiment nouveau sous le soleil. Le bras de fer opposant le président de la République, Michel Aoun, et son camp au Premier ministre désigné, Saad Hariri, est loin de se calmer, les acteurs concernés écartant toute possibilité de concessions au profit d’un pays en plein effondrement, du moins à l’heure actuelle. Cela ne laisse au président de la Chambre, Nabih Berry, appuyé par le Hezbollah, que le choix de se mettre, une nouvelle fois, au rapiéçage pour tenter de relancer son initiative.
Une semaine après le dernier entretien de Nabih Berry et Saad Hariri, le mouvement Amal et son chef cherchent en effet à faire barrage aux tentatives de noyer cette initiative dans les querelles politiciennes.
Concoctée en mars dernier par Nabih Berry et par le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, l’initiative en question s’articule autour de la formation d’une équipe de 24 ministres à raison de huit pour chacun des blocs politiques du pays, de sorte à ce qu’aucun acteur ne puisse avoir seul le tiers de blocage au sein du gouvernement. Dans un premier temps, cette proposition bénéficiait d’un appui, quoique tacite, de l’écrasante majorité des parties concernées, notamment Baabda et le Courant patriotique libre. Aujourd’hui, il n’en est manifestement plus rien, le CPL jouant à nouveau sa carte la plus chère : la défense de ce qu’il considère comme les droits des chrétiens à travers le rejet de la mise en place d’un système de partage par tiers en lieu et place de la parité islamo-chrétienne, consacrée par l’accord de Taëf.
Les aounistes se sont donc clairement opposés à l’initiative Berry dans un communiqué publié samedi à l’issue de la réunion hebdomadaire du conseil politique du CPL, un veto qui pouvait remettre les compteurs à zéro. La réaction berryste ne s’est fait attendre que 48 heures. Dans une pique évidente au parti de Gebran Bassil, avec qui les rapports de M. Berry sont en dents de scie, pour le moins qu’on puisse dire, le mouvement Amal a critiqué « les discours et communiqués matamoresques et populistes de protagonistes concernés par la formation du gouvernement ». Selon le parti berryste, ces communiqués ne vont pas dans le sens de l’intérêt du pays, ni celui de leurs auteurs. Une façon pour Amal d’accuser Gebran Bassil d’entraver volontairement le processus de formation du gouvernement.
« Une dernière chance »
Si Amal a naturellement réitéré son appel à ce que l’initiative Berry bénéficie de l’appui de tous les protagonistes, les aounistes veulent bien lui accorder « une dernière chance ». « Ils (les milieux de Nabih Berry et du Hezbollah) ont demandé du temps pour une ultime tentative. Nous allons la leur donner. Mais nous sommes contre le partage par tiers », confie un député CPL à L’Orient-Le Jour, affirmant que « le parti veut que le gouvernement soit formé le plus rapidement possible ». « Mais si l’impasse persiste, nous pourrons penser à d’autres alternatives », ajoute-t-il. Une claire allusion à la menace de démission que le CPL a brandie samedi, face à Nabih Berry, mais aussi et surtout face à Saad Hariri.
Sauf que le tandem chiite semble avoir bougé pour faire barrage à une telle démarche. Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, le chef du législatif, qui est favorable à ce que le leader du Futur – et personne d’autre – forme la future équipe, aurait réussi à arracher à Saad Hariri un « engagement » de ne pas se récuser ni claquer la porte de l’hémicycle. Une promesse similaire aurait été faite de la part de Gebran Bassil au Hezbollah. De source aouniste, on estime d’ailleurs qu’il est peu probable de voir les parlementaires du CPL jeter l’éponge, parce que le parti voudrait éviter une mésentente politique à caractère confessionnel, dans la mesure où une telle démarche risquerait d’être interprétée comme une atteinte à l’instance dirigée par le représentant majoritaire de la communauté chiite.
C’est très beau tout ça. Mais où est la conclusion journalistique que les lecteurs attendent d’un journal pour mettre à nu tous ces protagonistes en les dénonçant pour trafic de volonté du peuple et magouilles en tout genre? On se contente de relater les faits sans aucune contradiction alors que ce projet mort est né est le sujet de discorde qui a mis les libanais dans la rue et a fait que le pays est bloqué depuis plus de dix mois pour se voir gouverné par la même mafia avec un maquillage vulgaire pour cacher ses tâches et ses mensonges relatés a longueur de journée par tous ces protagonistes. Ils nous prennent définitivement pour des demeurés et les médias ne trouvent rien à redire. Quelle déception et quelle honte à appartenir à un tel pays ou plus rien ne fonctionne même et surtout sa colonne vertébrale qui sont les médias, la justice, l’armée et la population se laissent bernés par des archaïques qui finiront par assoir leur gouvernement rejeté par les libanais sous l’étiquette de gouvernement de sauvetage alors que ce sera une copie du précédent mais en pire, pour achever le pays, tout ce que nous avons dénoncé et combattu jusque-là.
11 h 51, le 08 juin 2021