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Politique - Rencontre

Diab : Aucun gouvernement ne peut réussir sans « une entente politique interne »

Diab : Aucun gouvernement ne peut réussir sans « une entente politique interne »

La délégation du conseil de l’ordre des rédacteurs au cours de l’entretien avec le président du Conseil sortant Hassane Diab. Photo DR

Le président du Conseil sortant Hassane Diab a sciemment choisi le jour de la commémoration des martyrs de la presse le 6 mai pour recevoir une délégation de l’ordre des rédacteurs. Il s’agissait pour lui, d’une part, de rendre hommage aux médias et à leur rôle, « en dépit de quelques couacs », et, d’autre part, d’expliquer les réalisations du gouvernement qu’il préside ainsi que les défis auxquels il a dû (et continue de) faire face.

Hassane Diab a assuré qu’il ne regrettait ni d’avoir formé le gouvernement, ni d’avoir présenté sa démission, ni encore de refuser actuellement de violer la Constitution en réunissant son cabinet d’expédition des affaires courantes. Le Premier ministre sortant n’a pas voulu entrer dans des détails polémiques, se contentant de pousser vers la formation d’un nouveau gouvernement.

M. Diab a entamé l’entretien en revenant sur l’histoire de la naissance de son gouvernement et de la guerre qui, selon lui, a été menée contre lui depuis le début par plusieurs camps différents sans même lui laisser une chance de faire ses preuves. Il a précisé que son gouvernement est le premier au Liban à avoir été formé sur la base de CV et d’entretiens qu’il a lui-même effectués avec les différents candidats potentiels, même ceux envoyés par les partis. Il a été formé en 33 jours, ce qui constitue un record de rapidité selon les normes de la formation des gouvernements depuis 2005. À peine constitué, il a adopté un plan de sauvetage économique et entamé les négociations avec le Fonds monétaire international. Il a aussi pris la décision de mener l’audit juricomptable de la Banque du Liban et de former une commission pour la lutte contre la corruption. La commission devait être annoncée en août, mais le gouvernement a démissionné le 10 du même mois après la tragique double explosion du port de Beyrouth. Entre-temps, les crises se sont succédé, et c’est sans doute le gouvernement qui en a affronté le plus grand nombre dans une période de six mois, estime-t-il. Le gouvernement a dû aussi gérer une situation financière et économique dramatique qui est le résultat d’une succession de décisions financières, monétaires et économiques selon lui erronées.

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Au sujet de la démission du gouvernement, Hassane Diab a affirmé qu’il ne regrette pas de l’avoir présentée, d’autant plus que sept ministres avaient annoncé leur intention de le faire. Il leur a donc demandé d’attendre quelques jours pour que le gouvernement puisse adopter certaines décisions qui rendent autant que possible justice aux victimes de la double explosion en les considérant comme des martyrs, et ce en déférant le dossier devant la Cour de justice au lieu du tribunal militaire pour permettre aux proches des victimes de déposer des plaintes personnelles et pénales, et en décidant d’accorder une avance d’un milliard de livres pour indemniser ceux qui ont subi des dégâts matériels.

M. Diab a déclaré toutefois que la principale leçon qu’il tire de cette expérience difficile, c’est que, « sans une entente politique interne, aucun gouvernement ne peut réussir, aussi fort que soit le président du Conseil ». De plus, selon lui, il est difficile de choisir des ministres totalement indépendants, car « on ne peut pas ignorer le poids des blocs parlementaires qui décident ou non d’accorder leur confiance au gouvernement ». Selon lui, son gouvernement est le plus proche des critères reconnus pour les technocrates.

Au sujet de la levée des subventions, il a précisé que le gouvernement a envoyé quatre scénarios différents aux commissions parlementaires conjointes pour qu’ils soient discutés avec les ministres et la Banque du Liban. Mais face à la demande de présenter un scénario unifié, la carte d’approvisionnement est devenue une urgence pour compenser les dépenses supplémentaires que devra assumer le consommateur. Selon lui, le gouvernement a une approche scientifique, et il cherche à tenir compte des intérêts de la population, surtout la plus démunie, ajoutant que le chiffre de 750 000 familles couvre 75 % des familles dans le besoin dont le total s’élève à un million. En même temps, le gouvernement compte maintenir une partie des subventions sur les médicaments et sur le pain.

Le leitmotiv de Hassane Diab est de demander aux responsables de former un gouvernement. « Si cela avait été fait il y a neuf mois, nous n’en serions pas là aujourd’hui », a-t-il dit. Dans ce contexte, il a assuré qu’il ne compte pas violer la Constitution et réunir le gouvernement démissionnaire, même si le prochain gouvernement ne voit pas le jour de sitôt. Lorsqu’on lui a rappelé que le gouvernement Mikati dont il était membre s’était réuni après sa démission en 2013, il a lancé : « C’est la seule exception ! On ne peut pas considérer cela comme un précédent à suivre, surtout dans le contexte actuel de divisions politiques. »

Diab a enfin précisé que sa visite au Qatar était très réussie, et les autorités de l’émirat ont affirmé leur disposition à aider le Liban. L’émir, qui ne reçoit personne en période de jeûne, a fait une exception pour lui, et les discussions étaient très fructueuses, a-t-il souligné. Au passage, il a déploré le fait que certains médias n’aient rien trouvé d’autre à dire que de prétendre qu’il a profité de la visite pour présenter son CV, « ce qui est évidemment ridicule ».

Le président du Conseil sortant Hassane Diab a sciemment choisi le jour de la commémoration des martyrs de la presse le 6 mai pour recevoir une délégation de l’ordre des rédacteurs. Il s’agissait pour lui, d’une part, de rendre hommage aux médias et à leur rôle, « en dépit de quelques couacs », et, d’autre part, d’expliquer les réalisations du gouvernement qu’il...

commentaires (5)

Il n’est pas étonnant que les libanais opposés au pouvoir lui soient hypostyles vu sa nomination appuyée par les ennemis de la république qui voulait de lui comme paravent à leur exactions et non comme premier ministre libre de ses décisions. La preuve n’a pas tardé à tomber des sa première initiative sans les consulter qui est d’état courage les l’élections anticipées. Berry se fâche et réuni ses sbires pour les massacrer alors pour sauver son honneur il a été obligé de démissionner. Madame Haddad lorsqu’on relate un fait il faut expliquer les tenants et les aboutissants pour les gens qui ne suivent pas minute après minute les conneries du pouvoir. Conclusion ce qui a manqué à ce Monsieur c’est le courage d’affronter les mercenaires vendus. Il a préféré jeter l’éponge au premier accroc.

Sissi zayyat

20 h 27, le 08 mai 2021

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Commentaires (5)

  • Il n’est pas étonnant que les libanais opposés au pouvoir lui soient hypostyles vu sa nomination appuyée par les ennemis de la république qui voulait de lui comme paravent à leur exactions et non comme premier ministre libre de ses décisions. La preuve n’a pas tardé à tomber des sa première initiative sans les consulter qui est d’état courage les l’élections anticipées. Berry se fâche et réuni ses sbires pour les massacrer alors pour sauver son honneur il a été obligé de démissionner. Madame Haddad lorsqu’on relate un fait il faut expliquer les tenants et les aboutissants pour les gens qui ne suivent pas minute après minute les conneries du pouvoir. Conclusion ce qui a manqué à ce Monsieur c’est le courage d’affronter les mercenaires vendus. Il a préféré jeter l’éponge au premier accroc.

    Sissi zayyat

    20 h 27, le 08 mai 2021

  • Monsieur Diab manque le charisme d'homme d'Etat, et, pourtant il siffle des avis personnels illogiques concernant son programme de carte et la façon de le lui trouver des fonds. Vite, on attend que vous dégagez au plus tôt.

    Esber

    17 h 34, le 08 mai 2021

  • “Aucun gouvernement ne peut réussir...” Vous êtes trop humble Mr. Diab, 97% de réussite c’est déja très bien.

    Akote De Laplak

    12 h 11, le 08 mai 2021

  • Il s'est pris pour le messie, raté pauvre illuminé.

    Christine KHALIL

    11 h 15, le 08 mai 2021

  • Il a juste oublié de rappeler sa déclaration ridicule qui de mémoire était qu’en trois mois son gouvernement avait effectué 97% du boulot.... et si c’est vrai qu’il a lui même choisi les ministres pour leur compétence, je lui suggère de ne pas postuler pour un poste de DRH vu l’incompétence de plusieurs de ces ministres

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 31, le 08 mai 2021

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