Le Liban sera à court de fonds pour financer les importations de base à partir de la fin du mois de mai, et le retard dans le lancement d'un plan pour le rationnement des subventions coûte 500 millions de dollars par mois, a affirmé le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, dans un entretien accordé à l'agence Reuters vendredi.
"Coût du temps perdu"
"Le gouvernement doit accélérer (la mise en place du plan pour le rationnement des subventions). Le coût du temps perdu est très élevé. Chaque jour, il augmente de plus en plus", a prévenu M. Wazni, alors qu'un tel plan n'a toujours pas été finalisé ni envoyé au Parlement pour être approuvé.
Tous les indicateurs sont dans le rouge au Liban, où la crise économique s'accompagne d'une forte dépréciation de la livre. Sur le marché parallèle, la monnaie tourne autour des 12.000 livres pour un dollar, alors que le taux officiel est toujours de 1.507 livres pour un dollar. L'inflation annuelle a atteint, quant à elle, 145,8% fin 2020, selon des statistiques officielles. Récemment, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a estimé que les réserves de la Banque du Liban (BDL) permettraient de subventionner les denrées essentielles (blé, carburants, médicaments, etc) jusqu'en juin au plus tard. Ghazi Wazni avait pour sa part souligné dernièrement que le gouvernement planchait sur une réduction "dans les prochaines semaines" de la proportion de dollars subventionnés fournis par la BDL pour les importations d’essence et de mazout et qui passeraient dans un futur proche de de 90 % à 85 %. Ces annonce ont encore accentué la panique des Libanais, alors que la ruée vers les produits subventionnés provoque régulièrement des altercations voire des violences dans les supermarchés du pays.
La livre et l’avenir des subventions sur les achats de dollars pour les importateurs restent donc plus que jamais le point focal de ce début de printemps. Face à la baisse des réserves de la BDL, les mécanismes existants couvrant le blé, le carburant, les médicaments, mais aussi le matériel médical, les matières premières destinées à l’industrie pharmaceutique locale et certaines denrées alimentaires doivent en effet être supprimés ou rationalisés d’ici à juin. Dans un entretien au quotidien libanais anglophone Daily Star, le ministre sortant des Finances avait indiqué jeudi que "le gouverneur de la BDL Riad Salamé avait informé Hassane Diab que la banque centrale ne pourra pas continuer à subventionner les produits, n’ayant plus que 1,5 milliard de dollars environ de réserves restantes dans ce but", un chiffre déjà évoqué dans la presse. Toujours selon le ministre, le gouvernement planche toujours sur un système de cartes prépayées réservé aux plus vulnérables pour remplacer les subventions.
"Difficile, mais nécessaire"
Ghazi Wazni a affirmé à Reuters que "les perspectives d'une réaction violente à la levée des subventions pose défi". "Aujourd'hui, le problème réside dans le fait que le gouvernement en place est un cabinet sortant, et cette décision (la levée des subventions, ndlr) est difficile sur le plan social, mais nécessaire. Elle aurait due être déjà prise", a-t-il estimé.
Appelant à la formation d'un nouveau gouvernement qui se fait attendre depuis bientôt huit mois en raison d'une crise politique, le ministre sortant a prévenu que "sans nouveau cabinet, le chaos régnera". "Sans gouvernement crédible, dans quelques mois, les choses vont aller de mal en pis... La pauvreté, la misère et le chômage vont augmenter encore plus, les prix de même, et ce sera le chaos".
Dans ce contexte de crise, le Parlement a approuvé le 12 mars un prêt de 246 millions de dollars de la Banque mondiale devant permettre de financer un projet de filet de sécurité sociale aux familles les plus vulnérables. Ce projet est devenu nécessaire après la gigantesque explosion au port de la capitale, le 4 août dernier, et la pandémie de coronavirus, alors que plus de la moitié de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté.
"Le Liban sera à court de fonds pour financer les importations de base" wow...quelle déduction d'un génie de l'économie et qui voit nos subventions acheminée vers la syrie sous l'œil attendri du gouvernement auquel il appartient au profit des mécréants qu'il connait bien... Il faut savoir se taire...
17 h 19, le 03 avril 2021