Plus de 50 décès et 3.562 contaminations

Alors que la vaccination devrait s'accélérer avec davantage de catégories de personnes prioritaires, le Liban a enregistré 52 décès et 3.562 contaminations au coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel publié mercredi soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 471.962 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels figurent 6.286 décès et 373.733 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.123 patients sont hospitalisés, dont 952 en soins intensifs. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 16.8 %.

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Pour tenter de freiner la propagation du virus, le ministère de la Santé a modifié les modalités de vaccination ainsi que les catégories de personnes prioritaires. Ces changements sont mis en application depuis ce matin. Désormais, le vaccin AstraZeneca/Oxford est administré aux personnes âgées entre 55 et 64 ans, aux fonctionnaires dans les ministères, les administrations et les municipalités, aux personnes à besoins spécifiques, aux employés des centres de soins, des maisons de retraite, des prisons, ainsi qu’aux personnes âgées de 16 à 54 ans souffrant de maladies chroniques. Les employés du secteur de la santé, privé et public, les personnes âgées de plus de 65 ans et toutes celles âgées entre 55 et 64 ans et souffrant de maladies chroniques continueront à recevoir le vaccin Pfizer. Parallèlement, des vaccins seront assurés par le secteur privé, notamment le russe Spoutnik V et le chinois Sinopharm.

Au cours d'une visite à l'hôpital gouvernemental de Baabda où il a inauguré le service de soins intensifs dédié aux patients atteints de Covid-19, le Premier ministre sortant Hassane Diab a reçu le vaccin, en présence du ministre de la Santé. Âgé de 61 ans, il fait en effet désormais partie des personnes prioritaires pouvant recevoir une dose du vaccin AstraZeneca.

"Je tiens à saluer les hôpitaux publics pour les progrès réalisés cette année en termes de renforcement du potentiel humain, d'équipements et de médicaments. La coopération public-privé dans le secteur de la santé est essentielle, et le ministre de la Santé a tenu à promouvoir cette coopération en amont, a déclaré le Premier ministre sortant. Le secteur de la santé a réalisé de grands succès en l'espace d'un an et demi après avoir été négligé pendant de longues décennies. J'espère que le nouveau gouvernement poursuivra cet effort pour que le secteur de la santé publique reste un exemple pour le Liban et toute la région afin de soutenir le secteur privé et le compléter".

Et M. Diab de poursuivre : "Nous sommes maintenant dans une course entre le nombre croissant de cas positifs et le processus de vaccination. Le ministère de la Santé déploie les efforts nécessaires pour obtenir le vaccin, mais comme l'a dit le ministre en charge, nous recevons un petit nombre de vaccins dans le cadre des accords conclus". "Depuis un an, le Liban est confronté à des crises majeures et sans précédent, qu'il s'agisse de l'épidémie de coronavirus ou des problèmes économiques, financiers, sociaux et bancaires actuels. La formation d'un nouveau gouvernement et les négociations avec le Fonds monétaire international restent la clé de la résolution de ces crises. J'espère donc que toutes les parties concernées accéléreront la formation du gouvernement pour faire face à tous ces défis", a conclu M. Diab.

Le ministre des Travaux publics et des Transports Michel Najjar avait été le premier membre du cabinet sortant à se faire vacciner il y a deux jours. Il avait reçu une première dose du Spoutnik V.

De son côté, le mufti de la République Abdellatif Deriane a émis une fatwa permettant de subir un examen PCR pendant le ramadan ainsi que de se faire vacciner contre le virus, précisant que ce type d'injection ne rompt pas le jeûne.

"Situation extrêmement difficile"

Par ailleurs, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji a fait savoir jeudi que la situation du secteur de santé au Liban était "extrêmement difficile". "Supposons que le budget du ministère de la Santé est de 475 milliards de livres par an. Si cela valait avant la crise 300 millions de dollars, aujourd'hui ce n'est même pas l'équivalent de 50 millions de dollars", a-t-il expliqué, affirmant que le Liban devra demander à des "institutions ou organes internationaux d'aider le secteur de santé pour qu'il ne s'effondre pas davantage". 

Entre-temps, le Liban se prépare à un nouveau bouclage total qui entrera en vigueur samedi à 5h, afin d'éviter un nouveau pic de contaminations pendant la fête de Pâques de la communauté catholique. Ce verrouillage total sera appliqué jusqu'au mardi 6 avril au matin. Les dispositions de ce confinement sont similaires à celle du bouclage total qui avait été mis en œuvre en janvier, après une hausse des contaminations suite aux fêtes de fin d'année, et il sera notamment interdit de circuler sur l'ensemble du territoire, sauf dans des cas bien précis. La ministre sortante de l'Information a enfin précisé jeudi que les journalistes étaient exemptés du bouclage et pourraient circuler sur présentation de leur carte de presse, ce qui n'avait pas été spécifié dans la décision de mercredi.