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Société

Au Liban, la crise fait subir une série d’épreuves aux adolescents

Au Liban, la crise fait subir une série d’épreuves aux adolescents

Les jeunes filles de moins de 17 ans sont dans une tranche d’âge très négativement impactée par le marasme ambiant. Photo DR

Crise économique et politique inédite, pandémie, double explosion au port de Beyrouth… Autant d’événements qui s’enchaînent et s’accumulent et font subir aux adolescents vivant au Liban de terribles épreuves, allant de la déscolarisation aux violences, en passant par l’exploitation, le travail forcé, les mariages précoces... Telle est la constatation qu’a faite « Plan international », une ONG internationale consacrée aux droits de l’enfant, lors d’une récente enquête menée au Liban pour évaluer les besoins en matière de protection des jeunes filles et garçons dans ce contexte de marasme sans précédent. L’étude, effectuée au Mont-Liban et dans la Békaa-Ouest, se base sur un panel de 256 adolescents libanais et syriens, âgés de 10 à 17 ans, et un échantillon de 341 parents également de nationalité libanaise ou syrienne.

« Le chômage et la pauvreté sont tels que les parents ne peuvent plus assurer les besoins minimaux de leurs enfants », indique à L’Orient-Le Jour Riwa Maktabi, directrice du programme de protection de l’enfance au sein de Plan international. « Le manque de moyens financiers entraîne la faim, les lacunes d’éducation et des tensions qui contribuent à installer dans les foyers un climat de violences physiques, psychologiques et sociales », affirme-t-elle. Elle souligne que le but de l’enquête était de « discerner les besoins qui découlent de cet état de faits et de tenter de sensibiliser la population concernée aux dangers que génèrent les violences ».

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L’activiste humanitaire affirme que 27 % des adolescents interrogés sont privés d’enseignement scolaire, en raison notamment du fait qu’ils entrent précocement dans le marché du travail en vue de subvenir aux besoins de leur famille. Parmi eux, 41 % ont abandonné l’école il y a un an, et 19 % il y a 4 ans, tandis que 23 % n’ont jamais fréquenté un établissement scolaire. « En dehors de l’école, les adolescents sont soumis au travail forcé par leurs parents qui, ayant le plus souvent perdu leur propre emploi, font pression sur leur progéniture », déplore Mme Maktabi. Elle note que « les parents ne sont pas conscients des risques que le travail des mineurs entraîne sur leur santé physique et mentale ». « L’ONG Plan international s’est donnée pour mission d’attirer leur attention sur le fait que les enfants doivent développer leurs facultés mentales et leur personnalité, et vivre une vie propre à leur âge », ajoute-t-elle.

Mariages et grossesses précoces

Parmi les phénomènes causés par la misère, les pressions sociales et le manque d’informations, figurent les mariages et les grossesses précoces, fréquents dans les régions sondées. Ainsi, 34 % des adolescents et 38 % des adultes interrogés ont déclaré connaître des adolescents de leur communauté qui se sont mariés avant l’âge de 18 ans au cours des derniers mois, tandis que 25 % des adolescents et 33 % des adultes ont déclaré connaître des adolescentes qui sont tombées enceintes avant l’âge de 18 ans. Là aussi, les parents ne se rendent pas compte des répercussions sur la santé des toutes jeunes filles, celles-ci pouvant notamment être victimes de violences conjugales exercées par leurs maris, souvent plus âgés. En outre, parfois à peine pubères, elles ne sont pas totalement développées au plan physiologique.

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L’exploitation et les abus sexuels, la violence physique (17 % des filles et 19 % des garçons interrogés en sont victimes), la violence psychologique (14 % pour les filles et 19 % pour les garçons le reconnaissent), le harcèlement et la discrimination (26 % chez les filles et 19 % chez les garçons) découlent également du stress que génère la précarité. L’enquête montre que face à ces violences, seulement 38 % des adultes et 27 % des adolescents interrogés étaient au courant de l’existence d’un mécanisme ou d’un lien à mettre en œuvre pour garantir une protection quelconque. « Pour accroître l’information, Plan international mène des campagnes auprès des populations ciblées », indique Mme Maktabi, soulignant que « l’ONG met à la disposition des familles plusieurs lignes vertes connectées à sept associations locales avec lesquelles elle est partenaire, qu’elles peuvent appeler suivant le type de violence exercé ». Enfin, des séances avec des travailleurs sociaux sont organisées pour ceux qui désirent être conseillés à travers des entretiens personnalisés.

Crise économique et politique inédite, pandémie, double explosion au port de Beyrouth… Autant d’événements qui s’enchaînent et s’accumulent et font subir aux adolescents vivant au Liban de terribles épreuves, allant de la déscolarisation aux violences, en passant par l’exploitation, le travail forcé, les mariages précoces... Telle est la constatation qu’a faite « Plan...

commentaires (2)

Pourquoi ces ONG qui ne parlent que tres rarement de solutions.. ne proposeraient pas entre autres la creation de societes de placement pour des travaux menagers et d ‘aide domestiques dans les maisons pour ces jeunes defavorises du akkar ou d ailleurs. Cela remplacerait la main d oeuvre abusive en devises rares pour une main d‘oeuvre étrangère qui n a plus sa raison d’être.

Cadige William

13 h 49, le 25 mars 2021

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Commentaires (2)

  • Pourquoi ces ONG qui ne parlent que tres rarement de solutions.. ne proposeraient pas entre autres la creation de societes de placement pour des travaux menagers et d ‘aide domestiques dans les maisons pour ces jeunes defavorises du akkar ou d ailleurs. Cela remplacerait la main d oeuvre abusive en devises rares pour une main d‘oeuvre étrangère qui n a plus sa raison d’être.

    Cadige William

    13 h 49, le 25 mars 2021

  • SUBIR DES EPREUVES. MAIS AOUN LEUR AVAIT OUVERT LARGES LES POR5TES DEV L,EMIGRATION POUR LES AIDER A SE CASER QUAND IL AVAIT CONSEILLE AUX JEUNES MANIFESTANTS DE LA THAWRA DE QUITTER LE PAYS S,ILS NE SONT PAS CONTENTS DE SA POLITIQUE. FAUT PAS CRITIQUER UNE TELLE GRANDEUR D,AME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 39, le 25 mars 2021

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