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Politique - Décryptage

Gouvernement : trois scénarios pour une seule rencontre

« Nous ne pouvons pas continuer ainsi », « J’en ai jusque-là », avec la main indiquant le nez... Des phrases que le secrétaire général du Hezbollah n’a pas l’habitude de prononcer et qui ont marqué les esprits de ceux qui l’ont entendu jeudi soir.

Ceux qui attendaient de Hassan Nasrallah des propos rassurants, notamment sur l’évolution des rapports de force régionaux et internationaux, ont dû déchanter, d’autant que ce discours est intervenu après la timide vague d’espoir suscitée par la rencontre de Baabda entre le chef de l’État et le Premier ministre désigné quelques heures plus tôt.

Après une longue période de rupture des contacts entre eux et après ce qu’on peut appeler « l’invitation tronquée » adressée par Michel Aoun à Saad Hariri, leur rencontre ne pouvait que détendre (même relativement) l’atmosphère générale. Selon des sources bien informées, l’entretien qui a duré une heure (dans ce cas précis, le temps est important, car s’il s’était agi d’une rencontre d’une demi-heure, les analystes en auraient déduit qu’il n’y avait aucune volonté réelle de renouer les liens rompus) n’a pas porté sur les détails de la formation du gouvernement, mais sur des principes généraux, sur la situation générale dans le pays et les efforts qu’il faut déployer pour sortir de la crise. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, l’atmosphère entre les deux hommes était cordiale, tous deux évitant soigneusement tout ce qui aurait pu créer des tensions. Il s’agissait donc en quelque sorte de reprendre contact sans heurts dans le but de préparer la rencontre de lundi qui devrait, elle, entrer dans les détails gouvernementaux. D’ailleurs, les deux hommes se seraient même mis d’accord sur le contenu de la déclaration faite par le Premier ministre désigné aux journalistes venus en grand nombre attendre sa sortie du bureau présidentiel. De fait, après la réunion, Saad Hariri s’est adressé aux médias de façon concise, annonçant la réunion de lundi et donnant un peu d’espoir aux Libanais, sans toutefois entrer dans les détails.

Les spéculations sont alors allées bon train sur la teneur des discussions, d’autant que Saad Hariri était arrivé à Baabda une grande enveloppe sous le bras. Il voulait ainsi montrer le sérieux de sa démarche, mais il semble, selon les sources précitées, que l’enveloppe n’a même pas été ouverte, les échanges étant restés dans les généralités.

De plus, toujours selon les mêmes sources, le Premier ministre désigné aurait souhaité que la seconde rencontre se tienne le lendemain, mais le chef de l’État a préféré donner quelques jours aux ultimes médiations pour donner plus de chances de succès à leur prochain entretien qui a finalement été fixé à lundi.

Mais voilà que le soir même, le secrétaire général du Hezbollah prenait la parole, douchant un peu l’espoir suscité par la rencontre de Baabda. Hassan Nasrallah est en effet apparu grave, comme s’il avait les épaules alourdies par le poids des crises que traverse actuellement le pays. Pendant 90 minutes, il s’est exprimé sur la situation interne, ce qui lui arrive rarement, et il a été d’une grande franchise dans l’explication des causes de la crise actuelle, des effets de la fermeture des routes et du processus de militarisation du pays. Les quelques réponses de certaines figures politiques ne changent rien à la situation réelle du pays que même les différents services de sécurité reconnaissent et qui se résume ainsi : face à l’affaiblissement de l’État, les groupes locaux, qu’il s’agisse des anciennes milices ou de nouvelles formations, ont recours aux armes.

Au sujet du gouvernement, le leader chiite a pressé le président du Conseil désigné à former son équipe selon le précédent accord. Il lui a conseillé de former un gouvernement techno-politique, de 20 membres au moins, pour partager avec lui la responsabilité de la difficile étape à venir. Il a ainsi balayé les espoirs placés dans le nouveau gouvernement en assurant qu’il aura à prendre des décisions difficiles et impopulaires. Ce qui signifie que même avec un nouveau gouvernement, le Liban ne sortira pas du tunnel rapidement. Enfin, il a pressé le Premier ministre désigné d’agir, sinon, a-t-il dit, il faudra aller vers d’autres options, comme le renflouement du gouvernement démissionnaire de Hassane Diab ou l’adoption de solutions constitutionnelles... Déjà, le Premier ministre démissionnaire avait accepté de tenir une réunion du gouvernement pour étudier le projet de budget.

Autrement dit, les solutions existent, mais elles sont toutes difficiles et il n’est plus question de perdre inutilement du temps. Certains ont estimé que Hassan Nasrallah a montré, dans son discours, que le gouvernement n’est pas près de naître, alors que d’autres ont considéré qu’il a voulu tirer la sonnette d’alarme pour presser les responsables de former le gouvernement.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue la visite du chef druze Walid Joumblatt à Baabda, samedi. Cette visite se préparait depuis quelque temps déjà, notamment par le député Farid Boustany et le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. Elle s’est déroulée à ce moment précis parce que le leader druze est inquiet de l’évolution de la situation interne. Il avait commencé depuis quelque temps déjà à tirer la sonnette d’alarme, multipliant les contacts avec les Français d’un côté et les parties locales libanaises, notamment le président de la Chambre Nabih Berry et le Premier ministre désigné pour tenter de pousser vers un compromis, d’un autre côté. À sa sortie de Baabda, Walid Joumblatt s’est quelque peu démarqué de la position de Saad Hariri en appelant aussi bien Michel Aoun que le Premier ministre désigné à s’entendre, les détails du gouvernement devenant à ses yeux secondaires face à l’ampleur de la crise.

Après cette série de développements, que faut-il attendre de la rencontre d’aujourd’hui ? Trois scénarios peuvent être envisagés :

Le premier consiste dans un accord total entre MM. Aoun et Hariri qui pourra donner naissance le soir même à la mise en place du gouvernement. Selon des sources politiques qui suivent ce dossier, ce scénario optimiste a peu de chances de se réaliser, car même si les deux parties se mettent d’accord sur le nombre de ministres et la distribution des portefeuilles, il semble peu probable qu’ils puissent aussi évoquer les noms des membres du gouvernement ainsi que les autres détails.

Le deixième scénario est celui du pire et il consiste dans l’annonce d’un constat de désaccord entre les deux hommes. Ce scénario aussi est peu probable, estiment les sources précitées, car il serait trop dangereux dans l’étape actuelle et aucun des deux responsables ne veut assumer la responsabilité du blocage.

Le troisième scénario consiste dans la reconnaissance de certains progrès (ou de progrès certains) dans le processus de formation, mais il faudrait encore une autre réunion pour finaliser l’entente et mettre au point les derniers détails. Ce scénario semble le plus probable... Ce qui est sûr, c’est que les sources proches de Baabda veulent aborder cette réunion dans un esprit positif, de même que les milieux proches du courant du Futur qui font état de bonnes dispositions...

« Nous ne pouvons pas continuer ainsi », « J’en ai jusque-là », avec la main indiquant le nez... Des phrases que le secrétaire général du Hezbollah n’a pas l’habitude de prononcer et qui ont marqué les esprits de ceux qui l’ont entendu jeudi soir. Ceux qui attendaient de Hassan Nasrallah des propos rassurants, notamment sur l’évolution des rapports de force...
commentaires (15)

Le deixième scénario est celui du pire et il consiste dans l’annonce d’un constat de désaccord entre les deux hommes. Ce scénario aussi est peu probable, estiment les sources précitées, car il serait trop dangereux dans l’étape actuelle et aucun des deux responsables ne veut assumer la responsabilité du blocage. VOS SOURCES QUI PENSENT TRES IMPROBABLE LE SCENARIO QUI EST ARRIVE SONT DONC DES NULS ET VOUS NOUS AVEZ ETE ABREUVEE DEPUIS DES MOIS DES ARTICLES A BASES DE CES MEMES SOURCES LA VERITE BEAUCOUP LISENT VOS ARTICLES JUSTE POUR VOIR COMBIEN VOUS ETES LOIN DU PEUPLE ET OMNIBULES PAR VOS AMOURS ENVERS LA " RESISTANCE ' PEUT ETRE IL EST TEMPS DE CHANGER DE SOURCES ET DE COMMENCER A EN AVOIR AUPRES DU PEUPLE ET DES CONSEILS QUI S'ORGANISENT LENTEMENT IL EST VRAI , AFIN QUE VOUS PUISSIEZ ETUDIER LUCIDEMENT LEURS PROJETS ET EN FAIRE PART AU LECTEURS D EL'ORIENT CAR C'EST TRES VRAI QUE PERSONNE DE CES CONSEILS QUI GERENT LA REVOLUTION NE PARTAGE SES IDEES AVEC LES LECTEURS D EL'OLJ VRAIMENT DOMMAGE

LA VERITE

01 h 13, le 23 mars 2021

Tous les commentaires

Commentaires (15)

  • Le deixième scénario est celui du pire et il consiste dans l’annonce d’un constat de désaccord entre les deux hommes. Ce scénario aussi est peu probable, estiment les sources précitées, car il serait trop dangereux dans l’étape actuelle et aucun des deux responsables ne veut assumer la responsabilité du blocage. VOS SOURCES QUI PENSENT TRES IMPROBABLE LE SCENARIO QUI EST ARRIVE SONT DONC DES NULS ET VOUS NOUS AVEZ ETE ABREUVEE DEPUIS DES MOIS DES ARTICLES A BASES DE CES MEMES SOURCES LA VERITE BEAUCOUP LISENT VOS ARTICLES JUSTE POUR VOIR COMBIEN VOUS ETES LOIN DU PEUPLE ET OMNIBULES PAR VOS AMOURS ENVERS LA " RESISTANCE ' PEUT ETRE IL EST TEMPS DE CHANGER DE SOURCES ET DE COMMENCER A EN AVOIR AUPRES DU PEUPLE ET DES CONSEILS QUI S'ORGANISENT LENTEMENT IL EST VRAI , AFIN QUE VOUS PUISSIEZ ETUDIER LUCIDEMENT LEURS PROJETS ET EN FAIRE PART AU LECTEURS D EL'ORIENT CAR C'EST TRES VRAI QUE PERSONNE DE CES CONSEILS QUI GERENT LA REVOLUTION NE PARTAGE SES IDEES AVEC LES LECTEURS D EL'OLJ VRAIMENT DOMMAGE

    LA VERITE

    01 h 13, le 23 mars 2021

  • De plus en plus tragique pour les résidants. Que des tempêtes dans une tasse de café et le monde nous regarde avec dégoût. Ce spectacle n'est pas propice pour attirer ni pitié ni des fonds internationaux. Qu'il amène son oreiller et sa brosse à dent avec lui pour rester à Baabda jusqu'à la formation !

    Shou fi

    16 h 06, le 22 mars 2021

  • "Hassan Nasrallah est en effet apparu grave, comme s’il avait les épaules alourdies par le poids des crises que traverse actuellement le pays. " En tant que "guide suprême" de l'Etat , il ne peut en être autrement! Voyez son parrain, le "guide super-suprême", est-ce qu'il n'est pas toujours grave et imbu de son autorité spirituelle aussi bien que temporelle? O tempora, O mores!

    Georges MELKI

    14 h 51, le 22 mars 2021

  • Avec Michel Aoun on sait comment cela finira, malheureusement on ne se refait pas à 86 ans

    Liban Libre

    14 h 18, le 22 mars 2021

  • Il serait temps de trouver le point d’intersection de Pascal ,Je veux dire,le juste milieu ! Sans les iraniens ou syriens,bien évidemment !

    Wow

    13 h 05, le 22 mars 2021

  • Il est évident que les journalistes ont été freinés et s’expriment avec beaucoup de précaution souvent avec des textes de vérité de la Palice. Par contre les politiciens qui ont beaucoup à perdre surtout financièrement attisent au plus fort les désaccords. On les entend crier à l’honneur, à la dignité et comme toujours à la religion. En fait cela devient plus facile de dépister les voleurs

    Khazzaka May

    12 h 18, le 22 mars 2021

  • Si le barbu est monté au créneau c’est parce qu’il a chaud aux fesses. Il sait qu’il y’a des choses qui se concoctent pour l’évincer et l’écarter des négociations pour enfin trouver la solution qui s’avère mille fois plus accessible s’il ne s’y trouve pas. Ainsi ses alliés de toujours seront de facto dégager Manu militari et le pays retrouvera sa souveraineté et son indépendance. Il sait que les libanais ne craignent pas les guerres avec lesquelles il les menace parce qu’ils sont dans leur droit le plus absolu et que c’est lui l’usurpateur à éliminer. Et que Scarlette nous épargne ces fantasmes fantoches qui veulent nous faire croire que parce qu’il en a jusque là que tout le monde va se mettre en rangs et claquer les bottes. Ce scénario est dépassé et le barbu le sait mieux que tous. Il joue sa dernière carte d’épouvantail en étant sûr qu’il ne peut plus rien espérer.

    Sissi zayyat

    11 h 31, le 22 mars 2021

  • Hassan Nasrallah peut dire ce qu'il veut mais de proposer un tel gouvernemnt donnera les memes resultats ; echec. Nassrallah en a jusque la que dit il des Libanais ?

    EL KHALIL ABDALLAH

    10 h 26, le 22 mars 2021

  • EN LISANT CET ARTICLE ON SE DEMANDE COMMENT IL FUT ECRIT. LES TROIS SCENARIOS FONT RIRE. MADAME A OUBLIE LE PLUS IMPORTANT DES SCENARIOS PREVU PAR LA CONSTITURION. S,IL REFUSE DE SIGNER IL DOIT DEGAGER. ET LE PEUPLE ET LE PAYS DE RESPIRER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 10, le 22 mars 2021

  • ...."des effets de la fermeture des routes et du processus de militarisation du pays..." tres drole dame haddad qui n'arrive meme pas a decrypter l'essentiel du message de son "autre" idole nasroullah , qui n'est rien d'autre qu'une menace pourtant clairement exprimee. l'autre decryptage rate du 2 e message etant "allez tous vous faire cuire vos oeufs" quoiqu'il advienne aucun projet de ressuscitation ne sera mis en route avant longtemps-pt't aussi avec l'acces de pti gendre a baabda dans qqs mois.

    Gaby SIOUFI

    09 h 57, le 22 mars 2021

  • J’adore les trois scénarii: (1) soit ils tombent d’accord, (2) soit ils ne tombent pas d’accord, soit (3) ils tombent partiellement d’accord. Très très bien vu. Ça c’est un "décryptage" de très haut niveau. J’en ai encore le vertige... Énorme. Walla!

    Gros Gnon

    08 h 32, le 22 mars 2021

  • Hassan Nasrallah en a eu marre car il a senti que les jours sont comptés pour sa milice et a ce jour il n'a rien pu obtenir politiquement autre que des victoires a la Pyrrhus. Il se rend compte qu'après toutes ces années, tout le monde s'est armés et que son rêve de république islamique s'est envolé en éclat. Pire, il commence a sentir que sa prochaine résidence sera soit la prison soit Téhéran tout comme il ne contrôle plus rien, même pas sa formation ou se qu'il appelle son environnement protecteur. Alors il menace, sauf que ca ne passe plus, il gesticule, etc... pourtant il y a une solution mais surement aucune de celles que vous aviez énuméré et c'est la remise de ses armes a l'armée. Ca évitera plus de catastrophe au pays, la paix et la vie a la nation contra sa tête et celle de ses criminels. C'est un choix patriotique qu'il a a faire, comme il n'en est pas un alors "attends mon bon âne que l'herbe pousse" comme dit le dicton. Le Hezbollah est le seul et entier responsable de tous ce qui se passe au Liban depuis 1982 date de sa création. Vous pouvez fermer les yeux, ignorer l'histoire, cacher certains faits ou vérités, cela ne changera rien: Il est responsable! Idem pour tous les chefs politiques Sunnites ou Druzes et eux depuis bien avant bien sure. Ils ont commencer leur c.....s dans les années 60 et cela nous a conduit a la guerre. Hassouna commet la même erreur avec cette fois un résultat autrement plus catastrophique pour le pays et les musulmans en particulier.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    08 h 06, le 22 mars 2021

  • bla bla bla ou l'art de parler pour ne rien dire

    Tabet Ibrahim

    08 h 00, le 22 mars 2021

  • Articles de plus en plus vides de tout sens. Mme Haddad ne fait que relater des faits qui se sont déroulés et imagine 3 scénarios qui se résument à : oui ou non ou peut être ... du grand, du très grand journalisme !!!

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 02, le 22 mars 2021

  • Tout ce décryptage pour nous dire quoi, Mme Haddad?....Il est clair que finalement HN demeure le meneur du jeu et impose ce qu’il veut: et d’un, il accepte d’avoir Hariri comme premier ministre, et de deux, il lui fait avaler la condition de lui laisser les finances, en s'imaginant qu’il aurait ainsi une couverture officielle auprès des occidentaux! ....Sauf que ce dernier l’a surpris en refusant de donner les mêmes avantages à ses alliés chrétiens, le Président et le gendrissime: tout le processus fut bloqué lorsqu’ils réalisèrent que Hariri va faire à sa tête et s’en tenir à sa formule de technocrates apolitiques: là, ça ne passait plus avec le Hezbollah expliquant ce blocage incroyable à ce jour malgré la situation dramatique du pays....Le discours de HN est plus qu’éloquent: attention Mr Hariri, notre patience a des limites, il est interdit d’avoir un gouvernement apolitique, car on ne lui permettra d’aller nulle part et une guerre civile vous menacerait à tout moment = satisfecit du Président qui s’enhardit, réitère ses demandes ministérielles..... et voilà, le cirque infernal reparti de plus belle et qui pourrait encore durer jusqu’au dernier Libanais encore debout!

    Saliba Nouhad

    02 h 34, le 22 mars 2021

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