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Économie - Finances

La BDL veut mettre les banques à contribution pour contrôler le taux de change

La BDL veut mettre les banques à contribution pour contrôler le taux de change

La Banque du Liban avait tenté la même opération avec l’application Sayrafa l’année passée, sans grand succès. Photo João Sousa

Après une semaine tendue lors de laquelle le taux dollar/livre a atteint des sommets sur le marché parallèle, la présidence libanaise a annoncé hier une mesure, gérée via la Banque du Liban (BDL), qui vise à limiter l’impact de la spéculation et des acteurs du marché noir en permettant aux banques d’effectuer et d’enregistrer des opérations de change sur une plateforme électronique prévue à cet effet. Saluée par le syndicat des agents de change hier, cette décision a été annoncée à l’issue d’une réunion à Baabda entre le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, et le conseiller auprès du président de la République en charge des affaires économiques, Charbel Cordahi. Elle devrait être effective dès la semaine prochaine. La Commission de contrôle des banques sera normalement chargée de contrôler le bon déroulement des opérations. Pour rappel, la loi libanaise autorise déjà les banques à effectuer des opérations de change.

La réunion d’hier ferait ainsi suite à la convocation par le président Michel Aoun, le 8 mars, de plusieurs ministres et responsables sécuritaires à Baabda pour expliquer la volatilité du taux qui, après plusieurs mois lors desquels il gravitait sous la barre des 10 000 livres le dollar, a alors commencé à dévisser pour enregistrer un pic à plus de 15 000 LL le dollar, avant de se tasser autour de 11 500 hier soir. « Ces fluctuations n’étaient certainement pas liées à un simple jeu de l’offre et de la demande, malgré la situation économique catastrophique du pays et l’inefficacité des autorités face aux enjeux. Il y a eu spéculation, panique et manipulation du taux », commente pour L’Orient-Le Jour une source financière.

Déploiement de Sayrafa

Si les mesures annoncées le 8 mars – dont le blocage des plateformes en ligne suivant le taux du marché noir – ont eu pour l’instant peu de succès, les autorités et la BDL espèrent en avoir plus avec cette nouvelle tentative. Selon nos informations, la Banque centrale avait déjà planché sur cette circulaire avant la réunion et sa version définitive devrait être rapidement publiée. Les banques recevront dès la semaine prochaine les directives nécessaires pour sa mise œuvre. Concrètement, la circulaire demandera que l’application Sayrafa, lancée en juin dernier et utilisée par les agents de change agréés pour enregistrer les opérations effectuées hors du secteur bancaire, soit également déployée dans les banques, qui pourront alors effectuer de telles opérations et les consigner via le terminal prévu à cet effet. Cela permettra en théorie de fixer un taux dollar/livre cohérent par rapport à l’offre et la demande sur le marché. « Le marché des changes gagnera en transparence et cela se répercutera sur la confiance des agents économiques qui seront moins tentés par le marché noir. Cela limitera l’impact de celui-ci sur le taux », souligne la source financière qui juge la mesure bienvenue si elle n’est pas rendue inopérante en cours de route.

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Lors de son déploiement, Sayrafa affichait un taux de 3 900 livres pour un dollar (celui appliqué pour les retraits de dollars bloqués par les restrictions bancaires, selon la circulaire n° 151). Devant être quotidiennement mis à jour, il n’a finalement pas été modifié et les dollars vendus à ce taux n’étaient délivrés que pour une liste limitée de transactions plafonnées. Toutefois, ce dispositif n’a été que peu employé et la majorité des agents de change, même agréés, se sont rapidement alignés sur le taux du marché noir, qui gravitait autour de 7 000 livres au lancement de Sayrafa.

La nouvelle circulaire devra, elle, répondre à plusieurs interrogations légitimes concernant le spectre des transactions autorisées, le taux de change de départ qui sera fixé ou les limites que se fixera la BDL pour intervenir sur le marché. Se pose aussi la question de savoir si les banques accepteront de vendre leurs propres dollars ou si elles les achèteront à la BDL, et à quel prix. Les banques n’auront pas le droit d’utiliser ce dispositif pour effectuer des transactions entre elles. Le syndicat des changeurs a accueilli à bras ouverts la décision.

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Selon des informations non confirmées relayées par la MTV hier soir, le taux initial serait fixé à 10 000 livres, les opérations autorisées ne seront qu’en espèces et les fonds ne pourront pas être issus de comptes bancaires. Les opérations autorisées engloberont en priorité les transactions « urgentes » et le financement des importations – sans préciser lesquelles. La parité officielle de 1 507,5 livres est toujours maintenue mais, en janvier, le gouverneur a annoncé que le pays pourrait changer de régime de change à moyen terme, si le Fonds monétaire international le préconise dans le cadre du déblocage d’un programme d’aide.

Après une semaine tendue lors de laquelle le taux dollar/livre a atteint des sommets sur le marché parallèle, la présidence libanaise a annoncé hier une mesure, gérée via la Banque du Liban (BDL), qui vise à limiter l’impact de la spéculation et des acteurs du marché noir en permettant aux banques d’effectuer et d’enregistrer des opérations de change sur une plateforme...

commentaires (3)

UN ADAGE DIT : LA CENSURE EST HAISSABLE ET MESQUINE. PLUS HAISSABLES ET MESQUINS SONT LES CENSEURS. - CENSURER ?

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 45, le 20 mars 2021

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Commentaires (3)

  • UN ADAGE DIT : LA CENSURE EST HAISSABLE ET MESQUINE. PLUS HAISSABLES ET MESQUINS SONT LES CENSEURS. - CENSURER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 45, le 20 mars 2021

  • LES PREDATEURS BANQUIERS. TOUS LES PREDATEURS BANQUIERS SONT UNE CAVERNE ALIBABIQUE. TANT DE FOIS REPETES DANS MES COMMENTAIRES ET DANS PLUSIEURS DE CEUX DES INTERNAUTES. OLJ, POURQUOI CENSURER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 50, le 20 mars 2021

  • LA PLUS GRANDE CAVERNE ALIBABIENNE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 59, le 20 mars 2021

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