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Environnement - Polémique

La voie semble s’ouvrir pour l’exportation des produits toxiques du port

Après des mois de retard, les autorités libanaises ont ouvert une ligne de crédit pour payer l’entreprise allemande qui a traité plus de 50 conteneurs de matières dangereuses.

La voie semble s’ouvrir pour l’exportation des produits toxiques du port

Des conteneurs rongés par les matières toxiques au port de Beyrouth. Photo d’archives Michael Wentler

L’État, représenté par les ministères des Finances et des Travaux publics et des Transports, s’est enfin décidé à ouvrir une ligne de crédit en vue de régler son dû à la compagnie allemande Combi Lift chargée par les autorités libanaises d’empaqueter et de transporter vers l’Allemagne des matières dangereuses découvertes au port de Beyrouth suite à la double explosion du 4 août. L’État libanais doit deux millions de dollars à la compagnie, pour un budget total de 3,6 millions, le reste devant être assuré par l’entreprise elle-même. La ligne de crédit aurait dû être ouverte il y a quatre mois, ce qui explique que les matières transférées dans des conteneurs sûrs par Combi Lift soient toujours dans le périmètre du port, alors qu’elles auraient dû être déjà exportées vers l’Allemagne où elles doivent être traitées.

C’est le ministre sortant des Transports Michel Najjar qui a annoncé l’ouverture du crédit mardi, suite à une réunion consacrée au port de Beyrouth à Baabda et présidée par le chef de l’État Michel Aoun, en présence notamment de la ministre sortante de la Défense Zeina Acar. « Le président Aoun a annoncé son accord de principe pour l’utilisation d’une partie d’un prêt de la Banque mondiale en vue de financer l’opération d’exportation des conteneurs de produits toxiques dans le port », a-t-il dit.

Les conteneurs traités par Combi Lift dans le port sont au nombre de 52 : en accord avec les autorités libanaises, ils sont devenus la propriété de la compagnie, qui doit assurer le transport puis le traitement de ces matières en Allemagne. L’attention a été portée sur ces conteneurs suspects après la double explosion – due elle aussi à l’entreposage dans des conditions inacceptables de nitrate d’ammonium – à la suite de laquelle la nouvelle Autorité du port de Beyrouth est entrée en contact avec la compagnie allemande qui officiait au port pour le retrait de la carcasse d’un navire soufflé par la double explosion. Ces conteneurs, souvent en très mauvais état, se trouvaient depuis des années dans le port, probablement abandonnés par leurs propriétaires (aucune explication officielle n’a été avancée par les autorités jusque-là pour cette négligence). Les matières en question comptent des acides corrosifs, des produits inflammables ou explosifs… un cocktail effarant en somme.

Pour mémoire

Au port de Beyrouth, un cocktail effarant de polluants à haut risque

Selon des sources proches du dossier, l’ouverture de la ligne de crédit serait susceptible de débloquer la situation et de déboucher sur le transport de ces matières hors du Liban, bien que la compagnie n’ait pas encore été officiellement notifiée du futur paiement. Ce paiement sera effectué par le biais de l’Autorité du port, ajoutent-elles.

Reste-t-il des matières dangereuses non traitées au port ? Selon ces mêmes sources, sept autres conteneurs suspects avaient été repérés par l’armée : les autorités libanaises ont demandé à la même compagnie allemande de s’en occuper, et celle-ci aurait commencé à les transférer vers des conteneurs plus sûrs, mais n’achèverait le travail qu’une fois ses honoraires payés. Toutefois, pour qu’elle puisse les transporter en même temps que les 52 premiers conteneurs, il est indispensable que les responsables concernés au sein de l’armée, des douanes et de l’Autorité du port signent les papiers de décharge nécessaires qui en feront la propriété de la compagnie.

Et il semble que ce ne soit pas fini… Deux nouveaux conteneurs de matières dangereuses ont été répertoriés, mais pour le moment, Combi Lift refuserait de les traiter à la demande de la partie libanaise. Par ailleurs, un conteneur dans lequel se trouvent des matières radioactives a récemment été repéré par les autorités, qui en ont notifié l’entreprise privée dont il est la propriété… et qui n’en connaissait apparemment pas l’existence. Celle-ci chercherait également l’aide des Allemands pour résoudre ce problème inattendu.

Le port n’en a décidément pas fini de révéler ses secrets toxiques.


L’État, représenté par les ministères des Finances et des Travaux publics et des Transports, s’est enfin décidé à ouvrir une ligne de crédit en vue de régler son dû à la compagnie allemande Combi Lift chargée par les autorités libanaises d’empaqueter et de transporter vers l’Allemagne des matières dangereuses découvertes au port de Beyrouth suite à la double explosion du 4...

commentaires (2)

Dans 3 ans l' enquete, dans 5 ans la premiere audience, dans 10 ans le premier jugement, dans 15 ans, 25 ans pour la cassation,...! Et ca produira des Saints au final ! Un vrai fou.oir !

LeRougeEtLeNoir

15 h 42, le 18 mars 2021

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Commentaires (2)

  • Dans 3 ans l' enquete, dans 5 ans la premiere audience, dans 10 ans le premier jugement, dans 15 ans, 25 ans pour la cassation,...! Et ca produira des Saints au final ! Un vrai fou.oir !

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 42, le 18 mars 2021

  • SANS AVOIR REVELE JUSQU,AUJOURD,HUI LES NOMS DES OU DU PRORIETAIRE ET UTILISATEUR DE CES MATIERES EXPLOSIVES INCLUS AVANT TOUT CELUI DU NITRATE QUI A DETRUIT UNE PARTIE DE LA VILLE DE BEYROUTH. ET LA JUSTICE S,EVERTUE A POURSUIVRE ET A COMMENCER PAR LA QUEUE ET MENAGER - POURQUOI ? - LA TETE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 24, le 18 mars 2021

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