
Un drapeau libanais brandi par un manifestant à Beyrouth, le 16 mars 2021 Photo AFP / JOSEPH EID
Européens et Américains doivent accroître les "pressions" sur la classe politique libanaise pour obtenir la formation d'un nouveau gouvernement et cela pourrait in fine aussi passer par des "sanctions", a déclaré mercredi une source diplomatique française. "Il faut un accroissement très fort des pressions sur les acteurs libanais. Le travail des prochaines semaines c'est cela", a déclaré ce diplomate à des journalistes. "On ne va pas agir seul mais avec nos partenaires européens, avec les Américains", a-t-on ajouté de même source.
Le président français Emmanuel Macron s'est fortement impliqué, en vain jusqu'à présent, pour tenter de débloquer la crise politique au Liban. L'arrivée d'une nouvelle administration à Washington change un tout petit peu la donne même si les Américains restent très hostiles à tout échange avec le mouvement chiite pro-iranien du Hezbollah, très puissant sur l'échiquier politique libanais.
"Ce travail (de pression) va pouvoir se faire de manière beaucoup plus fluide avec l'administration Biden", alors que pour Donald Trump, le Liban n'était qu'une "variable d'ajustement" dans son rapport de forces avec l'Iran, note-t-on de même source.
Depuis la démission du gouvernement après une énorme explosion à Beyrouth en août, la classe politique n'a pas réussi à s'entendre sur la formation d'un nouveau cabinet capable de mener des réformes alors que le pays est au bord du chaos économique.
Dans ce contexte, "la question des sanctions va finir par se poser" à l'encontre des responsables libanais qui bloquent toute évolution politique, poursuit la source diplomatique française. "Ce n'était pas la priorité du moment en août/septembre mais au bout de six/sept mois la question se pose, elle est légitime", dit-elle.
Le 11 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a accusé les responsables politiques libanais de "non-assistance à pays en danger" en se refusant à sortir du statu quo et de la paralysie politique. Le chef de la diplomatie française est connu pour ses formules chocs qu’il utilise pour décrypter la situation au pays du Cèdre et inciter les protagonistes locaux à aller de l’avant dans le processus de redressement. S’exprimant au Sénat français en juillet dernier, M. Le Drian avait lancé son fameux "aidez-nous à vous aider, bon sang!", à l’adresse des dirigeants libanais, qui n’arrivent pas à mettre sur les rails les réformes structurelles exigées par la communauté internationale en vue de débloquer les aides promises de la part des pays donateurs. Quelques semaines plus tard, M. Le Drian prévenait, lors d’une interview accordée fin août à la radio RTL, que « le risque, aujourd’hui, c’est la disparition du Liban".
La livre libanaise est en chute libre - elle a frôlé les 15.000 livres pour un dollar mardi, soit dix fois plus que le taux officiel - l'inflation explose - elle atteignait 145% fin 2020 - la pauvreté aussi.
Européens et Américains doivent accroître les "pressions" sur la classe politique libanaise pour obtenir la formation d'un nouveau gouvernement et cela pourrait in fine aussi passer par des "sanctions", a déclaré mercredi une source diplomatique française. "Il faut un accroissement très fort des pressions sur les acteurs libanais. Le travail des prochaines semaines c'est cela", a...
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Le Président Macron n'est pas venu au Liban pour le Liban mais pour les stricts intérêts Français concernant les ressources gazières pour lesquelles Total y a déjà investit. Lors de sa première venue, il avait donné 2 semaines aux politiciens Libanais pour mettre en place un gouvernement de technocrates pour commencer les réformes. C'est alors que les sanctions auraient du tombées, pas après avoir totalement appauvri le peuple pour lui imposer, a l'avenir, Dieu sait quels autres conditions humiliantes. Maintenant, ces messieurs savent bien que les occidentaux sont plus beaux parleurs qu'efficaces. Les sanctions? Ils ont fait avec, une de plus une de moins, ils en ont cure car inadaptées. Elles doivent être dures contre cette catégories de personnes et rapidement mises en oeuvre. gel des avoirs partout dans le monde, blocage de leurs comptes in & out, demande d'arrestation a travers Interpol, etc... et surtout soutien au peuple sur le terrain afin qu'il tienne bon contre le Hezbollah et ses amis. Nous verrons alors s'ils réagiront ou pas.
Pierre Hadjigeorgiou
10 h 17, le 18 mars 2021