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Environnement - Marée noire

Du goudron à nouveau déversé sur les plages libanaises, jusqu’à Chekka

« Les volontaires font un travail remarquable, mais cela n’est pas suffisant (...). Il faut que les autorités locales se mobilisent », lance Milad Fakhri, directeur du centre de recherche marine du CNRS.

Du goudron à nouveau déversé sur les plages libanaises, jusqu’à Chekka

À Naqoura, non loin des côtes israéliennes, la marée noire a pollué une grande partie de la plage. Photo Milad Fakhri

Moins d’un mois après la marée noire en provenance d’Israël, les côtes libanaises ont été à nouveau souillées la semaine dernière par du goudron. Les mauvaises conditions météorologiques et une mer agitée ont ramené de nouvelles nappes de goudron qui ont atteint les côtes de Beyrouth, avant d’arriver à Batroun et Chekka, dans le Nord. Une catastrophe écologique à laquelle des dizaines de volontaires tentent de faire face, via des opérations de nettoyage organisées chaque week-end. L’État, lui, est aux abonnés absents et aucun plan national de nettoyage de la côte n’a été annoncé jusqu’à présent.

« Au départ, la pollution était uniquement visible dans le sud du pays, au niveau de Naqoura, Kharayeb, Adloun ou encore la réserve de Tyr, par exemple... Avec la tempête de la semaine dernière, on a retrouvé du goudron sur la plage de Saint-Simon puis à Ramlet el-Baïda, à Beyrouth. Nous en avons même retrouvé des traces à Batroun », déplore Milad Fakhri, directeur du centre de recherche marine du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS).

Le déversement de goudron en Méditerranée était survenu mi-février, en pleine tempête au large d’Israël. Quelques jours plus tard, le goudron faisait son apparition sur les plages libanaises. Israël a accusé l’Iran d’être à l’origine de cette « agression environnementale », tandis que le Liban a, lui, accusé l’État hébreu, et s’apprête à porter plainte auprès des Nations unies.

Besoin de plus de volontaires

Pour Milad Fakhri, la situation de la côte libanaise « est catastrophique ». « Les volontaires font un travail remarquable, mais cela n’est pas suffisant car ils ne sont pas disponibles tout le temps. Il faut embaucher des ouvriers dont la seule mission sera de nettoyer le sable. Il faut que les autorités locales se mobilisent », poursuit M. Fakhri. Il met par ailleurs en garde contre « le risque de voir la mer déverser du goudron à chaque fois qu’elle sera agitée ». Le chercheur conseille en outre aux promeneurs de ne pas entrer en contact direct avec les plaques de goudron. « Certains peuvent être allergiques aux produits pétroliers et développer des inflammations », prévient-il.

Pour mémoire

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À Ramlet el-Baïda, des dizaines de volontaires se sont activés au nettoyage le week-end dernier, comme ils le font déjà depuis presque un mois. Mais leur action ne suffit pas pour venir à bout de la pollution. « Il y a une semaine, nous avons récolté une tonne de goudron sur 600 m », confie Nazih Rayess, directeur de la plage et coordinateur des activités au sein de l’opération Big Blue, pour la préservation de la côte.

« Le week-end dernier, la mer était agitée et elle a déversé de nouvelles quantités de produits pétroliers. Nous en avons récolté deux tonnes hier, mais nous ne savons pas ce que nous pourrons encore trouver », confie-t-il à L’OLJ. « Il n’est pas impossible de nettoyer parfaitement la plage, mais nous avons besoin de plus de volontaires. Si nous pouvions être une centaine à travailler tous les jours, nous terminerions le travail plus vite. » « Nous avons demandé à la police d’interdire l’accès à la plage durant la nuit, car les promeneurs marchent sur le goudron et favorisent son incrustation dans le sable », ajoute-t-il.Effat Idriss, présidente de l’opération Big Blue, déplore pour sa part le fait que la mer ait également rapporté sur les plages des ordures de la décharge côtière de Costa Brava. « Ces ordures se sont mélangées au goudron, avant d’atterrir sur les plages de la capitale, ce qui rend leur recyclage impossible », soupire Mme Idriss.

Une volontaire montre ses mains souillées par les restes de produits pétroliers sur la plage de Ramlet el-Baïda, à Beyrouth. Photo Nazih Rayess

Des morceaux de 50 cm

Entre-temps, les plages du Sud restent gravement polluées. À Tyr, de nombreux volontaires ont pris part ces derniers jours aux opérations de nettoyage, d’autant que la plage est un lieu de ponte pour les tortues de mer. « Pour les tortues, la saison des amours commence en mai. Nous espérons avoir terminé le nettoyage d’ici là. Nous avons retrouvé des morceaux de goudron de 50 cm », déplore Milad Fakhri. Il révèle par ailleurs que le CNRS s’est récemment réuni en comité restreint avec les responsables concernés, qui ont promis d’allouer une somme aux municipalités concernées et d’embaucher des ouvriers pour le nettoyage. « Nous sommes en train de faire le suivi avec les autorités, mais nous attendons toujours une réponse définitive », soupire le chercheur qui ajoute : « Le problème, c’est que l’Etat n’a pas d’argent. »

Pour mémoire

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Le directeur du CNRS explique également que son intention d’analyser des échantillons de sable ainsi que des poissons pour étudier les effets de la marée noire. À une quarantaine de kilomètres au nord de Tyr, la côte de Saïda a également été polluée après le passage de la tempête. Samedi dernier, le président de la municipalité, Mohammad Saoudi, a demandé aux habitants de ne pas se rendre sur les plages de la ville, où de nombreuses traces de goudron étaient visibles. Notre correspondant à Saïda, Mountasser Abdallah, indique que la mer a également déversé des pneus et des ordures sur la côte. « Il y avait beaucoup de goudron sur la plage publique. Une équipe de la municipalité et de nombreux volontaires ont tout nettoyé. La plage est à nouveau propre », affirme M. Saoudi à L’OLJ. Il assure par ailleurs que la municipalité transférera le goudron récolté au ministère de l’Environnement, en vue d’un traitement adéquat.

Moins d’un mois après la marée noire en provenance d’Israël, les côtes libanaises ont été à nouveau souillées la semaine dernière par du goudron. Les mauvaises conditions météorologiques et une mer agitée ont ramené de nouvelles nappes de goudron qui ont atteint les côtes de Beyrouth, avant d’arriver à Batroun et Chekka, dans le Nord. Une catastrophe écologique à laquelle...
commentaires (4)

Troubles never come alone?????

Eleni Caridopoulou

18 h 39, le 15 mars 2021

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Commentaires (4)

  • Troubles never come alone?????

    Eleni Caridopoulou

    18 h 39, le 15 mars 2021

  • Porter plainte contre Israel? Pourquoi? Israel a provoque ce desastre ecologique? Non mais, soyez un peu plus credible......

    IMB a SPO

    15 h 42, le 15 mars 2021

  • L'existence même d'israel est polluante pour la méditerranée. Alors là accusé l’Iran à tort et à travers, c'est comme chercher la puce dans ses cheveux.

    aliosha

    12 h 58, le 15 mars 2021

  • IL EST CLAIR QUE C,EST UN COUP REVANCHARD IRANIEN CONTRE ISRAEL ET QUI MALHEUREUSEMENT A ATTEINT LES RIVAGES LIBANAIS. FAUT JOINDRE SA VOIX AVEC CELLE D,ISRAEL A L,ONU CONTRE CET ACTE CRIMINEL IRANIEN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 56, le 15 mars 2021

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