Les retraités des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont tenu jeudi un sit-in sur la route de Nabaityé-Zahrani, au Liban-Sud, pour réclamer de bénéficier de l'aide financière d'un million de livres libanaises par mois, proposée la veille par le député Ali Hassan Khalil, rapporte notre correspondant à Saïda, Mountasser Abdallah.
M. Hassan Khalil, a transmis hier une proposition de loi prônant le versement d’un million de livres libanaises par mois aux membres des forces armées, alors que le pays connaît une grave crise économique marquée par une dépréciation affolante de la monnaie nationale. Les militaires, dont la solde est payée en livres libanaises, sont fortement affectés par ces circonstances, au même titre que le reste de la population. Mais si ces hausses des salaires des fonctionnaires et militaires étaient accordées, cela entraînerait une augmentation de la masse monétaire en livres sur le marché, dépréciant alors encore plus la livre, préviennent des experts.
Dans un communiqué publié à l'issue de leur mobilisation, les gendarmes retraités ont appelé à la révision de leurs indemnités, et à ce qu'ils soient inclus dans la proposition de loi de Ali Hassan Khalil. Les participants au sit-in ont également appelé les ministères des Finances et de la Santé à ouvrir les crédits nécessaires pour améliorer le service d'hospitalisation des membres retraités des FSI au sein des établissements ayant conclu des contrats avec la direction générale des FSI. "Il faut demander des comptes au gouverneur de la Banque du Liban et à tous ceux qui le protègent, en dépit des infractions qu'il a commises durant son mandat (à la tête de la Banque centrale depuis le début des années 90)", ont également appelé les manifestants, selon leur communiqué. Ils ont menacé de recourir à des mesures d'escalade si leurs demandes ne sont pas satisfaites.
Cette mobilisation intervient alors que le Liban est sans gouvernement effectif depuis sept mois, le Premier ministre désigné depuis le 22 octobre 2020, Saad Hariri, n'arrivant toujours pas à former de cabinet du fait du bras de fer politique l'opposant au président de la République, Michel Aoun. Entre-temps, la chute de la monnaie nationale a reconduit les Libanais dans les rues. Pendant une semaine, des manifestants en colère ont ainsi bloqué de nombreuses routes à travers le pays. Mais mercredi matin, l'armée a rouvert les axes routiers sans incidents.
Mercredi, la Ligue des employés de l'administration publique a elle aussi réclamé une hausse de salaire d'au moins un million de livres libanaises pour tous les fonctionnaires de l'Etat et annoncé une journée de grève totale le vendredi 12 mars.
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