Le spectacle date un peu, mais comment résister au plaisir de revenir sur la performance hystérique d’Élie Ferzli, l’œil en berne, éructant, bavant et écumant de rage jusqu’à inonder les écrans télé de ses bacilles par-delà le masque… que d’ailleurs il ne portait pas.
À peine sorti de sa ronflette sur son sous-perchoir du Parlement, rêvant sans doute d’être nommé ministre un jour lointain, ce revenant n’a pas trouvé mieux que d’entrer dans des transes jupitériennes et de cracher sur les médias, qui pourtant ne faisaient que rapporter la prouesse de ses collègues resquilleurs. Ces derniers venaient d’enjamber allègrement la cohorte des candidats au vaccin pour se faire piquer en catiminette. Les téléphages ont pu ainsi apprécier l’infatigable Lilou défendre bec et ongles le droit de ses comparses à bénéficier d’un passe-droit aussi grossier. Dans le genre lourdaud sanguin, il peut prétendre à un bon point. Mais chut, faut rien lui dire. Il croit qu’il représente un grand pays qui terrorise la Banque mondiale et les grands laboratoires pharmaceutiques… Heureusement, sa tension a baissé depuis, et il est redevenu aujourd’hui aussi muet que les succulentes carpes de son bled.
Ce pauvre Ferzli qu’on croyait complexe, subtil et sympa, et qu’on a trouvé brusquement basique, binaire et antipa, ne se tient plus, dès lors qu’il avait le premier flairé en 2016 la remise en selle de Mongénéral. Depuis, cet orphelin de la tutelle syrienne ne sait plus comment exprimer sa fidélité et chanter les louanges de tous les pontes du régime qui ont choisi de le laisser s’ébrouer chez eux. Loquace, pugnace et coriace, il a l’amour vache et l’amitié féroce. Maintenant que par la grâce du Koullouna en chef il a retrouvé son poste de sous-taulier du Parlement, il ne mégote plus sur le cirage pour ensuite passer la brosse à reluire à son mentor. Et comme aujourd’hui le climat est frais et qu’il y a du vent, le brave homme est devenu l’éolienne majeure de cet hémicycle, transformé au fil des ans en une réserve de hurons.
Heureux temps de la tutelle syrienne, où tous les soirs il lisait des heures avant de se coucher. Il est vrai qu’à l’époque, les instructions de Damas étaient un peu trop longues…
gabynasr@lorientlejour.com
À peine sorti de sa ronflette sur son sous-perchoir du Parlement, rêvant sans doute d’être nommé...
commentaires (9)
Oui Gaby Nasr, parfaitement! Sauf une chose: je n'ai jamais trouvé cet énergumène sympa! Surtout quand il se met à citer béatement des versets du Coran...
Georges MELKI
08 h 48, le 27 mars 2021