Hausse des prix, exode des médecins... Le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a dressé jeudi un sombre tableau de la situation du secteur médical au Liban, se disant "attristé" face à une situation sans précédent "même pendant la guerre civile".
Le responsable a notamment déploré sur son compte Twitter que les hôpitaux ont commencé à facturer au taux de 3 900 livres" pour un dollar, alors que le taux officiel est de 1 507. Le taux de 3 900 livres pour un dollar est celui observé jusqu'à présent auprès des changeurs agréés pour une série limitée de transactions et dans les banques pour les retraits de "dollars libanais". Il a également relevé le fait que "les patients ayant besoin de dialyse vont payer 100 000 livres à chaque session", pour couvrir la différence de tarif non-couverte par les assurances, et que les patients doivent s'acquitter de tout matériel médical "au prix du marché parallèle", qui tourne ce jeudi autour de 9 930 livres. "Les médicaments sont en rupture de stock, des amis médecins ayant une longue expérience quittent le pays", a-t-il regretté, exprimant sa tristesse de vivre une situation qu'il n'avait jamais connue auparavant "même pendant la guerre civile à la fin des années 80".
Le secteur médical libanais subit de plein fouet les conséquences de la crise multiple que traverse le pays, marquée notamment par une dépréciation de la livre libanaise et une inflation galopante. Les hôpitaux sont par ailleurs en première ligne face à la pandémie de coronavirus et arrivent régulièrement aux limites de leur capacité, alors que l'Etat leur doit des milliards de livres libanaises d'arriérés de paiement.
Les plus commentés
Élias Murr est de retour... mais il a bien changé
Que sait-on de « Netzah Yehuda », le bataillon israélien dans le viseur de Washington ?
Les EAU et l’Égypte se prépareraient à « coordonner » avec Israël l’évacuation de Rafah