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Politique - Crise

« Pourquoi faut-il qu’un groupe contrôle les décisions de guerre et de paix qui sont du ressort de l’État ? » s’interroge Raï

Le patriarche maronite invite les dirigeants du Hezbollah à un dialogue à Bkerké.

Dans une interview qu’il a accordée lundi soir à la chaîne al-Hurra, le patriarche maronite Béchara Raï est revenu sur les thèmes qu’il a abordés dans son discours samedi à Bkerké devant la foule massée dans la cour du siège patriarcal, afin de soutenir ses appels à la neutralité du Liban et à la tenue d’une conférence internationale consacrée au pays.

Le ton de l’interview était certes plus souple que celui de samedi, mais, dans le fond, le patriarche n’a pas bougé d’un iota par rapport aux idées qu’il développe depuis plusieurs semaines déjà, pour essayer d’éviter un effondrement total du Liban, face à l’inertie de la classe politique plongée dans ses sempiternels tiraillements.

Soucieux de barrer la voie à une interprétation déplacée de ses propos, il a assuré qu’il n’a pas appelé à une constituante, mais a voulu proposer, à travers l’appel à une conférence internationale, un mécanisme « susceptible de ramener le pays sur la bonne voie, qui est celle du respect de l’accord de Taëf, de la Constitution et de la coexistence ». Il a insisté sur le fait qu’il appartient aux Libanais de « préparer les thèmes de cette conférence en diagnostiquant le mal dont souffre le pays ». « La situation dans le pays est excessivement dangereuse, comme le montrent l’état de nos institutions, la famine qui commence à frapper aux portes et l’incapacité de nos dirigeants à proposer des solutions », a expliqué le patriarche.

Concernant le Hezbollah, il a légèrement nuancé sa position par rapport à ses armes, après avoir préconisé un retour à la déclaration de Baabda et à l’examen d’une stratégie nationale de défense, toutes deux enterrées par le président Michel Aoun. « Il appartient à l’armée, comme dans n’importe quel pays, de défendre le territoire national. La résistance n’est pas l’apanage d’une partie si jamais l’armée a besoin d’une assistance, sachant que la résistance a commencé en 1975, bien avant la naissance du Hezbollah. Il est impératif aujourd’hui de lancer l’examen d’une stratégie nationale de défense pour discuter des modalités d’une collaboration entre les forces régulières et le Hezbollah, puisque c’est lui qui détient les armes », a soutenu Mgr Raï, sans appeler ainsi au désarmement de la formation chiite. Il s’est ensuite interrogé sur le point de savoir « pourquoi faut-il qu’un groupe contrôle les décisions de guerre et de paix qui sont du ressort de l’État, conformément à la Constitution », dans une nouvelle référence au Hezbollah qu’il a appelé à faire le choix de « la scène libanaise ».

Béchara Raï a en outre invité ses dirigeants à se rendre à Bkerké. « J’espère rencontrer bientôt les responsables du Hezbollah et je les invite à venir à Bkerké pour discuter de différents sujets, à commencer par la question de la neutralité et la conférence internationale, ainsi que tous les autres sujets qu’ils désirent aborder », a-t-il déclaré, ajoutant n’avoir « aucun autre intérêt que celui du Liban ».

Pour ce qui est du soulèvement populaire du 17 octobre 2019, le chef de l’Église maronite a mis en garde contre les revendications chaotiques. « La révolution que nous voulons est civilisée, elle sait ce qu’elle veut et comment le réclamer, sans être synonyme de chaos. Nous sommes contre les appels à la chute du régime. Ces propos sont lourds de sens, surtout ceux qui appellent à la chute du président de la République ou du Parlement. Nous ne soutenons pas de tels appels. Nous avons besoin des institutions », a-t-il fait valoir, tout en mettant en garde contre une prolongation du mandat de la Chambre ou de celui du président de la République et en appelant à l’organisation des législatives et de la présidentielle, « dans les délais constitutionnels », en 2022.

Dans une interview qu’il a accordée lundi soir à la chaîne al-Hurra, le patriarche maronite Béchara Raï est revenu sur les thèmes qu’il a abordés dans son discours samedi à Bkerké devant la foule massée dans la cour du siège patriarcal, afin de soutenir ses appels à la neutralité du Liban et à la tenue d’une conférence internationale consacrée au pays. Le ton de...

commentaires (2)

"" Nous avons besoin des institutions "" ! C'est une conclusion, une triste conclusion une conclusion amere au vu des realites de notre societe, de celles des armes de hezb aussi. pas moyen d'une VRAIE REVOLTE, faut partir a point ! a en pleurer de desespoir .

Gaby SIOUFI

11 h 25, le 03 mars 2021

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Commentaires (2)

  • "" Nous avons besoin des institutions "" ! C'est une conclusion, une triste conclusion une conclusion amere au vu des realites de notre societe, de celles des armes de hezb aussi. pas moyen d'une VRAIE REVOLTE, faut partir a point ! a en pleurer de desespoir .

    Gaby SIOUFI

    11 h 25, le 03 mars 2021

  • J;avoue que je ne vois pas bien l'intérêt d'une discussion avec le Hezbollah. D'une part parce qu'il ne peut pas se libaniser sans renoncer à son essence même, d'autre part parce qu'il n'y a pas d'exemple connu d'engagement qu'il ait respecté. Il existe un exemple de dialogue du même genre, ayant abouti a la catastrophe que l'on sait. Ca se passait il y a très longtemps, dans un jardin, près d'un pommier...

    Yves Prevost

    07 h 09, le 03 mars 2021

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