«L’histoire se répète », dit-on souvent. Surtout lorsqu’il s’agit de fondamentaux, de constantes nationales ou d’inconscient collectif. Ceux qui ont exprimé ces derniers jours des réserves au sujet du meeting de Bkerké samedi dernier ont soit une conception rigide, dogmatique et réductrice de la laïcité, soit une méconnaissance totale du Liban profond, de l’ADN des Libanais ; leur connaissance du pays du Cèdre étant sans doute limitée à la seule culture livresque, acquise uniquement dans le recueillement de bibliothèques universitaires, sans réels contacts avec le terrain.
Ce n’est pas la tenue du rassemblement de Bkerké qui devrait être surprenant, mais bien au contraire, c’est la non-organisation d’un tel meeting et un profil bas adopté par le patriarche qui auraient été étranges et contraires aux constantes historiques libanaises. Est-il besoin de rappeler qu’au fil des années, notamment depuis le début du siècle dernier, le patriarcat maronite a constamment joué un rôle-clé dans l’évolution historique du pays ? Un rôle dépassant le carcan communautaire, un rôle national reconnu par les instances aussi bien internationales qu’arabes.
En 1920 – et sans vouloir remonter à l’Empire ottoman –, des notables musulmans, plus spécifiquement chiites, avaient mandaté, sur base d’un document écrit, le patriarche maronite Élias Hoyek pour négocier avec la France la mise sur pied du Grand Liban dans sa forme actuelle. Ce sera bien plus tard le patriarche Arida qui réunira à Bkerké des représentants des communautés pour réclamer la première indépendance qui verra le jour en 1943. Peut-on en outre occulter le rôle fondamental et central assumé avec courage, patience et sérénité par le patriarche Nasrallah Sfeir pour obtenir le retrait des forces syriennes du Liban en 2005 ?
À chaque point d’inflexion de l’histoire du Liban, à chaque tournant décisif, à chaque crise existentielle grave, le patriarcat maronite a constamment été à l’avant-garde, prenant l’initiative et adoptant une posture essentiellement nationale, loin de l’esprit communautaire réducteur, pour défendre la pérennité ainsi que la raison d’être du Liban, et pour sauvegarder les fondamentaux sur lesquels a toujours reposé l’entité libanaise. À ceux qui dénoncent ce rôle de Bkerké sous prétexte de laïcité, il serait utile de rappeler que nous sommes en Orient, et dans le cas spécifique du Liban – pays de « minorités confessionnelles associées », comme le relevait Michel Chiha –, ce serait faire fausse route que de chercher à comprendre, à analyser une situation de crise et à suggérer des solutions sur base d’une grille de lecture purement occidentale. En physique théorique – pour illustrer notre propos –, lorsque l’on change de repère, les lois fondamentales changent aussi.
L’action de Béchara Raï s’inscrit ainsi dans cette longue et ancienne tradition qui confère au patriarcat maronite un rôle national bien particulier qui puise sa source dans l’histoire. La devise du patriarcat « La gloire du Liban lui a été donnée » n’est pas qu’une simple figure de style. Si Mgr Raï est monté de la sorte au créneau, c’est que, en application de cette devise et comme il l’a souligné fort à propos dans son discours de samedi, le Liban fait face aujourd’hui à une situation insurrectionnelle, à une sorte de « coup d’État » visant à modifier profondément son identité, ses coutumes sociétales, son système politique, voire économique.
Les dirigeants du Hezbollah ont clairement annoncé la couleur à cet égard en soulignant que leur objectif est de reconstruire le Liban sur des bases conformes au projet de la « résistance ». En clair, en ancrant le pays « à l’Est », ce qui implique, dans la logique du parti chiite, un amarrage à l’orbite iranienne en vue de l’édification d’une société guerrière dont la fonction principale serait de soutenir la politique expansionniste des gardiens de la révolution iranienne.
Si le Hezbollah a réagi aussi violemment à la démarche du patriarche Raï, c’est parce qu’il estime que Bkerké a été trop loin dans sa requête portant sur la neutralité et la conférence internationale. Mais comment pourrait-il en être autrement lorsque le parti pro-iranien défend un projet aux antipodes de l’essence même de la formule libanaise, fondée, précisément, sur la neutralité, seule voie possible pour assurer une paix civile durable, une stabilité soutenue et donc une prospérité aux Libanais ? Et dans cette perspective, le directoire du Hezbollah devrait faire l’effort d’admettre que le Liban n’est pas sa propriété privée, et qu’il ne peut continuer à prendre la population libanaise en otage et à recourir régulièrement au chantage des armes et de la guerre pour imposer son projet de société guerrière.
Le discours historique et fondateur du patriarche Raï aura remis les pendules à l’heure en clarifiant sans ambiguïté la cause véritable de la crise existentielle actuelle : un profond antagonisme entre deux visions de l’identité du Liban, l’une faisant du pays le satellite d’une puissance régionale, la seconde axée sur l’édification d’un État planchant sur les multiples problèmes intérieurs des Libanais, au lieu de continuer à faire les frais de la guerre des autres sur le territoire national. Dès lors, le meeting de Bkerké se doit d’être un premier pas vers l’élaboration d’un réel projet souverainiste qui poserait, enfin, sans détour les termes de cet antagonisme au lieu de se laisser piéger par des manœuvres de diversion limitant le débat aux seuls problèmes périphériques de corruption, de gouvernance ou de gestion du secteur bancaire.
Un soit disant citoyen libanais qui se vante de son allégeance à un autre pays et de détruire son pays pour sauver cet autre aux dépens des citoyens libanais n’a d’autre mot que trahison. Pourquoi les libanais ne le poursuivent pas devant les instances internationales pour traîtrises et crimes contre l’humanité sachant qu’il se cache derrière nous et nous utilise de paravent pour arriver à son but de faire de ce pays une plaque tournante du terrorisme et de narco-trafiquant sous le prétexte de protéger les chiites en premier et le Liban contre les invasions alors qu’il est le seul déclencheur de troubles sur notre territoire? Qui l’a mandaté pour faire le sale boulot? Les libanais lui ordonnent de déposer ses armes et de p, soit se conformer aux lois nationales, soit de quitter le pays. Mais il monte à chaque fois sur ses grands chevaux pour menacer de guerre si on ne lui laisse pas le loisir de tout détruire pour dominer. Personne n’a osé lui parler son langage jusqu’à maintenant, il veut la guerre? Qu’à cela ne tienne, mais que défendra t-il dans son agression? Les chiites? Ils ne veulent pas de lui comme représentant, le Liban? On sait très bien le faire avec notre armée sans ses mercenaires, quoi alors l’Iran, oui c’est bien cela, et bien qu’il aille en Iran avec son armada et ses futurs martyrs défendre les iraniens qui j’en suis sûre n’en veulent pas plus que nos sur leur territoire. Le Liban est aux libanais il serait temps qu’il le sache une fois pour toute.
11 h 26, le 02 mars 2021